Mort ou vif (Wanted Dead or Alive) : la critique du film (1987)

Action, Policier | 1h46min
Note de la rédaction :
5,5/10
5,5
Mort ou vif, l'affiche de 1987

  • Réalisateur : Gary Sherman
  • Acteurs : Rutger Hauer, Gene Simmons, Robert Guillaume
  • Date de sortie: 14 Jan 1987
  • Année de production : 1986
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Wanted : Dead or Alive
  • Titres alternatifs : Gesucht - Tot oder lebendig (Allemagne) / Se busca vivo o muerto (Espagne) / Procura-se Morto ou Vivo (Portugal) / Poszukiwany żywy lub martwy (Pologne) / Atrápenlo vivo o muerto (Mexique) / Wanted vivo o morto (Italie) / Foglakozása: Fejvadász (Hongrie) / Dusørjægeren (Danemark) / Procurado Vivo ou Morto (Brésil)
  • Autres acteurs : William Russ, Jerry Hardin, Mel Harris, Hugh Gillin, Robert Harper, Eli Danker, Tyler Tyhurst, Susan McDonald
  • Scénaristes : Gary Sherman, Michael Patrick Goodman, Brian Taggert
  • D'après : la série télévisée Au nom de la loi (Wanted : Dead or Alive) de 1958
  • Monteur : Ross Albert
  • Directeur de la photographie : Alex Nepomniaschy
  • Compositeur : Joe Renzetti
  • Chef Maquilleur : Jim Gillespie
  • Chef décorateur : Paul Eads
  • Directeur artistique : Jon Hutman
  • Producteurs : Robert C. Peters avec Barry Bernardi, Michael Patrick Goodman
  • Producteur exécutif : Arthur Sarkissian
  • Sociétés de production : New World Pictures, Balcor Film Investors
  • Distributeur : Eurogroup, Cinéma Group Diffusion
  • Editeurs vidéo : CBS Fox (VHS, 1987) / Aventi (DVD, 2007) / EuropaCorp (DVD, 2009) / Carlotta Films (DVD et blu-ray, 2022)
  • Dates de sortie vidéo : 1987 (VHS) / 24 mai 2007 (DVD) / 6 mai 2009 (DVD) / 23 août 2022 (DVD et blu-ray)
  • Budget : 4 500 000 $ (soit 13 170 000 $ au cours de 2025)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 137 318 entrées / 36 087 entrées
  • Box-office nord-américain : 7 555 000 $ (soit 22 100 000 $ au cours de 2025)
  • Classification : Interdiction aux moins de 13 ans (12 ans depuis 1990)
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs / Son : Ultra Stéréo
  • Festivals :
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : © Symphonie (agence), Thierry Watorek (affichiste) ; L'Etoile Graphique (jaquette blu-ray). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 1986 New World Pictures avec Balcor Film Investors. © Cinevision Global. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attaché de presse : Claude Giroux
  • Tagline : Dans Hitcher, il était le Cauchemar. Maintenant... il tue au Nom de la Loi.
Note des spectateurs :

Série B dispensable adaptée librement d’une vieille série télé, Mort ou vif bénéficie du jeu solide de Rutger Hauer et d’une esthétique estampillée années 80. Mais l’ensemble est étonnamment mou du genou à cause d’un montage trop lâche.

Synopsis : Nick Randall est un ancien agent de la CIA devenu chasseur de primes. Malak Al Rahim est un terroriste international qui projette de transformer Los Angeles en un champ de bataille sanglant. Mais lorsque la CIA utilise Randall comme appât pour piéger le fou, le chasseur devient la proie…

De Steve McQueen à Rutger Hauer

Critique : Durant les années 80, les producteurs de cinéma ont commencé à exploiter un nouveau filon, celui de l’adaptation de séries télévisées populaires. La petite compagnie indépendante New World Pictures a ainsi fait l’acquisition des droits de la série Au nom de la loi (Wanted : Dead or Alive) qui a révélé Steve McQueen au grand public entre 1958 et 1961. Pourtant, un problème de taille se posait à la compagnie puisque la série exploitait le genre très populaire du western qui était totalement dépassé dans les années 80. Il fallait donc avoir recours à un sérieux toilettage pour réussir à attirer un jeune public dans les salles.

