À gauche en sortant de l’ascenseur : critique du film (1988)

Comédie | 1h23min
Note de la rédaction :
5/10
5
A gauche en sortant de l'ascenseur, l'affiche

  • Réalisateur : Édouard Molinaro
  • Acteurs : Richard Bohringer, Emmanuelle Béart, Fanny Cottençon, Pierre Richard, Michel Creton, Pierre Vernier, Jean-Michel Dupuis
  • Date de sortie: 31 Août 1988
  • Nationalité : Français
  • Titre original : À gauche en sortant de l'ascenseur
  • Titres alternatifs : L'amuse-gueule (titre français de travail) / Der große Blonde auf Freiersfüßen (Allemagne) / Kärlekskarusellen (Suède) / Na lewo od windy (Pologne) / A magas szőke + két szőke (Hongrie)
  • Année de production : 1988
  • Scénariste : Gérard Lauzier d'après sa pièce de théâtre L'amuse-gueule
  • Directeur de la photographie : Robert Fraisse
  • Compositeur : Murray Head
  • Single : Ann Turner : Hard Man (Off The Track Records)
  • Société(s) de production : Fideline Films, Orly Films, Renn Productions
  • Distributeur : AMLF
  • Éditeur(s) vidéo : Fil à Film (VHS, 1989) / Pathé (DVD, 2000)
  • Dates de sortie vidéo : 1988 (VHS) / 18 octobre 2000 (DVD)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 607 111 entrées / 169 688 entrées
  • Budget : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs (Eastmancolor) / Son : Mono
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : Pathé
Note des spectateurs :

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Vaudeville assez peu inspiré, À gauche en sortant de l’ascenseur demeure sympathique grâce à ses acteurs qui se donnent à fond. Toutefois, la pièce d’origine manque furieusement d’originalité et de mordant.

Synopsis : Un immeuble, deux ateliers voisins. Dans le premier, un peintre à la mode sur le point de rencontrer en tête à tête la femme mariée dont il est amoureux. Dans le deuxième un peintre plus du tout à la mode sur le point de se rendre à un rendez-vous d’affaire alors que sa femme est sous la douche. Un départ anticipé, des documents oubliés, une jeune fille presque nue dans le couloir, une porte qui claque…

A gauche en sortant de l’ascenseur… en route pour le succès ?

Critique : Lorsque le producteur Claude Berri envisage de porter à l’écran la pièce de théâtre à succès de Gérard Lauzier intitulée L’amuse-gueule pour le compte de sa société Renn Productions, tous les indicateurs sont au vert pour faire de cette comédie un triomphe au box-office. Tout d’abord, la pièce d’origine a été un beau succès de la scène et son auteur Gérard Lauzier est un dessinateur de bande dessinée très en vogue dans les années 80. Il a ainsi été maintes fois adapté au cinéma, y compris par lui-même. On peut ainsi se souvenir de Je vais craquer ! (Leterrier, 1980), T’empêches tout le monde de dormir (Lauzier, 1982), P’tit con (Lauzier, 1984) ou encore La tête dans le sac (Lauzier, 1984).

Afin de s’assurer que le film tienne la route sur le plan technique, Claude Berri engage le vétéran Edouard Molinaro, très réputé dans le milieu pour ses adaptations réussies de pièces de théâtre. Il est celui qui a porté à l’écran Oscar (1967), Hibernatus (1969), L’emmerdeur (1973), La cage aux folles (1978) et Pour cent briques, t’as plus rien (1982). D’ailleurs, après À gauche en sortant de l’ascenseur (1988), Molinaro continuera à s’intéresser aux adaptations de pièces à succès en tournant encore Le souper (1992) et Beaumarchais l’insolent (1996). Il s’agit assurément d’un beau palmarès marqué par un succès constant.

Des acteurs bankables pour un vaudeville échevelé

Pour donner vie au script rédigé par Gérard Lauzier lui-même, Claude Berri engage la crème des acteurs de l’époque. Pierre Richard est encore une grande star du rire à la française puisqu’il sort tout juste du triomphe de Les fugitifs (Veber, 1986) avec 4,4 millions de spectateurs hilares dans les salles. Face à lui, Richard Bohringer vient de cartonner dans le mélodrame Le grand chemin (Hubert, 1987), faisant de lui le meilleur acteur de l’année selon l’académie des César 1988. Quant à Emmanuelle Béart, elle vient d’être révélée par Manon des sources (Berri, 1986) et est également récipiendaire d’un César de la meilleure actrice dans un second rôle en 1987. Ajoutons à ce trio de tête une Fanny Cottençon qui connaît alors une certaine popularité depuis le début des années 80.

