Opération tonnerre, quatrième volet des aventures de James Bond, représente un des sommets de la série grâce à un scénario efficace, une réalisation somptueuse et un casting de haute volée.
Synopsis : L’organisation criminelle SPECTRE détourne un avion de l’OTAN qui transporte deux bombes atomiques et réclame une rançon au gouvernement britannique. L’agent secret James Bond, envoyé aux Bahamas, part à la recherche de Domino, la sœur du commandant Derval, qui pilotait le Vulcan. Celui-ci a en fait été tué et remplacé par un sosie. 007 découvre que l’instigateur de l’opération est un dénommé Emilio Largo, un homme riche et cruel passionné par les requins.
Un quatrième volet toujours aussi inspiré
Critique : A la fin des années 50, l’auteur à succès Ian Fleming décide de transposer à l’écran les aventures de James Bond et s’atelle à l’écriture d’un scénario dès 1959 avec l’aide de Kevin McClory et Jack Whittingham. Malheureusement, ce projet tombe à l’eau et l’auteur réutilise l’histoire inventée pour l’occasion dans un nouveau roman intitulé Thunderball (Opération tonnerre en français). Conçue pour le cinéma, cette aventure aurait donc dû inaugurer la série, mais il faudra finalement attendre 1965 pour que Richard Maibaum transforme à nouveau le roman en scénario.
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Rappelons que James Bond n’a jamais été aussi populaire depuis le triomphe international de Goldfinger, l’année précédente. Plus gros succès de la série en France avec plus de 6 millions d’entrées, Goldfinger est effectivement à l’origine de nombreuses caractéristiques de la saga bondienne. On pense à l’entrée en matière spectaculaire qui précède un générique psychédélique, la multiplication de gadgets et la volonté de transporter le héros dans des lieux toujours plus exotiques.
Des séquences sous-marines encore jamais vues à l’époque
Alors qu’il a réalisé les deux premiers segments, Terence Young n’a pas tourné Goldfinger, laissé aux soins de Guy Hamilton. Il se voit pourtant proposer ce quatrième volet où il doit désormais respecter le cahier des charges qui a fait le triomphe du troisième opus. Si l’entrée en matière permet aux scénaristes de multiplier les gadgets, dont un impressionnant engin volant, le générique propose une chanson moins marquante que la précédente, chantée cette fois-ci par Tom Jones.
Très rapidement pourtant, Opération tonnerre s’impose comme l’un des meilleurs segments de la saga grâce à une histoire de grand banditisme international faisant intervenir le SPECTRE, ennemi juré de James Bond. Entre chausse-trappes, pièges et autres trahisons, le scénario très linéaire de ce quatrième James Bond laisse la part belle à l’action qui culmine dans une séquence de bataille sous-marine d’anthologie. Véritable exploit à l’époque, les quinze dernières minutes du long-métrage se déroulent sous l’eau dans des séquences dirigées en grande partie par Ricou Browning.
Une belle brochette de James Bond girls
Sans cesse captivant, ce volet se déroule en grande partie aux Bahamas, dans des décors magnifiques conçus par Ken Adams. Du côté du casting, Sean Connery, alors au sommet de sa popularité, revient une quatrième fois dans le costume de l’agent secret qu’il incarne à merveille. Il est opposé cette fois-ci à Adolfo Celi (repéré en 1964 dans L’homme de Rio) dont le jeu très intériorisé détonne avec les méchants d’ordinaire plus charismatiques.
Cette légère faiblesse est largement compensée par le casting féminin, hautement convaincant. Tout d’abord la méchante rousse est incarnée avec conviction par la très belle Luciana Paluzzi (vue dans de petits rôles, notamment dans En effeuillant la marguerite, Les travaux d’Hercule ou encore Le tigre du Bengale). Enfin, la James Bond girl Domino trouve une parfaite incarnation en la personne de la Française Claudine Auger, Miss France 1958 reconvertie à la comédie. Repérée dans des films à succès comme Christine (1958) de Pierre Gaspar-Huit ou bien Le masque de fer (1962) aux côtés de Jean Marais, Claudine Auger doit sa renommée internationale à sa participation à cette Opération tonnerre où elle nous éblouit par sa sensualité et sa beauté.
Opération tonnerre, un des plus gros succès de la saga
Sorti en grande pompe à l’hiver 1965, ce quatrième James Bond est le second plus gros succès de la série en France avec pas moins de 5 734 842 entrées. On peut d’ailleurs remarquer qu’il s’agit du deuxième 007 à sortir dans les salles françaises en cette année 1965. Le film a ainsi squatté la troisième place du podium annuel, juste derrière Goldfinger. Alors que le budget (colossal pour l’époque) s’élevait à environ 9 millions de dollars, les recettes mondiales ont grimpé jusqu’à un total de 140 millions de billets verts. De quoi comprendre pourquoi les producteurs ont insisté pour continuer à exploiter ce que l’on peut désormais appeler un phénomène. Notons d’ailleurs qu’Opération tonnerre a fait l’objet d’un remake en 1983 intitulé Jamais plus jamais, à nouveau avec Sean Connery.
Critique du film de Virgile Dumez
Les sorties de la semaine du 17 décembre 1965
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