La mission des scénaristes Gary Sherman, Michael Patrick Goodman et Brian Taggert était donc de transformer un western en un film d’action badass avec une grosse louche de vigilante movie. Ils ont trouvé la parade en faisant du personnage de Nick Randall le descendant de Josh Randall vu dans la série des années 50. Comme lui, Nick est un chasseur de primes qui traque les criminels pour le compte de la police. Autre point commun avec la série d’origine, le héros ne quitte jamais son fusil au canon scié.

Mort ou vif, adaptation très libre de la série Au nom de la loi

Tout le reste relève donc d’un script entièrement nouveau, preuve que le but des producteurs était simplement d’exploiter un titre déjà bien connu du public américain puisque le nouveau long métrage s’intitule Wanted : Dead or Alive. En France, en revanche, le distributeur Eurogroup a préféré opter pour un titre plus général qui ne fait même plus référence à la série d’origine puisqu’il s’agit d’une traduction littérale : Mort ou vif. Il faut dire que la série Au nom de la loi, avec Steve McQueen a eu un retentissement moindre en France dans les années 60 par rapport aux States.

Mort ou vif, jaquette du blu-ray

© 1986 Cinevision Global / Jaquette : L’Etoile Graphique. Tous droits réservés.

D’abord prévu pour un acteur comme Mel Gibson, le rôle principal a finalement été octroyé à Rutger Hauer dont les exigences financières étaient moindres que celles du comédien australien. Jusque là habitué aux rôles de méchants comme dans Les faucons de la nuit (Bruce Malmuth, 1981), Blade Runner (Ridley Scott, 1982) ou encore Hitcher (Robert Harmon, 1986), le comédien a pu montrer de réelles qualités pour jouer également les héros dans quelques productions précédentes. Toutefois, Mort ou vif (1986) est désormais entièrement monté sur son seul nom en tant que héros de film d’action. Et de fait, le comédien possède un réel charisme à l’écran qui en fait un protagoniste principal tout à fait crédible.

Des bons acteurs au cœur d’un récit mollasson

Ici, il est opposé à un réseau terroriste arabe mené par Gene Simmons, le bassiste à la langue possédée du groupe KISS. Méconnaissable sans son maquillage scénique, le musicien se révèle plutôt crédible en grand méchant implacable, d’autant qu’il est d’origine israélienne et que son physique colle bien au rôle. Plutôt sobre dans son interprétation – contrairement à ses excès scéniques – Gene Simmons est assurément un point positif de Mort ou vif. Enfin, le comédien afro-américain Robert Guillaume assure en coéquipier fiable du héros.

Malheureusement, Mort ou vif pâtit d’un scénario volontairement alambiqué pour noyer sa simplicité intrinsèque. En gros, Nick Randall correspond totalement à l’archétype du héros américain solitaire qui doit faire justice lui-même sans pouvoir compter sur l’aide des forces de l’ordre. Un postulat typique du western qui a été ici transposé dans le Los Angeles des années 80. Parfois très bavard pour pas grand-chose, le film de Gary Sherman aurait mérité à être resserré au niveau du montage afin de gagner en dynamisme. Même si les scènes d’action sont globalement efficaces, le réalisateur livre une œuvre mollassonne où l’on souhaiterait à plusieurs reprises qu’il passe à la vitesse supérieure.

Une patine années 80 qui sauve le métrage de justesse

Si le film bénéficie de jolis éclairages bleutés typiques de la production américaine des années 80, la musique composée par Joe Renzetti relève trop de la musique country, avec harmonica et guitare sèche, comme pour rappeler les origines westerniennes de la série originale. Cela retire du charme à cette série B typique des années 80 dans laquelle il manque la fameuse empreinte synthétique qui en fait habituellement le charme.