Avec une telle affiche, À gauche en sortant de l’ascenseur ne pouvait apparemment pas échouer à attirer les spectateurs en salles. Mais c’était compter sans la terrible crise du cinéma qui touche alors de front les films populaires et vient ringardiser en très peu de temps un certain type de divertissement que les Français ne veulent plus voir sur grand écran. En fait, le principal problème d’À gauche en sortant de l’ascenseur n’est pas nécessairement sa médiocrité puisque le long-métrage est plutôt amusant à suivre, mais il se cantonne à recycler des éléments qui appartiennent au théâtre de boulevard.

Le syndrome de la porte qui claque, ressort comique usé

Il s’agit donc d’une intrigue sentimentale fondée sur la jalousie maladive d’un personnage (Richard Bohringer, vraiment très drôle pour le coup) envers sa très jolie femme (la bombe Emmanuelle Béart, alors au sommet de sa beauté) qu’un quiproquo a amené dans l’appartement d’un voisin distrait – Pierre Richard toujours à l’aise dans son unique personnage lunaire et maladroit.

Le problème du film ne vient aucunement des acteurs qui sont tous très bien dirigés, ni même du tempo qui est plutôt alerte avec une heure et vingt petites minutes au compteur, mais le sentiment d’indigence domine tout de même la projection. Le vaudeville n’est aucunement sublimé par Edouard Molinaro qui compte un peu trop sur la mécanique comique du script. Or celle-ci est quelque peu grippée à cause d’une prévisibilité trop importante. On est ici en présence d’un nombre impressionnant de claquage de portes, avec (faux) amants cachés dans un coin. Les quiproquos ne cessent de s’enchaîner avec une constance qui alimente la narration, mais qui révèle au passage le manque global d’imagination de son auteur. Si Gérard Lauzier tente çà et là de glisser quelques dialogues à la Bertrand Blier, l’ensemble reste bien trop sage et lisse pour susciter autre chose qu’un simple petit rire complice.

Le premier gros échec de Pierre Richard, signe d’une carrière sur le déclin

A Gauche en sortant de l'ascenseur

Où voir A Gauche en sortant de l’ascenseur à sa sortie, le 31 août 1988, sur Paris ? – Source : Pariscope

Spectacle démodé dès sa sortie, À gauche en sortant de l’ascenseur n’a pas convaincu le public français de se déplacer en masse malgré tous ses atouts potentiels. Présent dans une très large combinaison de salles dans la capitale, la comédie ne débarque qu’à la troisième place du classement hebdomadaire, tout juste devant Le grand bleu qui en était pour sa part à sa 17ème semaine d’exploitation. Pierre Richard n’a pu compter que sur 76 363 Parisiens en première semaine. L’échec se confirme la semaine suivante avec seulement 35 237 voisins supplémentaires, avant d’intéresser 24 722 autres convives en septaine 3. Au bout d’un mois, le vaudeville dépasse péniblement les 150 000 amants, avant d’achever sa carrière avec 169 688 entrées dans la capitale.

Si la province semblait a priori le cœur de cible de ce genre de comédie, il n’en fut rien. Certes, le métrage déboule à la troisième place du classement national hebdomadaire fin août 1988, mais avec un démarrage décevant à 189 247 entrées. La chute intervient dès la semaine suivante avec seulement 104 336 retardataires. La comédie doit patienter jusqu’à début octobre pour franchir la barre fatidique des 500 000 spectateurs, signe d’un essoufflement constant de semaine en semaine. À gauche en sortant de l’ascenseur tourne encore en province jusqu’à la mi-novembre et glane finalement 607 111 nostalgiques du théâtre de boulevard.

Cet échec foudroyant a d’ailleurs mis un terme au règne de Pierre Richard sur le box-office national. Ses films suivants ont tous été des échecs encore plus cinglants si l’on excepte son propre On peut toujours rêver (Richard, 1991) qui s’est hissé à peu près à la même hauteur au box-office. Depuis, ce divertissement sympathique, mais largement dispensable, est tombé dans l’oubli, avec deux éditions vidéo plutôt rares.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 31 août 1988

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A gauche en sortant de l'ascenseur, l'affiche

© 1988 Fideline Films – Orly Films – Renn Productions. Tous droits réservés.

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