Don Angelo est mort : la critique du film (1974)

Policier, Film de gangsters | 1h53min
Note de la rédaction :
7/10
7
Don Angelo est mort, l'affiche

  • Réalisateur : Richard Fleischer
  • Acteurs : Sid Haig, Anthony Quinn, Robert Forster, Charles Cioffi, Louis Zorich, Angel Tompkins, Frederic Forrest, Ina Balin, Al Lettieri
  • Date de sortie: 05 Juil 1974
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : The Don Is Dead
  • Titres alternatifs : Der Don ist tot (Allemagne) / Don Angelo är död (Suède) / El Don ha muerto (Espagne) / Luta Sem Tréguas (Portugal) / Ojciec chrzestny nie żyje (Pologne) / Il boss è morto (Italie) / A don halála (Hongrie) / Don Angelo er død (Danemark) / A Morte do Chefão (Brésil)
  • Année de production : 1973
  • Autres acteurs : Barry Russo, Joe Santos, Frank DeKova, Abe Vigoda, Victor Argo, Val Bisoglio, Robert Carricart
  • Scénaristes : Christopher Trumbo et Marvin H. Albert d'après son roman The Don Is Dead
  • Directeur de la photographie : Richard H. Kline
  • Compositeur : Jerry Goldsmith
  • Monteur : Edward A. Biery
  • Producteurs : Hal B. Wallis et Paul Nathan
  • Sociétés de production : Hal Wallis Productions
  • Distributeur : CIC
  • Éditeur vidéo : Movinside (DVD et blu-ray, 2017)
  • Date de sortie vidéo : 27 juin 2017
  • Box-office France / Paris-périphérie : 90 235 entrées / 32 132 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : -
  • Budget : -
  • Classification : Interdiction aux moins de 13 ans / Interdit aux moins de 12 ans depuis 1990
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs (Technicolor) / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique Dark Star (jaquette blu-ray, 2017) © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Universal Studios. Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

Dans la foulée du Parrain, Don Angelo est mort explore les arcanes de la mafia avec une belle efficacité, des acteurs solides et une musique intrigante. Une réussite pourtant méconnue.

Synopsis : Après la mort du chef de la pègre new-yorkaise, les mafieux de la ville se réunissent pour élire celui qui sera leur nouveau leader. A l’unanimité, c’est Don Angelo qui est désigné. Celui-ci nomme comme son héritier Frank, le fils de l’ancien chef. Cela n’est pas du goût de tout le monde et un complot se met en place pour créer un conflit entre Don Angelo et Frank…

Comme un air du Parrain

Critique : Alors que le film de gangsters connaît un revival à la fin des années 60 et au début des années 70, le genre se retrouve propulsé au sommet du box-office mondial par le triomphe obtenu par Le parrain (Coppola, 1972) avec Marlon Brando et Al Pacino. Dès lors, les œuvres mettant en scène la mafia pullulent en s’inscrivant pleinement dans la lignée du récent hit international. Plus un seul long-métrage sans grande tragédie familiale, retournement d’alliance au sein d’une organisation gérée comme une entreprise, et bien entendu violence aussi soudaine que gratuite.

Inspiré du roman éponyme écrit en 1972 par Marvin H. Albert, Don Angelo est mort est parfaitement représentatif de cette lignée de films montés dans la foulée du succès du Parrain pour tenter de profiter des miettes. Le projet est d’ailleurs financé avec une grande rapidité par le producteur Hal B. Wallis pour le compte de la société Universal. Afin de s’assurer une qualité irréprochable du produit, le nabab embauche le réalisateur Richard Fleischer qui est alors au pic de sa créativité. Ainsi, le cinéaste vient tout juste d’emballer l’excellent Les flics ne dorment pas la nuit (1972) et, la même année que Don Angelo est mort, il réalise son chef d’œuvre d’anticipation Soleil vert (1973). On peut d’ailleurs signaler que son film de mafia a beaucoup souffert de la proximité de ces œuvres majeures dans la tête des cinéphiles, au point d’être relégué au statut de film mineur.

Des clichés, mais servis par une excellente réalisation

Pourtant, le réalisateur ne démérite pas avec ce film qui n’a finalement qu’un défaut majeur : être trop proche de son modèle assumé. Effectivement, le long-métrage suit quasiment la même trajectoire narrative que Le parrain (1972) au point de proposer un retournement de situation final quasiment identique. Ainsi, c’est le personnage qui semble le moins engagé au sein de la Famille qui devient le grand manitou à la fin du film, après avoir fait le ménage autour de lui. La description du Milieu n’est guère différente de celle effectuée par Coppola et l’on retrouve ici les liens familiaux propices aux trahisons et aux tragédies, mais aussi le peu de goût des vieux gangsters pour le trafic de drogues, ainsi que l’opposition classique entre les vieux briscards et les jeunes loups. On peut donc aisément accuser le film d’enfiler des clichés comme des perles.

