Al Pacino, star hollywoodienne des années 70 et 80, est entré dans la légende avec des films signés Jerry Schatzberg (L’épouvantail), Francis Ford Coppola (Le parrain), Sidney Lumet (Serpico) ou Brian De Palma (Scarface).
Des interprétations de légende pour Coppola, Schatzberg, Lumet et De Palma
Al Pacino est, avec Robert De Niro et Dustin Hoffman, le plus grand acteur de sa génération. Formé à l’Actors Studio par Lee Strasberg, il débute à l’écran en 1969. Son rôle de jeune toxicomane dans Panique à Needle Park (1971) de Jerry Schatzberg fait sensation au Festival de Cannes, mais c’est sa partenaire Kitty Winn qui remporte le prix d’interprétation. Il incarne ensuite Michael Corleone dans Le parrain (1972) et Le parrain 2 (1974) de Francis Ford Coppola, et arrive à s’imposer face à Marlon Brando et De Niro. Il est nommé à l’Oscar du meilleur second rôle pour le premier volet. Entre-temps, l’année 1973 aura été fructueuse pour l’acteur. Il impressionne dans le road movie L’épouvantail de Schatzberg, Palme d’or au Festival de Cannes 1973, et compose un policier intransigeant dans Serpico de Sidney Lumet. Le cinéaste lui confie aussi le rôle du braqueur Sonny Wortzik dans Un après-midi de chien (1975). Pour ces deux dernières prestations, Al Pacino est nommé à l’Oscar du meilleur acteur.
Cette période marque le début du mythe Pacino. L’acteur trouve ensuite des rôles à sa mesure avec le champion de Formule 1 victime d’un drame sentimental dans Bobby Deerfield (1977) de Sidney Pollack, de l’avocat impulsif de Justice pour tous (1979) de Norman Jewison (autre nomination à l’Oscar du meilleur acteur), et du flic ambigu de La chasse (1980) de William Friedkin. Mais c’est son rôle d’Antonio « Tony » Montana dans Scarface (1983) de Brian De Palma qui fait définitivement entrer Al Pacino dans la légende. Ce remake du chef-d’œuvre de Howard Hawks le rendra populaire auprès de plusieurs générations de spectateurs.
Al Pacino acteur culte et réalisateur
Après ce sommet, Al Pacino tourne une série de films mineurs, comme Dick Tracy (1990) de Warren Beatty, ou Glengarry (1992) de James Foley, pour lesquels les Oscars voient en lui un potentiel meilleur second rôle. Et il obtient la statuette (dans la catégorie meilleur acteur) pour Le temps d’un week-end (1992) de Martin Brest, médiocre remake de Parfum de femme de Dino Risi. On le préférera en Carlito Brigante dans L’impasse (1993) de Brian De Palma, ou dans les polars de Michael Mann : il est prodigieux dans Heat (1995), au côté de Robert De Niro, ou en partenaire de Russell Crowe dans Révélations (1999). Ces années 90 le voient aussi donner la réplique à Johnny Depp dans le thriller Donnie Brasko (1997) de Mike Newell, et camper l’entraîneur Tony D’Amato dans L’enfer le dimanche (1999) d’Oliver Stone.
Les années 2000 et 2010 s’avèrent moins fécondes mais on retiendra son rôle du détective Will Dormer dans Insomnia (2002) de Christopher Nolan, ainsi que ses apparitions en guest star dans plusieurs productions, dont Ocean’s 13 (2007) de Steven Soderbergh, Once Upon a Time… in a Hollywood (2019) de Quentin Tarantino, ou The Irishman (2019) de Martin Scorsese, qui le voit nommé à l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle. Al Pacino est aussi passé à la réalisation avec quatre longs métrages dont le documentaire Looking for Richard (1996), qui révèle en outre sa passion pour le théâtre shakespearien.
