Bad Boys, les mauvais garçons : la critique du film (1984)

Drame | 1h44min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Bad Boys, les mauvais garçons, affiche VOD

  • Réalisateur : Rick Rosenthal
  • Acteurs : Sean Penn, Clancy Brown, Reni Santoni, Jim Moody, Eric Gurry, Esai Morales, Ally Sheedy
  • Date de sortie: 07 Mar 1984
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Bad Boys
  • Titres alternatifs : Bad Boys (VHS, France), Bad Boys - Klein und gefährlich (Allemagne) / Reformatorio (Mexique) / Nehézfiúk (Hongrie) / Juventude em Fúria (Brésil)
  • Année de production : 1983
  • Scénariste(s) : Richard Di Lello
  • Directeur de la photographie : Bruce Surtees, Donald E. Thorin
  • Compositeur : Bill Conti
  • Société(s) de production : EMI Films, Solofilm
  • Distributeur (1ère sortie) : Eurogroup
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : Thorn Emi Vidéo (VHS) / Warner Home Vidéo (VHS, 1988) / StudioCanal (DVD)
  • Date de sortie vidéo : 5 juillet 2004 (DVD)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 391 540 entrées / 72 025 entrées
  • Box-office nord-américain : 9,1 M$ / 26 580 429$ (recettes ajustées en 2021)
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs / Son : Dolby Stéréo
  • Festivals et récompenses : Los Angeles Film Critics Association Awards 1983 : Prix récompensant la nouvelle génération pour Sean Penn
  • Illustrateur / Création graphique : Thierry Watorek (affiche française)
  • Crédits : StudioCanal
Note des spectateurs :

Classique film de prison, Bad Boys, les mauvais garçons vaut surtout le coup d’œil pour l’interprétation habitée de Sean Penn et ses partenaires. Efficace à défaut d’être vraiment marquant.

Synopsis : Mick O’Brien, un jeune caïd du crime de Chicago est envoyé en centre de détention pour mineurs pour le meurtre d’un jeune membre d’un gang. Le frère de ce dernier est l’ennemi juré de Mick. Arrêté à son tour pour avoir violé la petite amie de Mick, il est envoyé dans le même centre. La vengeance est en route…

Un cri d’alerte face à la recrudescence de la délinquance

Critique : Au début des années 80, tout un pan du cinéma américain s’intéresse à la violence qui déferle dans les grandes métropoles, notamment New York, et le film de gang devient populaire. Les guerriers de la nuit, Violence sur la ville, Class 84, Sunnyside, Outsiders, Rusty James, Les seigneurs, Boulevard Nights…  Au cœur de cette production pléthorique, on signalera des œuvres qui surfent allègrement sur ce phénomène pour en exploiter tous les aspects voyeuristes, mais aussi quelques films à vocation pédagogique, ou du moins servant à alerter la jeunesse sur les dangers de la délinquance. Le script de Richard Di Lello intitulé Bad Boys (1983) se situe plutôt dans cette seconde catégorie.

Nous sommes ainsi invités à suivre le destin tragique de quelques jeunes loubards de la ville de Chicago qui trafiquent de la drogue et se battent pour conserver leur territoire. Cette présentation du contexte social permet de faire connaissance avec les personnages, caractérisés à grands traits par le réalisateur Rick Rosenthal qui ne cherche pas à s’appesantir sur des détails psychologiques. Celui qui a connu un beau succès en signant un efficace Halloween 2 (1981) préfère dégoupiller quelques belles scènes d’action, dont le terrible accident provoqué par le personnage de Sean Penn et qui coûte la vie à un gamin innocent.

Publicité VHS Bad Boys, les mauvais garçons, Thorn Emi

Design M.B.C.

