Ce premier opus de la saga de La panthère rose souffre d’un cruel manque de rythme, mais révèle toutefois le talent comique imparable de Peter Sellers. Divertissant.
Synopsis : Le Phantom, mystérieux cambrioleur introuvable, dépouille régulièrement le gotha de ses bijoux. Une belle princesse fuyant son pays arrive en Europe avec dans ses bagages une extraordinaire pierre précieuse, “La Panthère Rose”. En villégiature à Cortina d’Ampezzo, elle devient la proie numéro un du voleur. L’inspecteur Clouseau est envoyé sur les lieux pour débusquer l’insaisissable Phantom.
Un script sérieux, transformé en comédie par les interventions délirantes de Peter Sellers
Critique : Après avoir signé une très belle comédie romantique (Diamants sur canapé) et un film dramatique sur l’alcoolisme (Le jour du vin et des roses), le cinéaste américain Blake Edwards se lance dans la conception d’une aventure policière teintée d’humour. Ainsi naît le scénario de La Panthère Rose qui doit se tourner avec David Niven dans le rôle principal et Peter Ustinov dans l’emploi très secondaire de l’inspecteur Clouseau. Pourtant, un jour avant le début du tournage, Ustinov se désiste et met la production dans l’embarras – s’ensuivra un procès contre l’acteur.
© 1964 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc – Geoffrey Productions Inc / © 2009 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. Tous droits réservés.
Blake Edwards est obligé de trouver un remplaçant et choisit Peter Sellers. Aussitôt, les deux hommes se rendent compte qu’ils partagent le même goût pour le burlesque et l’improvisation. Dès lors, le scénario ne cesse d’évoluer au point d’ajouter de nombreux gags liés à la maladresse de l’inspecteur. Subrepticement, Sellers finit par voler la vedette à David Niven, qui écope d’un personnage bien plus terne en regard des pitreries du flic gaffeur.
Un film inégal et déséquilibré, dynamité par quelques gags formidables
D’ailleurs, l’arrivée de Peter Sellers a permis au film de s’orienter vers la comédie pure et a contribué au triomphe de ce premier opus pourtant très inégal. Effectivement, suite aux nombreuses improvisations, le scénario paraît totalement déséquilibré avec une partie encore très sérieuse (les ennuyeuses séquences de séduction entre David Niven et la belle Claudia Cardinale) et tous les passages hilarants mettant en avant notre policier préféré.
De ce fait, les spectateurs de l’époque n’ont retenu du film que le personnage interprété avec talent par Sellers.
Un générique et une musique devenus cultes
Deux autres éléments ont également contribué de manière non négligeable à la notoriété rencontrée par cette comédie inégale : le thème musical de Henry Mancini est devenu rapidement culte, de même que le personnage animé de la panthère rose créé par Friz Freleng pour le générique. La popularité du cartoon a d’ailleurs par la suite dépassé celle de l’œuvre qui lui a donné naissance.
Franchise : tous les films de la Panthère Rose
En l’état, La Panthère Rose est une comédie agréable, élégamment réalisée, mais qui vaut essentiellement pour sa dernière demi-heure, vraiment drôle. Pour une fois, les suites réalisées dans les années 70 seront bien plus efficaces en termes de comédie pure.
On notera qu’en France, le long-métrage a été un joli succès, dépassant tout juste celui obtenu quelques temps auparavant par Diamants sur canapé, avec un peu plus de 800 000 spectateurs cumulés.
Critique de Virgile Dumez
Les sorties de la semaine du 4 mars 1964
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