Borsalino and Co. : la critique du film (1974)

Policier, Film de gangsters | 1h50min
Note de la rédaction :
6/10
6
Borsalino and Co., l'affiche

  • Réalisateur : Jacques Deray
  • Acteurs : Alain Delon, Claudine Auger, Mireille Darc, Riccardo Cucciolla, André Falcon, Catherine Rouvel, Daniel Ivernel, Bruno Balp, Jacques Debary, Anton Diffring, Reinhard Kolldehoff
  • Date de sortie: 23 Oct 1974
  • Année de production : 1974
  • Nationalité : Français, Italien, Allemand
  • Titre original : Borsalino and Co.
  • Titres alternatifs : Borsalino & Co. (Graphie vidéo sur certaines éditions) / Blood on the Streets (Royaume-Uni) / Jag kommer för att döda (Suède) / Borsalino y compañía (Espagne) / Borsalino & Companhia (Portugal) / Borsalino i spółka (Pologne) / Borsalino és társai (Hongrie) / Borsalino & Cia (Brésil)
  • Autres acteurs : Serge Davri, Lionel Vitrant, Adolfo Lastretti, Greg Germain, Pierre Koulak, Marius Laurey
  • Scénaristes : Jacques Deray, Pascal Jardin
  • Dialogues : Pascal Jardin
  • Monteur : Henri Lanoë
  • Directeur de la photographie : Jean-Jacques Tarbès
  • Compositeur : Claude Bolling
  • Chef Maquilleur : -
  • Chef décorateur : François de Lamothe
  • Directeur artistique : -
  • Producteur : Alain Delon
  • Producteur exécutif : Julien Derode
  • Sociétés de production : Adel Productions, Comacico, Medusa Distribuzione, TIT Filmproduktion GmbH
  • Distributeur : CIC
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeurs vidéo : VIP (VHS, 1982) / René Chateau Vidéo (VHS, 1988) / Pathé (DVD, 2008) / Lancaster (DVD, 2011) / Pathé (DVD, blu-ray, 2014, 2019)
  • Dates de sortie vidéo : 1982 (VHS) / 1988 (VHS) / 14 février 2008 (DVD) / 4 janvier 2011 (DVD) / 16 juillet 2014 (blu-ray) / 9 septembre 2019 (blu-ray)
  • Budget :
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 1 698 380 entrées / 504 047 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : -
  • Rentabilité :
  • Classification : Interdit aux moins de 13 ans (à l’époque), Tous publics (de nos jours)
  • Formats : 1.66 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Festivals : -
  • Nominations : -
  • Récompenses : -
  • Illustrateur/Création graphique : © Michel Landi (affiche). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Pathé. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse : -
  • Tagline : -
  • Franchise : 2ème et dernier film de la saga Borsalino
Note des spectateurs :

Plus sombre que le premier volet, Borsalino and Co. est un film de gangsters carré, disposant d’une réalisation sèche et affutée. Sans doute au détriment de l’émotion.

Synopsis : Durant les années 1930, la ville de Marseille ressemble à Chicago pour ses luttes sanglantes entre bandes pour le contrôle des activités illégales et très lucratives. Roch Siffredi, qui vient tout juste de perdre son partenaire, François Capella, lâchement tué par un truand, est prêt à tout pour le venger.

La suite d’un énorme succès, mais sans Belmondo

Critique : Avec plus de 4 millions d’entrées en 1970 et une septième place annuelle au box-office national, Borsalino qui confrontait pour la première fois Alain Delon et Jean-Paul Belmondo fut un carton qui ne pouvait rester sans suite et ceci même si le personnage de Belmondo mourrait à la fin du premier opus. L’initiative est venue d’Alain Delon, désormais son propre producteur, qui voulait capitaliser sur le succès du film initial tout en recentrant la saga sur son personnage, désormais débarrassé de la concurrence de Bébel.

Jacques Deray, échaudé par quelques projets avortés se lance alors dans l’écriture d’un scénario original avec l’aide de Pascal Jardin. D’un commun accord, le trio souhaite réorienter Borsalino and Co. vers davantage de noirceur et de sérieux, afin de rendre un vibrant hommage aux films de gangsters américains des années 30. Ils tissent également une toile de fond historique intéressante à base de corruption des élites et de montée en flèche du fascisme. Au passage, ils se permettent de transformer les gangsters de Delon en de vertueux redresseurs de torts qui luttent contre l’invasion fasciste. Une liberté historique douteuse, mais somme toute assez séduisante.