Don Angelo est mort, jaquette

© 1973 Universal Pictures. / © 2017 Universal Studios. All Rights Reserved / Graphisme Dark Star. Tous droits réservés.

Toutefois, les amateurs du genre pourront toujours se consoler grâce à la maîtrise impeccable d’un cinéaste rompu à l’exercice. Tout d’abord, la réalisation de Richard Fleischer s’avère d’une grande fluidité, que ce soit lors des séquences dialoguées ou lors des moments d’action. Le réalisateur s’appuie sur la belle photographie de Richard H. Kline et surtout sur l’excellente partition musicale de Jerry Goldsmith qui crée une réelle tension et ceci dès le brillant générique. Techniquement irréprochable, le film bénéficie aussi d’une interprétation de premier ordre.

Un casting de “gueules” parfaitement rodé

Ici, Richard Fleischer retrouve son complice Anthony Quinn qu’il a déjà dirigé dans le péplum Barrabas (1962) dix ans auparavant. Le grand acteur est parfait pour incarner un parrain à la fois redoutable et auquel le spectateur peut s’attacher. Parmi les jeunes acteurs, on notera l’excellente prestation de Frederic Forrest, tandis que Robert Forster s’impose sans problème en héritier aux dents longues. Enfin, certains acteurs de caractère viennent apporter leur pierre à l’édifice. On songe notamment au très typé Al Lettieri qui était déjà du casting du Parrain et dont le physique particulier l’a condamné aux rôles de mafieux. A cette liste, on peut ajouter l’apparition le temps d’une ou deux scènes d’une autre « gueule » de cinéma, l’étonnant Sid Haig.

Malgré ses évidentes qualités, Don Angelo est mort est sorti dans l’indifférence générale aux Etats-Unis en novembre 1973. Cela faisait plusieurs années qu’Anthony Quinn travaillait en Europe et le public américain a eu le temps de l’oublier. En ce qui concerne la France, le film mafieux a débarqué discrètement au début de l’été 1974, soit une période peu propice pour le cinéma. Pire, le métrage sort une semaine seulement après Soleil vert du même Richard Fleischer. Là où le film d’anticipation se comporte bien, Don Angelo est bel et bien mort dès sa semaine d’investiture avec une dixième place parisienne et 17 067 curieux. Le métrage fait quasiment jeu égal avec la reprise de La mort aux trousses (1959) d’Hitchcock.

Don Angelo est mort sort le 3 juillet dans 9 cinémas en Francilie, 5 à Paris (Ermitage, Rex, Rotonde, Telstar, Studio Cujas) et 4 en banlieue. Au Rex, il passe comme une évidence avec 9 273 spectateurs en 7 jours.

Parmi les autres films de la semaine :

  • Les Aristochats (3 770 spectateurs dans 3 salles, reprise)
  • Le chateau des messes noires (16 694 / 4 salles)
  • Les demi-sels de la perversion (9 037 / 5 salles)
  • Durs combats de karaté (18 764 / 3 salles)
  • Hercule contre Karaté de Margheriti (5 859 / 6 salles)
  • Le manchot de Hong-Kong (3 200 entrées en exclu au Hollywood Boulevard)
  • Maris en quête de sensations (5 345 / 2 salles)
  • Meurtres au soleil, avec Karl Malden, Olivia Hussey et Christopher Mitchum (18 543 / 12 salles)
  • Par le trou de la serrure (10 751 / 7 salles)
  • Serre-moi contre toi, j’ai besoin de caresse (9 504 entrées / 5 salles)

Don Angelo est mort également du côté du box-office

En deuxième semaine, le polar teigneux se maintient plutôt bien avec 15 065 retardataires (10 salles). Des titres comme Milan calibre 9, L’invincible Judoka fait face aux envahisseurs, ou Les colts au soleil, sortent en salle, mais les nouveautés à Paris sont très rares et inconséquentes.

Comme il faut faire de la place à une cascade de nouveaux titres le 17 juillet, Don Angelo est mort est retiré de l’affiche au bout de quinze jours à Paris.

Sur la France, le long s’immisce à la 22ème marche du podium avec 19 918 spectateurs et finit dans les tréfonds des classements les semaines suivantes avec un total de 90 235 truands. En ce qui concerne l’exploitation vidéo, le film est resté longtemps invisible, avant de bénéficier d’une sortie en DVD et blu-ray en 2017. Si la copie proposée est tout à fait convaincante, on peut toutefois regretter l’absence du moindre supplément.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 3 juillet 1974

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Don Angelo est mort, l'affiche

© 1973 Universal Pictures. All Rights Reserved.

Biographies +

Richard Fleischer, Sid Haig, Anthony Quinn, Robert Forster, Charles Cioffi, Louis Zorich, Angel Tompkins, Frederic Forrest, Ina Balin, Al Lettieri

Mots clés

La mafia au cinéma, La famille au cinéma, Les flops de l’année 1974

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Don Angelo est mort, l'affiche

Bande-annonce de Don Angelo est mort (VO)

Policier, Film de gangsters

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