Tel quel, Mort ou vif est un vigilante movie sympathique à suivre, mais qui manque furieusement de rythme pour se détacher du lot. D’ailleurs, le grand public américain n’en a pas fait un grand succès puisque le long-métrage n’a glané que 7 555 000 $ (soit 22 100 000 $ au cours de 2025) pour un budget de 4 500 000 $ (soit 13 170 000 $ au cours de 2025). Certes, les producteurs n’ont certainement pas perdu d’argent puisque son exploitation vidéo a inévitablement renfloué les caisses, mais ce ne fut pas suffisant pour initier une franchise.

Box-office français de Mort ou vif (Wanted : Dead or Alive)

En France, Mort ou vif débarque dans les salles le 14 janvier 1987 alors que sévissait déjà la crise du cinéma. Le métrage devait affronter de sérieux concurrents comme le polar de la Cannon Paiement cash (John Frankenheimer) qui marchait sur ses plates-bandes, Comme un chien enragé de James Foley avec Sean Penn, mais aussi Les diamants de l’Amazone (René Cardona Jr), Jason le mort-vivant (Tom McLoughlin) et dans un style bien différent les comédies françaises Sale Destin avec Victor Lanoux et Pauline Lafont et La vie dissolue de Gérard Floque (Georges Lautner) avec un Michel Galabru en roue libre face à Roland Giraud.

Avec 21 écrans à Paris-Périphérie, Sale Destin (Wanted Dead or Alive) est la quatrième plus grosse nouveauté du jour derrière Floque (36 écrans), Jason le mort-vivant (26) et Sale Destin (22). Mais, avec 2 120 entrées, le film de Gary Sherman obtient le 2e meilleur résultat de ce mercredi assez catastrophique, avec 2 120 spectateurs.

Un film Eurogroup

Au cœur d’un marché saturé de productions fantastiques (le film sort trois jours avant l’ouverture du 15e festival d’Avoriaz), le film peine à convaincre. Il se positionne en 7e place de la semaine, entre Paiement Cash et Jason le mort-vivant, avec 18 735 spectateurs. Huit cinémas le programmaient en intra-muros, dont 5 UGC (le Normandie, le Montparnasse, l’Odéon, les Gobelins et le Lyon-Bastille).

En deuxième semaine, Rutger Hauer chute à 8 427 spectateurs dans 14 cinémas franciliens. L’UGC Ermitage a récupéré la copie du Normandie. Un très mauvais signe. Les sorties d’Avoriaz (La Mouche, Blue Velvet, Massacre à la tronçonneuse 2, L’amie mortelle) ne lui laissent aucune chance.

Au bout de 4 semaines et de 36 087 entrées, le film d’action est plus mort que vif.

En France, la production New World achève sa carrière à 137 318 entrées, ce qui place Rutger Hauer en retrait par rapport à Blade Runner, Osterman Week-end, Ladyhawk, La Chair et le sang et Hitcher. Dans le cinéma d’action, ni Vengeance aveugle (99 000, 1990) ni Le sang des héros (21 000, 1991) ne le replaceront en orbite.

Mort ou vif achève sa carrière dans les mêmes eaux que Jason le mort-vivant (100 320), L’amie mortelle (127 209), Massacre à la tronçonneuse (150 000), Gothic (126 545) en ce mois de janvier qui couronne La Mouche de David Cronenberg au sommet du box-office.

Et en vidéo…

L’éditeur CBS-Fox exploite rapidement le film en VHS afin de compenser les pertes. Ensuite, le métrage disparait des radars avant d’être édité à plusieurs reprises en DVD au cours des années 2000. L’édition de référence demeure toutefois celle en blu-ray de 2022 au sein de la collection Midnight Collection de Carlotta Films – et ceci malgré l’absence de bonus.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 14 janvier 1987

Acheter le film en blu-ray

Voir le film en VOD

Mort ou vif, l'affiche de 1987

© 1986 Cinevision Global / Affiche : Symphonie (agence) – Thierry Watorek (affichiste). Tous droits réservés.

Biographies +

Gary Sherman, Rutger Hauer, Gene Simmons, Robert Guillaume

Mots clés

Cinéma américain, Films d’action, Vigilante Movie, Polar urbain des années 80, Le terrorisme au cinéma, Eurogroup

Trailers & Vidéos

trailers
x
Mort ou vif, l'affiche de 1987

Bande-annonce de Mort ou vif (VF)

Action, Policier

x