Une réalisation carrée, à l’américaine

Suivant les pas prestigieux des réalisateurs qu’il admire (de Howard Hawks pour ses polars rugueux des années 30 aux petits maîtres de la série B ricaine comme Don Siegel ou Samuel Fuller), Jacques Deray s’applique à décrire le milieu marseillais des années 30 avec une profusion de détails dans les décors et les costumes qui viennent appuyer la puissance de son intrigue principale.

Il filme de manière sèche et efficace la violence (parfois très brutale, ce qui a valu au film une interdiction aux moins de 13 ans plutôt justifiée) et propose donc un spectacle brut qui tranche sérieusement avec un premier volet plus ludique et festif. Cette noirceur se retrouve jusque dans la partition musicale de Claude Bolling, bien plus ténébreuse comme le souligne le thème sépulcral du générique de début. Il faut ainsi attendre près d’une heure avant d’entendre pour la seule et unique fois le fameux thème musical qui a fait beaucoup pour la renommée du premier volet.

Des personnages archétypaux qui peuvent laisser froid

Malgré une gestion assez admirable des séquences d’action, Borsalino and Co. souffre quand même d’un sérieux manque de rythme, le script n’étant pas particulièrement bien construit. Ainsi, les personnages manquent de chair et se contentent souvent d’illustrer des archétypes classiques. Même Alain Delon semble plus raide que d’habitude dans un rôle de tueur froid qu’il maîtrisait pourtant à la perfection à cette époque. Comme désincarné, il paraît désemparé devant la banalité de certains dialogues, autre point faible d’une production pourtant pensée dans ses moindres détails.

Le résultat au box-office fut décevant puisque cette suite n’a glané que 1 698 380 entrées alors que le budget était conséquent, ce que vient confirmer la direction artistique profuse en décors somptueux. De quoi expliquer l’absence d’un troisième épisode pourtant prévu puisque la dernière image de Borsalino and Co. comporte en incrustation la mention à suivre.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 23 octobre 1974

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Borsalino and Co., l'affiche

© 1974 Adel Productions – Comacico – Medusa Distribuzione – TIT Filmproduktion GmbH / Affiche : Michel Landi. Tous droits réservés.

Biographies +

Jacques Deray, Alain Delon, Claudine Auger, Mireille Darc, Riccardo Cucciolla, André Falcon, Catherine Rouvel, Daniel Ivernel, Bruno Balp, Jacques Debary, Anton Diffring, Reinhard Kolldehoff

Mots clés

Cinéma franco-italien, Les gangsters au cinéma, Marseille au cinéma, Polars français des années 70

 

Le test Blu-Ray (2014)

Ce film pourtant mineur dispose d’une très belle restauration effectuée par Pathé en 2013.

Compléments : 3 / 5

Le principal supplément est constitué d’un documentaire rétrospectif de 22mn où interviennent d’anciens collaborateurs de Jacques Deray qui reviennent sur la création du long-métrage. Ils ne cessent de préciser l’importance du budget engagé et les qualités d’Alain Delon en tant que producteur. On peut d’ailleurs regretter l’absence de ce dernier dans ce bonus très intéressant, d’autant que les intervenants n’oublient pas de rappeler la déception occasionnée par les résultats en demi-teinte au box-office. Une bande-annonce est également disponible.

L’image : 4,5 / 5

On atteint quasiment la perfection avec une restauration magnifique qui met en valeur les imposants décors de François de Lamothe, ainsi que les jolis éclairages de Jean-Jacques Tarbès. Le tout bénéficie d’une compression parfaite et d’une définition à couper au rasoir. On peut juste regretter un grain un peu trop présent lors des séquences nocturnes. Mais rien de bien gênant.

Le son : 3,5 / 5

L’éditeur a fait le choix de ne pas spatialiser la piste sonore qui est donc proposée en mono. Un choix pour le moins étrange, mais qui ne dérange pas vraiment tant ce mono paraît étoffé. La musique ne sature jamais et les dialogues sont d’une clarté absolue. Enfin, la galette est également écoutable en audiodescription et dispose de sous-titres pour malentendants et anglais pour nos amis étrangers.

Test blu-ray : Virgile Dumez

Borsalino and Co., jaquette blu-ray

© 1974 Adel Productions – Comacico – Medusa Distribuzione – TIT Filmproduktion GmbH / © 2014 Pathé. Tous droits réservés.

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Borsalino and Co., l'affiche

Bande-annonce de Borsalino and Co.

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