Madame Web : la critique du film (2024)

Film de super-héros, Fantastique, Aventures | 1h56min
Note de la rédaction :
3/10
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Madame Web, affiche

  • Réalisateur : S.J. Clarkson
  • Acteurs : Dakota Johnson, Adam Scott, Isabela Moner (Isabela Merced), Tahar Rahim, Emma Roberts, Celeste O’Connor, Sydney Sweeney
  • Date de sortie: 14 Fév 2024
  • Année de production : 2024
  • Nationalité : Américain, Mexicain
  • Titre original : Madame Web
  • Titres alternatifs : Madam Web (République Tchèque) / Madame Teia (Brésil) / Madam Tor (Azerbaïdjan)
  • Autres acteurs : Mike Epps, Kerry Bishé, Zosia Mamet, José María Yazpik, Josh Drennen, Yuma Feldman, Jill Hennessy, Kathy-Ann Har
  • Scénaristes : Matt Sazama, Burk Sharpless, Claire Parker, S. J. Clarkson
  • D'après : une histoire écrite par Kerem Sanga, Matt Sazama et Burk Sharpless, d'après les personnages de Marvel Comics
  • Monteuse : Leigh Folsom Boyd
  • Directeur de la photographie : Mauro Fiore
  • Compositeur : Johan Söderqvist
  • Chef décorateur : Ethan Tobman
  • Directeurs artistiques : Ravi Bansal, James Bednark, Bryan Felty, Jourdan Henderson, Patrick Scalise
  • Producteur : Lorenzo di Bonaventura
  • Producteurs exécutifs : S.J. Clarkson, Adam Merims, Claire Parker
  • Sociétés de production : Columbia Pictures, Marvel Entertainment, Di Bonaventura Pictures
  • Distributeur : Sony Pictures
  • Editeur vidéo : Sony Pictures (DVD, blu-ray, 4K UHD, 2024)
  • Date de sortie vidéo : 19 juin 2024
  • Budget : 80 000 000 $
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 439 679 entrées / 114 172 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : 43 817 106 $ / 100 498 764 $
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs / Son : IMAX 6-Track, Dolby Atmos
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : © BLT Communications, LLC (affiches). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Columbia Pictures, Marvel Entertainment, Di Bonaventura Pictures. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse : -
  • Tagline : Sa toile les rassemblera tous.
  • Franchise : 4ème film du Sony's Spider-Man Universe.
Note des spectateurs :

Même pas nanardesque, Madame Web est juste un produit insipide de plus au cœur de la machine hollywoodienne contemporaine. Du vide, mal emballé, mal marketé et mal joué dont tout le monde se contrefiche.

Synopsis : Cassandra Web est une ambulancière de Manhattan qui serait capable de voir dans le futur. Forcée de faire face à des révélations sur son passé, elle noue une relation avec trois jeunes femmes destinées à un avenir hors du commun… si toutefois elles parviennent à survivre à un présent mortel.

La suite du déplorable Sony’s Spider-Man Universe

Critique : Tandis que Marvel développe en parallèle son propre M.C.U. (Marvel Cinematic Universe), la firme Sony continue d’explorer l’univers de Spider-Man dont elle possède les droits d’adaptation au cœur de ce qu’il est convenu de nommer le Sony’s Spider-Man Universe. C’est dans ce cadre qu’ont été développés des films comme Venom (Ruben Fleischer, 2018), Venom : Let There Be Carnage (Andy Serkis, 2021), Morbius (Daniel Espinosa, 2022) et plus récemment Venom : The Last Dance (Kelly Marcel, 2024). Il est d’ailleurs intéressant de signaler que l’ensemble de cette production a accouché de navets qui ne cessent de dégrader le genre super-héroïque.

Madame Web, photo d'exploitation 1

© Sony Pictures, Columbia Pictures. Tous droits réservés.

Quatrième production au sein de ce Sony’s Spider-Man Universe, Madame Web (2024) entend exploiter un personnage très secondaire de l’univers Marvel, à savoir la voyante extralucide aveugle Madame Web, créée au début des années 80 par le scénariste Dennis O’Neil et le génial dessinateur John Romita Jr. Afin de coller au rajeunissement général des personnages opéré dans la saga Spider-Man dans sa version Tom Holland, la vieille infirme troque ses rides contre le visage plus lisse de Dakota Johnson. Afin de mieux coller à la saga, la jeune femme est une ambulancière qui travaille avec Ben Parker, l’oncle de Peter qui n’apparaît ici que sous la forme d’un bébé.

Une énième origin story sans aucune plus-value artistique

Mais finalement peu importe puisque le long métrage saborde à peu près tout ce qu’il entreprend à cause d’une écriture terriblement maladroite et purement insignifiante. Effectivement, les scénaristes nous font à nouveau le coup d’une origin story dont on se contrefiche comme d’une guigne dès les premiers plans. A nouveau, le film va dérouler un programme très prévisible en débutant par une scène introductive présentant le méchant de l’histoire (pauvre Tahar Rahim). Ensuite, l’héroïne va progressivement découvrir l’étendue de son pouvoir durant l’heure suivante, avant de terminer le film par un affrontement expédié en moins de dix minutes. Tout ceci ne sert bien évidemment qu’à préparer une suite… qui ne verra sans doute jamais le jour.