Bad Boys coche toutes les cases du film de prison

Effectivement, le but était d’arriver au sujet même du film, à savoir la description sans fard des maisons de redressement pour mineurs. Ainsi, Bad Boys, les mauvais garçons évacue assez rapidement sa dimension sociologique pour devenir un pur film de prison. La seule différence étant que celle-ci est peuplée de très jeunes délinquants. La question que se pose l’auteur est de savoir si ces institutions, marquées par une très forte violence, sont à même de rééduquer les jeunes chiens fous, ou non. La fin du film s’avère d’ailleurs ambigüe sur ce plan et laisse espérer une issue positive pour le personnage principal, tout en se terminant par une séquence choc qui laisse ressurgir toute la noirceur de l’espèce humaine.

Si Bad Boys, les mauvais garçons (1983) ne se distingue guère des autres films du genre carcéraux, il parvient à une certaine authenticité grâce au soin extrême apporté au casting des jeunes prisonniers. Après avoir auditionné un certain Tom Cruise, c’est son partenaire de Taps (Becker, 1981) qui obtient le rôle principal, à savoir Sean Penn. Le jeune comédien de 22 ans s’est d’ailleurs investi totalement dans son rôle au point de se laisser pousser à nouveau les cheveux (en surfeur dans Fast Times d’Amy Heckerling, en 1982, il les avait déjà bien longs), se tatouer, suivre des patrouilles de police à Chicago et demander à toute l’équipe de tournage de l’appeler par le nom de son personnage. Penn a effectué toutes ses cascades, au point de se fouler la cheville (ce qui a entraîné l’arrêt du tournage pendant huit semaines).

De jeunes acteurs excellents

Cet investissement se voit à l’écran, ainsi que celui de ses partenaires. On adore notamment le jeune Eric Gurry, sorte de sidekick jamais irritant, mais qui, malgré son aspect chétif, peut se transformer en furie incontrôlable. Face à eux, le jeune Clancy Brown entamait sa carrière d’antagoniste avec une belle présence menaçante. Esai Morales propose aussi une prestation assez impressionnante. Enfin, dans l’un des seuls rôles féminins, Ally Sheedy s’avère convaincante, sans être exceptionnelle. Elle sera bien meilleure dans Breakfast Club (Hughes, 1985).

De son côté, Rick Rosenthal sait parfaitement mener à bien la montée progressive de la tension dramatique. Certes, il ne sort jamais du cadre du cahier des charges du genre (viol en cellule, scène de douches, trafics, émeutes et sempiternels entretiens avec les éducateurs), mais il filme tout ceci avec un vrai sens de l’efficacité immédiate. Même si le long métrage se veut éducatif, le script n’est pas trop explicite, ni même moralisateur. Au spectateur de se faire son opinion en fonction de ce qui arrive aux différents protagonistes.

Retour sur la sortie du film

Sorti dans environ 500 salles d’Amérique du Nord au mois de mars 1983, Bad Boys, les mauvais garçons a engrangé 9,1 millions de dollars (de l’époque) de recettes, ce qui l’a hissé à la 82ème marche du podium annuel en 1983. Il a ensuite fallu un an au long-métrage pour trouver un distributeur en France, avec l’indépendant Eurogroup, spécialisé dans le cinéma d’exploitation.

Sorti la même semaine que la comédie Vive les femmes ! (Confortès), le Scarface de De Palma ou encore Dead Zone de Cronenberg d’après Stephen King, Bad Boys débarque à la 9ème place du box-office parisien pour son investiture avec 37 003 délinquants. Il chute de plus de 50 % pour sa deuxième semaine et terminera sa carrière parisienne à 72 025 loubards.

Au plan national, Bad Boys entre à la 12ème place du podium, avant de connaître une chute à peu près équivalente autour de 50 % en deuxième semaine. Pourtant, le bouche à oreille fonctionnera, puisque le film s’est stabilisé ensuite pendant plusieurs semaines d’affilée autour de 30 000 entrées / France, au fil de sa diffusion dans les villes moyennes et de petites tailles en France. De quoi permettre au film de glaner 391 540 entrées, gagnées sur la durée.

