Réalisateur, producteur, scénariste et acteur français, Claude Berri (de son vrai nom Claude Langman) est issu d’une famille juive. Il a ainsi été caché durant la Seconde Guerre mondiale par Raymonde Letournelle.
Claude Berri, l’acteur des années 50-60
Après la guerre, il se lance finalement dans la comédie et commence à arpenter les scènes de théâtre parisiennes. En tant qu’acteur, il commence à jouer dans quelques films comme French Cancan (Renoir, 1955), J’irai cracher sur vos tombes (Gast, 1959), Les bonnes femmes (Chabrol, 1960), La vérité (Clouzot, 1960) et La bride sur le cou (Vadim, 1961). Toutefois, sa carrière d’acteur ne décolle pas vraiment et il ne fait qu’enchaîner les petits rôles sans grande envergure.
Les débuts de réalisateur
Il choisit donc de se lancer dans la réalisation avec un court-métrage intitulé Le poulet (1963) qui obtient un Oscar du meilleur court-métrage. Il se fait ensuite la main sur des films à sketches, avant de tourner son premier vrai long-métrage de cinéma avec Le vieil homme et l’enfant (1967). Le film reçoit un bel accueil de la part des critiques et du public avec 2,8 millions d’entrées sur toute la France.
A la suite de ce bel accueil, Claude Berri a continué à exploiter cette veine autobiographique à travers des petites comédies dont certaines sont des échecs commerciaux (Mazel tov ou le mariage, Le mâle du siècle), tandis que d’autres parviennent à trouver leur public (Le pistonné, Sex shop). Il continue dans cette veine avec La première fois (1976), Un moment d’égarement (1977) et Je vous aime (1980).
Un producteur audacieux
Toutefois, au cours des années 70, il devient également un producteur très influent avec sa société Renn Productions. Il donne sa chance à Maurice Pialat dont il produit L’enfance nue (1968), à Pascal Thomas (Pleure pas la bouche pleine ! en 1973), à André Téchiné (Souvenirs d’en France, en 1975) et Bertrand Blier (Calmos, en 1976).
Claude Berri franchit un cap en se lançant dans la coûteuse production du Tess (1979) de Roman Polanski avec Nastassja Kinski, qui remporte trois Oscars et trois César. A la même époque, il produit la plupart des gros succès de Coluche et réalise Le maître d’école (1981) qui dépasse les 3 millions d’entrées. Deux ans plus tard, il offre à Coluche l’occasion de montrer qu’il peut jouer autre chose que le pitre. Il signe avec Tchao Pantin (1983), un film noir parfaitement maîtrisé qui remporte 5 César et et réunit 3,8 millions de spectateurs.
Le temps des adaptations littéraires prestigieuses
Désormais considéré avec respect, Claude Berri se lance dans des productions et réalisations de prestige. Il signe notamment le diptyque Jean de Florette / Manon des Sources (1986) qui remet l’œuvre de Marcel Pagnol en avant. Les deux films échappent au piège de l’académisme et bouleversent la France entière 7,2 millions d’entrées pour le premier volet et 6,6 pour le second. Un pari réussi qui se solde par un César du meilleur acteur pour Daniel Auteuil.
Claude Berri adapte ensuite Marcel Aymé avec Uranus (1990) qui fédère encore 2,5 millions de spectateurs, puis Emile Zola avec Germinal (1993) qui intéresse 6,1 millions de scolaires. Effectivement, l’œuvre de Claude Berri commence alors à sentir le film patrimonial, ce que l’on retrouve encore dans son académique Lucie Aubrac (1997) qui fonctionne bien moins.
Durant cette période, Claude Berri est redevenu acteur pour Serge Gainsbourg avec Stan the Flasher (1990) ou François Dupeyron pour La machine (1994). Il continue à produire de manière active. Il est l’heureux papa de grands films comme L’ours (Annaud, 1988), L’amant (Annaud, 1992), La reine Margot (Chéreau, 1994), Les trois frères (Inconnus, 1995) et Didier (Chabat, 1997).
Des réalisations plus intimistes dans les années 2000
Durant les années 2000, il revient en tant que réalisateur à des productions plus modestes et qui se veulent plus personnelles. Il tourne notamment La débandade (1999) dont il interprète le rôle principal. Le film est un gros échec commercial. Il retrouve quelques couleurs avec Une femme de ménage (2002) porté par Jean-Pierre Bacri, puis L’un reste, l’autre part (2005). Il signe enfin un dernier succès avec Ensemble, c’est tout (2007) qui fédère 2,3 millions de spectatrices. En 2009, Claude Berri commence le tournage de la comédie Trésor (2009) qu’il ne pourra pas achever et est terminé par François Dupeyron.
Durant les années 2000, Claude Berri est également l’heureux producteur de la saga Astérix qui explose les compteurs. Il termine sa carrière de producteur sur un très beau coup puisqu’il finance Bienvenue chez les Ch’tis (Boon, 2008) qui devient l’un des plus gros succès de tous les temps en France, preuve de son flair infaillible en la matière.
Enfin, notons que Claude Berri a subi de nombreux drames au cours de son existence. Sa compagne Anne-Marie Rassam s’est défenestrée en 1997 et son fils, l’acteur Julien Rassam, s’est suicidé en 2002 à l’âge de 33 ans. Il est aussi le père du producteur-réalisateur Thomas Langman.
Claude Berri décède en 2009 des suites d’un AVC. Il avait 74 ans.