Les Gardiens de la Galaxie Volume 3 : la critique du film (2023)

Science-fiction, Action, Film de super-héros | 2h01min
Note de la rédaction :
5/10
5
Les Gardiens de la galaxie Volume 3, affiche du film de James Gunn (2023)

  • Réalisateur : James Gunn
  • Acteurs : Chris Pratt, Dave Bautista (Batista), Zoe Saldana, Sylvester Stallone, Will Poulter, Karen Gillan, Elizabeth Debicki, Michelle Yeoh, Maria Bakalova, Pom Klementieff
  • Date de sortie: 13 Août 2014
  • Année de production : 2023
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Guardians of the Galaxy Vol. 3
  • Titres alternatifs :
  • Autres acteurs : Sean Gunn, Chukwudi Iwuji, Daniela Melchior, Michael Rosenbaum
  • Scénaristes : James Gunn
  • D'après le comics de : Andy Lanning, Dan Abnett
  • Monteurs : Fred Raskin, Hughes Winborne, Craig Wood (edited by)
  • Directeur de la photographie : Henry Braham
  • Compositeur : John Murphy
  • Chef décorateur : Beth Mickle
  • Producteurs : Kevin Feige, en coproduction avec David J. Grant, Lars P. Winther
  • Producteurs exécutifs : Victoria Alonso, Louis D'Esposito, Nikolas Korda, Simon Hatt, Sara Smith
  • Sociétés de production : Marvel Studios, Walt Disney Pictures, Troll Court Entertainment
  • Distributeur : The Walt Disney Company France
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeur vidéo : Marvel
  • Date de sortie vidéo : Deuxième semestre 2023
  • Budget : 230-250 millions de dollars
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Classification : Tous publics (France) / PG-13 (USA)
  • Formats : 2.39 : 1 (et 1.90 : 1 pour les scènes en Imax) / Couleur (35mm, D-Cinéma, 4K) / En 2D, 3D, Real D, Imax 3D / Dolby Digital, Dolby Atmos, Dolby Surround 7.1, IMAX 6-Track, Auro 11.1
  • Festivals :
  • Nominations : Oscars 2024 : Meilleurs effets visuels
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : Design © B O N D. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2023 Marvel. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse : Floriane Mathieu, Olivier Margerie,
  • Tagline : On la refait, moins crispés
  • Franchise : Troisième Volume de la série Les Gardiens de la galaxie
Note des spectateurs :

Les Gardiens de la galaxie Volume 3 ne prend pas suffisamment de hauteur par rapport à son statut d’épisode de fin de trilogie et se contente de rabaisser les enjeux au sentimentalisme de coutume, avec débordement d’émotions et accolades comme un certain cinéma américain mièvre les affectionne. Le segment le plus formaté de la saga.

Synopsis : Notre bande de marginaux favorite a quelque peu changé. Peter Quill, qui pleure toujours la perte de Gamora, doit rassembler son équipe pour défendre l’univers et protéger l’un des siens. En cas d’échec, cette mission pourrait bien marquer la fin des Gardiens tels que nous les connaissons.

Les Gardiens de la galaxie Volume 3 et la cancel culture de la fin des années 2010

Critique : Il aura donc fallu attendre six ans pour découvrir Les Gardiens de la galaxie Volume 3. Six longues années après la vague de cancel culture progressiste de la fin des années 2010 qui avait forcé le cinéaste James Gunn vers la porte de sortie, débarqué de la saga qu’il avait développée en raison de propos douteux qu’il avait tenus plus jeune.

Parti entre temps tourné The Suicide Squad chez Warner (une excellente surprise, au passage), le cinéaste a été rattaché in fine au projet – entre autres – grâce au lobbying de l’acteur Dave Bautista (l’idiot au gros bras Drax, dans la franchise, toujours aussi bon ici) qui avait laissé planner le doute de sa présence au générique si son pote James Gunn ne réintégrait pas l’équipe qu’il avait soudée.

Effectivement, les deux premiers projets, tout comme le truculent The Suicide Squad en 2021, sont des oeuvres d’un esprit débridé qui affectionne la liberté de ton et de vision. Gunn a énormément contribué à la singularité de ces films et permis aux Gardiens de la galaxie de réaliser des scores bien plus élevés que ceux de Thor, Captain America et Doctor Strange, tout en proposant des personnages moins connus du grand public, hors des lecteurs de comics.

