Réalisateur, scénariste et monteur italien, Alessandro Blasetti est né en 1900 à Rome dans une famille d’artistes. Effectivement, son père était musicien et son grand-père était sculpteur. Il suit sa scolarité dans un établissement religieux, avant de faire des études de droit à l’université. Il est tout d’abord employé de banque, mais il s’ennuie et se lance finalement dans le journalisme cinématographique. Ainsi, il fonde son propre journal intitulé Lo Schermo en 1926. Deux ans plus tard, il crée aussi Lo Spettacolo d’Italia.
A cette époque, il fonde une coopérative de production nommée l’Augustus qui va lui permettre de passer à l’étape suivante : devenir réalisateur. Il tourne Sole (1929) qui rencontre un beau succès et lui ouvre les portes de la compagnie Cines.
Alessandro Blasetti, chantre du fascisme
Alessandro Blasetti va parfaitement s’accommoder du régime fasciste et devient l’un des piliers du cinéma national des années 30. On lui doit la comédie Nerone (1930) et le drame Le rappel de la terre (1931). Toutefois, il se fait davantage connaître avec des fresques historiques de plus grande ampleur. Ainsi, il signe La table des pauvres (1932), une comédie cinglante, mais aussi 1860 (1933) qui raconte l’expédition des Mille de Garibaldi en Sicile. Ensuite, on peut citer La vieille garde (1935) qui est un pur produit de propagande montrant l’imprégnation d’une famille par les idées fascistes. Mais aussi Ettore Fieramosca (1938) et Une aventure de Salvator Rosa (1939) qui sont des films historiques à portée nationaliste, bien dans le ton du régime fasciste.
La mue vers le néoréalisme
De cette époque faste pour Blasetti, on retiendra aussi La Couronne de fer (1941) qui tente de ressusciter les fastes du péplum. Cependant, les historiens du cinéma préfèrent se souvenir de son Quatre pas dans les nuages (1942) qui annonce par son style novateur le néoréalisme. Malgré son implication réelle dans la propagande fasciste, Alessandro Blasetti n’est pas inquiété après la guerre et continue à œuvrer dans le style du moment, à savoir le néoréalisme. Il tourne ainsi Un jour dans la vie (1946), puis passe plusieurs années à monter le péplum Fabiola (1949) avec Michèle Morgan et Michel Simon. Le film entendait restaurer le prestige du film italien à grand spectacle. En France, il fut un triomphe à 4,8 millions de spectateurs.
La dernière partie de carrière sous le signe de la comédie
Pourtant, Alessandro Blasetti se tourne à la fin de sa carrière vers un nouveau genre populaire, à savoir la comédie sentimentale. Après Quelques pas dans la vie (1954), il forme le couple de cinéma Marcello Mastroianni – Sophia Loren dans Dommage que tu sois une canaille (1954). Il les retrouve dans La chance d’être femme (1956). Mais les fans de cinéma bis lui doivent aussi d’avoir réalisé Nuits d’Europe (1959) qui initie en quelque sorte le style d’œuvres qui font le tour des cabarets européens, comme plus tard le mondo.
Dans les années 60, sa carrière prend l’eau et il finit par livrer une œuvre plus personnelle avec Moi, moi, moi et les autres (1966) avec Gina Lollobrigida. En 1969, il tourne encore le biopic Simon Bolivar, mais l’échec du film le pousse à terminer sa carrière à la télévision où il signe des téléfilms jusqu’en 1981.
Alessandro Blasetti décède en 1987 à l’âge de 86 ans. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des seuls bons cinéastes de la période fasciste.