Aujourd’hui oublié, Bad Boys, les mauvais garçons est pourtant l’occasion de constater le talent naissant d’un Sean Penn qui allait incarner les rebelles pendant encore plusieurs années, jusque dans sa vie privée mouvementée avec une certaine Madonna.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 7 mars 1984

Acheter le film en DVD

Voir le film en VOD

Bad Boys, affiche du film de Rick Rosenthal, avec Sean Penn

© Thorn Emi / Affiche : Thierry Watorek. Tous droits réservés.

Box-office Paris-Périphérie :

Avec 4 724 entrées pour son mercredi d’investiture, Bad Boys, les mauvais garçons  était la réponse indépendante du géant de De Palma, Scarface qui se démarquait avec 11 076 entrées dans 39 salles, soit 16 écrans de plus que le teen movie carcéral avec Sean Penn. Le premier allait ouvrir à 37 003 entrées contre 90 095 pour le second. Il faut dire que Rusty James était toujours en cavale depuis 4 semaines et dans le genre polar violent, Mesrine était sorti une semaine plus tôt et s’était approprié la première position (86 316). Pour la petite histoire, Mesrine rentrera dans l’histoire de l’exploitation parisienne avec une chute à 13 000 entrées la semaine suivante et une perte de tous ses écrans parisiens pour la 3e semaine. Du jamais vu pour un numéro 1.

Jaquette VHS Bad Boys, les mauvais garçons, Thorn Emi

© 1983 StudioCanal. Tous droits réservés

La première semaine de Bad Boys, les mauvais garçons sur Paris

En première semaine, sur Paris-Périphérie, on trouve Bad Boys au Monte-Carlo ( 2 103 entrées), au Paramount City (2 453), au Paramount Bastille (1 284), au Max Linder, temple alors en perte de vitesse (907 entrées), au Paramount Montparnasse (3 895), au Paramount Gobelins (1 455), au Paramount Odéon (1 992), au Paramount Montmatre (904), au Paramount Opéra (4 505), au 7e Art Beaubourg (272), au Convention St-Charles (525) et à la formidable Maxéville qui nous manque tant (2 849). Dix autres sites le projetaient en banlieue et c’était à l’Artel Créteil qui s’en sortait le mieux.

6 semaines à l’affiche et puis s’en va

Bad Boys, les mauvais garçons s’installera 6 petites semaines sur Paris car vite remplacé par d’autres séries B identiques. En 3e semaine, la banlieue lui avait fermé ses portes et 4 cinémas parisiens lui faisaient encore confiance pour 5 715 entrées. En 5e semaine, le film se trouvait aux seuls Arcades et au Paris-Ciné (3 624). Il disparaît après sa 6e semaine et une ultime programmation aux Arcades, Gaieté Boulevard et Gaieté Rochechouart, des cinémas de quartiers aux prix du ticket très bas qui faisaient le plein dans les arrondissements populaires, d’où un fort regain d’intérêt à 6 415 entrées.

Thorn Emi, Cannon, HBO, StudioCanal et les autres

Le drame carcéral connaîtra, grâce à Thorn Emi, une belle carrière en VHS (il déboule entre décembre 84 et janvier 85 dans nos vidéo-clubs), avant d’être repris par Warner Bros Vidéo quelques années après. Le conglomérat Thorn Emi avait entre-temps décidé d’un rapprochement avec HBO, avant de voir son catalogue racheter par Cannon Films… Le répertoire a par la suite connu de très nombreux remous avant de finir dans les mains de Universal en 2012 et du groupe StudioCanal.

En France, un DVD édité par StudioCanal rappellera ce Sean Penn juvénile à nos souvenirs en 2004. On attend toujours un blu-ray, alors qu’une copie est disponible chez Artisan aux USA, depuis le début des années 2010. Une future restauration 4K peut-être ?

Frédéric Mignard

Trailers & Vidéos

trailers
x
Bad Boys, les mauvais garçons, affiche VOD

Bande-annonce de Bad Boys, les mauvais garçons (VO)

Drame

x