Malheureusement, pour ce volume 3, le cinéaste bisseux, qui a œuvré pour la société de production trash Troma, se vautre dans ce que beaucoup apprécie, mais que les esprits cyniques comme le nôtre abhorrent, à savoir les scènes larmoyantes où les protagonistes s’étreignent, pleurent ou applaudissent. Un peu comme le final du Seigneur des anneaux, dans Le Retour du roi, mixé à celui de la troisième trilogie Star Wars. James Gunn a-t-il changé ? Approfondissons un peu l’œuvre pour voir si celle-ci n’est pas devenue un mea-culpa de l’auteur à une époque de formatage.

Bienvenue à Racoon City

Si l’on écarte cette propension américaine à rendre la beauté des rapports humains indigestes, beaucoup de choses peuvent préoccuper dans le métrage. Tout d’abord le récit n’intrigue pas. Pauvrement axé dans ses enjeux sur le personnage de Rocket Racoon, avec le prequel de ses mésaventures de créature hybride, le film s’articule essentiellement sur le sauvetage de son personnage à l’agoni. On nous dévoile beaucoup de choses sur ses origines, mais sur un ton inhérent aux fantaisies avec animaux parlants pour public jeune. Dire que l’on peut avoir énormément de mal avec les nombreuses scènes dites animalières du film, relève de l’euphémisme.

Sur un plan politique, il s’agit pour James Gunn scénariste, et Disney lobbyiste, d’affirmer que la biodiversité vaut autant que les vies dites intelligentes et essentielles (humaines et autres extra-terrestres), comme pour s’excuser d’avoir détruit le monde et les galaxies avec un mépris généralisé pour la biodiversité dans toutes les productions super-héroïques. Les Gardiens de la galaxie Volume 3 en devient ainsi le Civil War de la cause animale. En 2023, tenir ce genre de discours pour la première fois est laborieux. Mais que faisaient les scénaristes du studio pendant tout ce temps ?

Plus hybride que débridé

Outre la réflexion écolo bobo aussi tardive qu’une politique macroniste sur le climat, Les Gardiens de la galaxie volume 3 pèche par le formatage du scénario. Rien n’est vraiment consistant, tout est dans le raccourci, le rapiéçage d’idées déjà exploitées. Le script ne cherche pas à approfondir pour mieux conclure, il schématise. La description alcoolisée de Star-Lord (Chris Pratt) en introduction, persuadé que Gamora (Zoe Saldana) est morte, relève de la même peinture dépressive que Thor dans Endgame. Mais en quelques minutes, le héros reprend du poil de la bête pour partir au secours de son raton laveur d’ami. Bref, on ne sent jamais poindre l’exactitude des sentiments quand ils s’expriment. Tout est sommaire et approximatif. A l’instar de la vivacité des yeux des créatures animales, reproduits en images de synthèse. L’expression de leur regard paraît toujours aussi fausse. Une constante du cinéma numérique.

Le scénario balisé explore l’hybride dans le récit, mi humain mi animal, mais en oublie de se montrer à la hauteur de l’humour débridé des deux précédents Gardiens de la galaxie. Le politiquement incorrect s’absente pour une légèreté guillerette propre aux productions Marvel. Avec une insistance sur l’inclusion, cette fois-ci, il s’agit de valoriser les êtres et les enfants plus lents d’esprit, moins intelligents. Nous avons tous des choses à apporter. Drax est là pour le prouver. Le ton de la comédie de ces scènes n’est pas ce que le public adulte recherche forcément dans cette trilogie qui s’est bâtie autrement, avec plus d’insolence, ou du moins avec plus d’humour décalé, voire parodique vis-à-vis du genre héroïque.

In fine, dans cette réappropriation de la franchise par les pontes de Disney, on sent bien une volonté de refuser la marginalisation auteurisante des Eternels de Chloé Zhao, dont l’échec commercial est probablement dû à sa noirceur et au rythme propre à la réflexion induite. Le vilain des Gardiens de la galaxie 3 est bel et bien encore obsédé par la création d’être parfaits, celle d’une utopie. Mais il est surtout prêt à détruire des univers (les gardiens ne sont-ils pas ceux de la galaxie?), à l’instar de la quasi-totalité des bad guys qui nourrissent ces récits fabriqués en mode générique.

C’est dommage. Cette écriture paresseuse était tout ce que l’on n’attendait pas de James Gunn. Aussi, si son film demeure sympathique et ne mérite pas l’opprobre, il n’aura certainement pas notre affection de spectateurs déçus.

Frédéric Mignard

Franchise : Les Gardiens de la galaxie

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Les Gardiens de la galaxie Volume 3, affiche du film de James Gunn (2023)

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Les Gardiens de la galaxie Volume 3, affiche du film de James Gunn (2023)

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