Réalisateur, scénariste et monteur français, Denys de La Patellière a d’abord préparé l’École militaire de Saint-Cyr pour suivre les traces de son père. Il s’engage dans l’Armée de la Libération durant l’Occupation et après la guerre entame une carrière au cinéma en tant que monteur, notamment pour les actualités. Vers 1949, il devient assistant de Maurice Labro, René Le Hénaff, Georges Lampin ou encore Leo Joannon.
Un monteur devenu réalisateur
Finalement, il devient réalisateur à part entière avec Les aristocrates (1955) avec Pierre Fresnay. Cette comédie dramatique classique remporte un très beau succès en cumulant près de 3 millions de spectateurs. Cela lance donc la carrière de La Patellière qui enchaîne avec Le salaire du péché (1956) et Retour de manivelle (1957) où il dirige d’abord Danielle Darrieux puis Michèle Morgan.
Au service de Jean Gabin
Après quelques films très mineurs, il rencontre Jean Gabin qu’il dirige dans Les grandes familles (1958) qui dépasse les quatre millions d’entrées. Ce très beau succès va sceller pour toujours la collaboration entre le réalisateur malléable et la star. Ils enchaînent immédiatement avec la chronique Rue des prairies (1959) qui attire 3,4 millions de spectateurs.
Après un échec commercial, Denys de La Patellière s’essaie avec succès au film de guerre avec Un taxi pour Tobrouk (1961) qui motive 4,9 millions de Français. Par contre, la déception entoure la sortie du Bateau d’Émile (1962) avec Lino Ventura. Les résultats au box-office ne sont guère satisfaisants. Il faut dire que le long-métrage est très moyen.
Denys de La Patellière tente encore de se diversifier en acceptant de tourner la superproduction d’aventures La fabuleuse aventure de Marco Polo (1965) où il n’est clairement pas à son aise. Là encore, l’échec est patent.
Retour à Gabin donc, avec Le tonnerre de Dieu (1965) qui casse la baraque avec 4 millions d’entrées. Il faut compter moitié moins de spectateurs pour le polar à l’américaine Du rififi à Paname (1966). La Patellière revient au mélo avec Fernandel dans Le voyage du père (1966) qui est une autre déception. Après deux autres échecs commerciaux, le réalisateur accepte de filmer l’affrontement entre deux monstres sacrés : Gabin bien sûr, mais aussi Louis de Funès. Le tatoué (1968) génère 3,2 millions de tickets vendus et réussit à remettre le réalisateur en selle. Malheureusement, Le tueur (1972) est une œuvre médiocre qui signe les adieux entre le cinéaste et Gabin. Le métrage est un échec commercial, de même que Prêtres interdits (1973), son tout dernier film de cinéma, avec Robert Hossein.
20 ans de bons et loyaux services à la télévision
A partir de cette époque, Denys de La Patellière va tourner pendant vingt ans des téléfilms et séries télé comme Un juge, un flic, Le comte de Monte-Cristo et des Maigret. Le cinéaste, peu aimé des critiques et des cinéphiles, à cause de films qui sont généralement sérieusement emballés, mais où l’on a du mal à sentir émerger une personnalité, a été un pourvoyeur de nombreux succès commerciaux tout au long de sa carrière.
Denys de La Patellière est décédé en 2013 à l’âge de 92 ans. Il est le père du réalisateur Alexandre de La Patellière.