Acteur, réalisateur et scénariste italien, Vittorio Caprioli est né en 1921 à Naples, mais comme il souhaite devenir acteur, il se rend à Rome où il intègre la prestigieuse Académie nationale d’art dramatique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il entame sa carrière théâtrale dans des conditions difficiles.
Vittorio Caprioli, un grand comique de scène
Outre Rome, il a aussi joué au Piccolo Téatro de Milan durant les années 40. Alors qu’il est déjà apparu à l’écran dans des petits rôles, Vittorio Caprioli fonde la compagnie comique Le Téatro dei Gobbi qui envisage l’actualité sous un angle ironique. Sa première vraie contribution remarquée au septième art intervient en 1950 dans Les feux du music-hall (Federico Fellini, Alberto Lattuada, 1950) où il joue quasiment son propre rôle, celui d’un comique de scène. Pourtant, ces premiers pas initient un cycle de plus d’une centaine d’emplois au grand écran durant plusieurs décennies d’activité.
Tout en continuant son intense activité théâtrale avec succès, Vittorio Caprioli se dédouble en jouant dans un nombre considérable de longs-métrages parmi lesquels on peut citer en vrac Atoll K (Léo Joannon, 1950), Quelques pas dans la vie (Alessandro Blasetti, 1954), La loi (Jules Dassin, 1959), Le général Della Rovere (Roberto Rossellini, 1959) et Zazie dans le métro (Louis Malle, 1960).
Un comique devenu réalisateur dans les années 60
En 1961, l’acteur tente l’aventure de la réalisation avec Lions au soleil (1961) où il s’offre le rôle principal. Il s’agit d’une satire sociale dans la droite ligne de ce qu’il écrit pour la scène. Cette belle réussite le pousse à récidiver dans le genre comique avec plusieurs réalisations, généralement méconnues en France, comme Parigi o cara (1962), I cuori infranti (1963), puis il passe au drame avec Et si on faisait l’amour ? (1968) et revient à la comédie avec un Ugo Tognazzi déchaîné dans Que fais-tu… grande folle !! (1970).
Durant ces riches années 60 où il est très populaire dans son pays, Vittorio Caprioli joue aussi pour les autres : Adieu Philippine (Jacques Rozier, 1962), Le sexe des anges (Pasquale Festa Campanile, Massimo Franciosa, 1964), Moi, moi, moi et les autres (Alessandro Blasetti, 1966) et Scandale à Rome (Carlo Lizzani, 1971).
De nombreux seconds rôles en Italie et en France
Dans les années 70, il rencontre un peu moins le succès sur scène et démultiplie son activité au cinéma. On le voit dans Les proxénètes (Enzo G. Castellari, 1972), Le boss (Fernando Di Leo, 1973), Le magnifique (Philippe De Broca, 1973) comédie inoubliable avec Jean-Paul Belmondo, Salut les pourris (Fernando Di Leo, 1974), La moutarde me monte au nez (Claude Zidi, 1974) et Colère noire (Fernando Di Leo, 1975) où il incarne un commissaire de police inefficace.
Il reste généralement fidèle aux mêmes réalisateurs et retrouve ainsi Claude Zidi pour L’aile ou la cuisse (1976), Fernando Di Leo pour Mister Scarface (1976), Diamants de sang (1977) et Avoir vingt ans (1978). Toujours prêt à venir tourner en France pour des raisons de coproduction, Vittorio Caprioli est encore à l’affiche de Le coup du parapluie (Gérard Oury, 1980). Même s’il est essentiellement comique, l’acteur se diversifie aussi et trouve des rôles plus dramatiques notamment dans La tragédie d’un homme ridicule (Bernardo Bertolucci, 1981). Alors qu’il avait encore réalisé une comédie inédite en 1975, il termine sa carrière de réalisateur avec Stangata napoletana (1983) où il donne la vedette à Treat Williams.
Alors que le cinéma populaire italien s’écroule, on le retrouve encore chez Tinto Brass (Vices et caprices en 1987), Mario Monicelli (Une catin pour deux larrons en 1987 et Il male oscuro en 1990). Après une carrière bien remplie, Vittorio Caprioli s’éteint en 1989 à la suite d’une crise cardiaque. Il avait 68 ans.