Jean Gabin fut l’acteur emblématique du réalisme poétique, et le monstre sacré du cinéma français pendant plusieurs décennies.
L’acteur phare de Carné, Renoir et Grémillon
Acteur français, Jean Gabin a débuté au music-hall au début des années 20 par l’entremise de son père. Il devient rapidement chanteur d’opérette. Il débute au cinéma à partir de la naissance du parlant. Après plusieurs petits emplois, il devient une véritable star du cinéma des années 30 grâce à plusieurs succès signés pour la plupart Julien Duvivier : Maria Chapdelaine (1934), Golgotha (1935), La bandera (1935), La belle équipe (1936) et Pépé le Moko (1937). Il devient même un incontournable du cinéma de l’entre-deux guerres grâce à sa collaboration avec Jean Renoir (Les bas-fonds, La grande illusion, La bête humaine), Marcel Carné (Le quai des brumes, Le jour se lève), Jean Grémillon (Gueule d’amour, Remorques).
Après cette série de chefs-d’œuvre, la guerre vient interrompre sa carrière par un exil aux Etats-Unis. Son retour en France ne se déroule pas pour le mieux car il arbore désormais des cheveux blancs et ne peut donc plus jouer les jeunes premiers. S’ouvre pour lui une période difficile où il enchaîne les échecs sur le plan commercial.
Jean Gabin et le succès commercial des années 50 et 60
Il doit attendre 1954 pour retrouver le succès grâce à Touchez pas au grisbi (Becker, 1954), French Cancan (Renoir, 1955) et Gas-oil (Grangier, 1955). Dès lors, l’acteur va affirmer sa position de leader du box-office à travers des œuvres commerciales dont il contrôle tous les aspects. Il tourne toujours avec les mêmes équipes artistiques et techniques. Ainsi, ses réalisateurs favoris sont Gilles Grangier, Jean-Paul Le Chanois, Henri Verneuil, Denys de La Patellière, Jean Delannoy.
Parmi ses œuvres les plus marquantes de ces années de succès, on peut retenir : La traversée de Paris (Autant-Lara, 1956), Le rouge est mis (Grangier, 1957), Maigret tend un piège (Delannoy, 1958), En cas de malheur (Autant-Lara, 1958), Le président (Verneuil, 1961), Un singe en hiver (Verneuil, 1962), Mélodie en sous-sol (Verneuil, 1963), Le pacha (Lautner, 1968), Le clan des Siciliens (1969), La horse (Granier-Deferre, 1970), Le chat (Granier-Deferre, 1971), L’affaire Dominici (Bernard-Aubert, 1973) et Deux hommes dans la ville (Giovanni, 1973).