Le cerveau : la critique du film (1969)

Comédie, Policier, Aventures | 1h55min
Note de la rédaction :
7/10
7
Le cerveau, l'affiche

Note des spectateurs :

Grosse comédie luxueuse aux accents burlesques, Le cerveau souffre parfois de chutes de rythme, mais demeure un divertissement de bonne tenue porté par des acteurs charismatiques. Du cinéma populaire dans le bon sens du terme.

Synopsis : De Paris à Bruxelles, un train spécial va transporter les fonds secrets des nations de l’O.T.A.N. Des deux côtés de la Manche, deux individus cherchent à s’en emparer. Côté français, Arthur, petit truand débrouillard, assisté de son copain Anatole. Côté britannique, Le Cerveau, brillant escroc disposant d’une équipe de spécialistes et de moyens considérables. Mais les deux équipes programment leur hold-up le même jour, à la même heure…

Comment rebondir après le triomphe de La grande vadrouille ?

Critique : Lorsque Gérard Oury démarre la production du Cerveau sous la houlette de Gaumont, il est en situation de toute puissance puisqu’il vient de signer deux cartons au box-office national. Effectivement, Le corniaud (1964) a laissé tous les pronostiqueurs pantois en cumulant 11 739 783 entrées, propulsant Louis de Funès au rang de star incontournable des années 60. Mais le trio Oury / de Funès / Bourvil n’avait pas dit son dernier mot et dégoupille alors La grande vadrouille qui cartonne à 17 273 065, établissant un record d’entrées imbattable pendant de nombreuses décennies.

Le cerveau, jaquette blu-ray

© 1969 Gaumont (France) – Dino de Laurentiis Cinematografica (Italie) / Conception graphique : © 2013 Gaumont Vidéo. Tous droits réservés.

Le cinéaste peut donc envisager l’avenir avec sérénité et se lance dans un projet international, à savoir une coproduction avec la société de Dino De Laurentiis. Le cerveau est donc une œuvre commerciale ambitionnant de toucher le grand public international. Il est d’ailleurs tourné conjointement en anglais par la même équipe – procédé alors très fréquent et utilisé aussi pour Le clan des siciliens (1969).

Le cerveau est une comédie luxueuse et sophistiquée

Pour être sûr de trouver un écho à l’étranger, Oury se paye même les services d’une star internationale, en l’occurrence David Niven, pourtant en légère perte de vitesse sur le plan commercial. Il y ajoute un Eli Wallach alors en pleine ascension au sein du cinéma populaire européen. Côté français, il s’assure la participation du fidèle Bourvil – dont ce sera le dernier film avec Oury – qu’il associe à Jean-Paul Belmondo alors au sommet de sa popularité.

Le résultat est une comédie sophistiquée qui clame haut et fort ses ambitions en en mettant plein la vue : multiplication de décors luxueux, scènes d’action spectaculaires, nombre impressionnant de figurants et une photographie lumineuse qui respire le chic à chaque moment. Rien n’est laissé au hasard par un Gérard Oury soucieux de donner le meilleur au public.

Un sentiment de redite, malgré des gags très efficaces

D’un point de vue purement artistique, on peut toutefois noter une légère baisse de régime puisque le scénario sent quand même la redite. Une fois de plus, Oury se sert d’un fait divers d’actualité (ici l’attaque du train postal Glasgow-Londres intervenue en 1963) dans lequel il glisse un duo de personnages à la fois naïfs et débrouillards, le tout saupoudré de gags absurdes et burlesques. On retrouve dans Le cerveau des passages entiers rappelant Le corniaud, et notamment un gag mettant une fois de plus à l’honneur une voiture démembrée.

Oury en profite également pour signer une scène à l’humour plus proprement burlesque qui évoque inévitablement le Blake Edwards de La panthère rose (1964, avec David Niven d’ailleurs) et de La Party (1968) : il s’agit de l’intrusion de Belmondo dans l’appartement de David Niven entraînant la destruction systématique du mobilier. Cette séquence assez longue est sans aucun doute le point d’orgue humoristique du film, déclenchant encore aujourd’hui une franche hilarité. Malheureusement, elle est quelque peu isolée dans une œuvre qui insiste parfois un peu trop longuement sur les séquences spectaculaires. Le casse en lui-même est sympathique, mais il brise un peu le rythme de la comédie, tandis que la dernière partie dans le port du Havre s’étire trop en longueur dans une suite de rebondissements pas très crédibles.

Une comédie qui casse la baraque au box-office

Cela n’empêche nullement le long-métrage d’être une comédie efficace qui ne dépareille nullement dans la filmographie alors impeccable d’un orfèvre du rire à la française. D’ailleurs, si le grand public a été moins présent en salles, Le cerveau a tout de même cumulé 5 547 305 entrées au box-office hexagonal (deuxième de l’année derrière Il était une fois dans l’Ouest). Une légère déception pour Oury, mais le métrage est tout de même devenu le plus gros succès de toute la carrière de Jean-Paul Belmondo. Et ce n’est pas rien !

Acheter le DVD du film

Critique du film : Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 7 mars 1969

Le cerveau, l'affiche

© 1969 Gaumont (France) – Dino de Laurentiis Cinematografica (Italie) / Affiche : © Charles Rau. Tous droits réservés.

Trailers & Vidéos

trailers
x
Le cerveau, l'affiche

Bande-annonce de Le cerveau

Comédie, Policier, Aventures

x