Dès le départ, le spectateur a le terrible sentiment de visionner le pilote d’une série télévisée. Cela tombe bien puisque la réalisatrice S.J. Clarkson – dont c’est le premier essai au cinéma – a derrière elle plus de vingt-cinq ans de bons et loyaux services en matière de séries télé. Même si la cinéaste bouge sa caméra dans tous les sens, parfois sans aucune raison objective, sa réalisation demeure extrêmement fonctionnelle et désincarnée, d’autant qu’elle dirige ses actrices comme pour la télévision. Au lieu d’approfondir la psyché des différents protagonistes, le film ne fait que survoler les problématiques abordées et laisse les comédiens se débattre avec des archétypes plus ou moins bien digérés.

Des acteurs fades sans rôle à défendre

Dans le rôle principal, Dakota Johnson n’est absolument pas convaincante, tant elle semble lisse et dépourvue d’aspérités. On ne croit d’ailleurs pas du tout à sa transformation finale en Madame Web. Même sort pour les trois jeunes actrices – par ailleurs toutes issues de la diversité pour respecter les quotas – qui ne parviennent jamais à donner une personnalité propre à leur rôle. Celle qui s’en sort le mieux est sans doute Celeste O’Connor, sans briller pour autant. Enfin, notre Tahar Rahim national fait pitié dans le rôle du grand méchant de service, d’autant que son personnage n’est jamais inquiétant. Le comédien s’est heureusement rattrapé récemment avec sa prestation saluée de Monsieur Aznavour (Grand Corps Malade et Mehdi Idir, 2024). On espère que le chèque était au moins conséquent.

Madame Web, photo d'exploitation 2

© Sony Pictures, Columbia Pictures. Tous droits réservés.

Vide de tout enjeu dramatique, Madame Web n’est pas forcément le pire film de cet univers partagé totalement foireux, mais il confirme l’aspect proprement insipide et fabriqué de productions qui n’ont rien à offrir ni aux spectateurs ni aux fans de comics. Signalons également la très mauvaise tenue des effets spéciaux et le manque cruel de scène d’action spectaculaire. Certes, le budget annoncé de 80 millions de dollars est quelque peu contraint, mais on se demande toujours comment les exécutifs hollywoodiens dépensent autant pour un rendu aussi pingre à l’écran. Ainsi, Madame Web ressemble à s’y méprendre à un épisode de série télé ou à une petite série B sans budget.

Une sortie nord-américaine qui confine au naufrage

Massacré par les internautes, les critiques et l’ensemble de la communauté cinéphile, Madame Web s’est fracassé sur le mur de l’indifférence, aussi bien aux Etats-Unis que dans le reste du monde. En fait, personne n’a eu envie de voir cette énième aventure féminine sans attrait et pourvue d’affiches toutes plus hideuses les unes que les autres. Pour sa première semaine américaine, le naveton s’est contenté de 23 millions de dollars, ce qui en fait le plus mauvais démarrage enregistré pour un film de super-héros Sony. Le long métrage n’a même pas réussi à obtenir la première place du box-office nord-américain, car doublé par le biopic sur Bob Marley : One Love.

En bout de course, Madame Web s’est contenté de 43 817 106 $ sur le territoire nord-américain. Une sacrée douche froide qui condamne d’avance toute idée de suite. En France, le distributeur ne semblait pas plus confiant, dissimulant pendant longtemps le vilain petit canard et abandonnant l’idée d’effectuer des avant-premières. Dès son entame, Madame Web se distingue par un échec immédiat, avec des salles désespérément vides dans toute la France. Avec une première semaine rassemblant 207 894 spectatrices dans 555 salles, Madame Web réussit l’exploit de réunir moitié moins de clients que Morbius (2022) qui était déjà considéré comme un énorme échec.

Le genre super-héroïque touche le fond, mais creuse encore!

Les exploitants commencent à se débarrasser du film embarrassant dès la deuxième semaine et celui-ci perd environ 37 % de ses entrées avec seulement 129 885 retardataires malgré un contexte favorable de vacances scolaires. Avec la reprise des cours, les ados désertent les salles et la troisième semaine voit l’effondrement total du film avec une chute de plus de 50 % des ventes (63 157 entrées en plus), franchissant en trois semaines la barre des 400 000 spectateurs. Le reste peut être considéré comme des miettes avec un résultat déplorable de 439 679 entrées en bout de course, soit moitié moins que The Marvels (Nia DaCosta, 2023), infame outrage cinématographique, pourtant bien pire que le film Sony.

Une sanction bien méritée pour un produit mal fagoté et si peu respectueux de son public.

Critique de Virgile Dumez

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Madame Web, affiche

© Sony Pictures, Columbia Pictures. Tous droits réservés.

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S.J. Clarkson, Dakota Johnson, Adam Scott, Isabela Moner (Isabela Merced), Tahar Rahim, Emma Roberts, Celeste O’Connor, Sydney Sweeney

Mots clés

Marvel au cinéma, Sony’s Spider-Man Universe, Les super-héroïnes au cinéma, Les femmes d’action au cinéma, Les flops de 2024

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Bande-annonce de Madame Web (VF)

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