Du rififi à Paname : la critique du film (1966)

Film de gangsters, Policier | 1h40min
Note de la rédaction :
6/10
6
Du rififi à Paname, l'affiche

  • Réalisateur : Denys de La Patellière
  • Acteurs : Claude Brasseur, Jean Gabin, Daniel Ceccaldi, Nadja Tiller, Mireille Darc, Claude Cerval, Marcel Bozzuffi, Gert Fröbe, Philippe Clair, Claudio Brook, Olivier Mathot, George Raft
  • Date de sortie: 02 Mar 1966
  • Nationalité : Français, Italien, Allemand
  • Titre original : Du rififi à Paname
  • Titres alternatifs : The Upper Hand (USA) / Rififi in Paris (UK et Allemagne) / Rififi em Paris (Portugal) / Rififi w Panamie (Pologne) / Póker de asesinos (Mexique) / Rififi internazionale (Italie) / Crime no Asfalto (Brésil)
  • Année de production : 1966
  • Scénariste(s) : Denys de La Patellière d'après le roman d'Auguste Le Breton / Dialogues : Alphonse Boudard
  • Directeur de la photographie : Walter Wottitz
  • Compositeur : Georges Garvarentz
  • Société(s) de production : Fida Cinematografica, Gloria, Les Films Copernic
  • Distributeur (1ère sortie) : Comacico
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : DEC (VHS) / FLAM (VHS) / Fil à Film (VHS) / Polygram Vidéo (VHS, 1984) / Canal + Vidéo (VHS, 1997) / Film Office (VHS, 1998) / StudioCanal (DVD, 2000, 2004, 2011)
  • Date de sortie vidéo : 17 mai 2011 (DVD)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 1 983 477 entrées / 509 953 entrées
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Illustrateur / Création graphique : Clément Hurel (affiche)
  • Crédits : StudioCanal, Fida Cinematografica, Gloria
Note des spectateurs :

Film de gangsters qui lorgne sur l’eurospy, Du rififi à Paname est un divertissement correct, porté par d’excellents acteurs. La réalisation, elle, reste désespérément sage.

Synopsis : Paulo les Diams, son ami Walter, Jack de Londres et un Munichois pratiquent avec succès le trafic d’or. Un jour, une bande rivale, celle de Mario, les attaque. Les correspondants de Londres et de Munich disparaissent. Paulo est sauvé par un faux journaliste mais vrai policier américain, qui se trouve promu garde du corps du gangster. Lorsque le dernier associé est mitraillé à mort, Paulo se fâche…

Une coproduction luxueuse

Critique : En 1965, Maurice Jacquin et Raymond Danon ont produit Le tonnerre de Dieu où le réalisateur Denys de La Patellière retrouvait Jean Gabin, son acteur fétiche des Grandes familles (1958). Le résultat au box-office ne s’est pas fait attendre avec plus de 4 millions de spectateurs dans les salles et une belle septième place annuelle. De quoi motiver les producteurs à remettre le couvert en reformant le duo miraculeux, cette fois-ci autour d’un classique film de gangsters, tiré d’une série noire d’Auguste Le Breton. Avec aux dialogues Alphonse Boudard, tous les éléments sont réunis pour faire un vrai carton en salles.

La production est d’ailleurs luxueuse, avec des fonds qui viennent également d’Italie (d’où la présence au générique de l’acteur Mino Doro) et surtout d’Allemagne de l’Ouest. Ainsi, l’on retrouve dans un rôle central le très bon Gert Fröbe, par le jeu de la coproduction. Tourné aussi bien à Londres, qu’à Munich ou encore à Tokyo, Du rififi à Paname (1966) ne mégote pas sur les voyages et l’exotisme pour raconter une classique histoire de guerre des gangs. Si l’on ajoute à cela la présence de l’acteur américain George Raft – qui nous refait le coup de la pièce de monnaie, sa marque de fabrique depuis Scarface d’Howard Hawks en 1932 – le long-métrage est véritablement une œuvre internationale.

Une réalisation académique en partie compensée par la musique

D’ailleurs, de manière assez étonnante, le polar débute plutôt comme un film d’espionnage typique de la vague d’eurospy qui déferle à la suite du succès de James Bond. La musique de Georges Garvarentz (complice musical de Charles Aznavour) prend des accents pop et yéyés qui dynamisent les plans plutôt académiques de Denys de La Patellière. Cela octroie au film un peps qui fait malheureusement défaut aux mouvements d’appareils, tous très convenus. De même, on peut être surpris par l’importance du personnage interprété avec entrain par Claudio Brook. L’acteur mexicain, pourtant peu mis en avant au générique, est bien un personnage central du film puisqu’il incarne un agent américain infiltré au sein de la bande à Gabin afin de la confondre. Il se retrouve alors au cœur d’une guerre pour la possession d’un territoire.

Passablement embrouillée, l’intrigue peine à prendre lors de la première demi-heure, d’autant que Jean Gabin est assez peu présent à l’écran. Une fois que son personnage de caïd intervient davantage, le film retrouve des couleurs, preuve qu’un grand acteur peut faire avaler bien des réalisations médiocres. Heureusement, Jean Gabin est ici secondé par des comédiens qui assurent, parmi lesquels Claude Brasseur, Mireille Darc, Daniel Ceccaldi et surtout Nadja Tiller qui compose un beau personnage de femme toujours amoureuse de son ex-mari. Grâce à une dernière demi-heure plus efficace et qui se permet même quelques cascades et séquences d’action, Du rififi à Paname demeure aujourd’hui un spectacle recommandable, pour peu que l’on aime les divertissements populaires des années 60.

Une exploitation qui s’étend sur toute l’année 1966

Lors de sa sortie en mars 1966, Du rififi à Paname arrive en tête du box-office parisien de la semaine avec 95 630 truands dans les salles. Le polar conserve sa pole position la semaine suivante avec 68 588 clients supplémentaires. Malgré une chute des entrées (49 354 tickets), le film reste premier en troisième semaine. La chute est sévère en quatrième semaine (34 106 spectateurs), mais le thriller remonte en cinquième septaine avec 38 118 tickets de plus. Du rififi à Paname reste à l’affiche à Paris jusqu’au-delà du mois de juin et finit par cumuler 509 953 entrées.

Pour la France entière, le film a attendu sa troisième semaine pour atteindre la première place du box-office, sans doute lié à une diffusion progressive en fonction des régions. Le métrage se fait doubler après plusieurs semaines en pole position par la sortie événement d’Opération tonnerre (Young, 1965), le nouveau James Bond. Mi-mai, le Gabin atteint la barre symbolique du million d’entrées. Increvable, le polar remonte à la deuxième place du box-office à la mi-juin. Exploité durant tout l’été et encore à la rentrée de septembre, Du rififi à Paname a joué les prolongations jusqu’au mois d’octobre 1966, cumulant 1 983 477 entrées sur tout l’Hexagone.

Maintes fois édité en VHS, Du rififi à Paname a aussi eu le droit à de nombreuses parutions en DVD. Toutefois, le métrage reste à ce jour sans galette bleue et rejoint le contenu des plateformes dématérialisées de Canal +.

Critique de Virgile Dumez

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Du rififi à Paname, l'affiche

© 1966 StudioCanal – Fida Cinematografica – Gloria / Affiche : Clément Hurel. Tous droits réservés.

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Denys de La Patellière, Claude Brasseur, Jean Gabin, Daniel Ceccaldi, Nadja Tiller, Mireille Darc, Claude Cerval, Marcel Bozzuffi, Gert Fröbe, Philippe Clair, Claudio Brook, Olivier Mathot, George Raft

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