Casino Royale : la critique du film (2006)

Action, Aventure, Blockbuster, Espionnage | 2h24min
Note de la rédaction :
9/10
9
Casino Royale, l'affiche française

  • Réalisateur : Martin Campbell
  • Acteurs : Daniel Craig, Eva Green, Giancarlo Giannini, Jeffrey Wright, Tobias Menzies, Claudio Santamaria, Simon Abkarian, Judi Dench, Mads Mikkelsen, Isaach de Bankolé, Urbano Barberini
  • Date de sortie: 22 Nov 2006
  • Année de production : 2006
  • Nationalité : Britannique, Américain, Allemand, Tchèque, Bahaméen
  • Titre original : Casino Royale
  • Titres alternatifs : Bond 21, 007: Casino Royale (Portugal), James Bond 007: Casino Royale (Allemagne), 007: Cassino Royale (Brésil), 007: Casino Royale (Mexique), 007 - Casino Royale (Italie)
  • Scénaristes / D'après le personnage crée par :e : Neal Purvis, Robert Wade et Paul Haggis, d'après Casino Royale / Ian Fleming
  • Directeur de la photographie : Phil Meheux
  • Monteur : Stuart Baird
  • Compositeur : David Arnold
  • Chanson du générique : You Know My Name, interprétée par Chris Cornell
  • Producteurs : Michael G. Wilson, Barbara Broccoli
  • Sociétés de production : EON Productions, Columbia Pictures, Casino Royale Productions, Stillking Films, Babelsberg Film, avec le support du gouvernement des Bahamas
  • Distributeur : Columbia TriStar
  • Distributeur reprise : -
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeur vidéo : Sony Pictures (DVD et blu-ray, 2008) / MGM - United Artists (DVD et blu-ray, 2012) / MGM / United Artists (Blu-ray et UHD 4K, 2020)
  • Date de sortie vidéo : 22 octobre 2008 (DVD, blu-ray) 10 octobre 2012 (DVD, Blu-ray), 30 septembre 2015 (édition steelbook, blu-ray, Fnac), 28 juillet 2020 (blu-ray réédition), 21 octobre 2020 (UHD 4K)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 3 182 602 entrées / 817 393 entrées
  • Box-office nord américain / monde : 167,4 M$ (227,1 M$ au cours ajusté de 2021) / 616,5 M$ (836.5 M$ au cours ajusté de 2021)
  • Budget : 150 M$ (203.5 M$ au cours ajusté de 2021)
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics avec avertissement : "Des scènes violentes peuvent impressionner les jeunes spectateurs". (CNC)
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleur, Noir et blanc (35mm) / Son : Dolby Digital, SDDS, DTS
  • Festivals et récompenses : BAFTA 2007 : Prix du meilleur son / Saturn Awards du meilleur film d'action, d'aventures ou thriller / Satellite Award de la meilleure chanson originale pour You Know My Name / Grammy Award (Nomination pour la meilleure chanson) / Empire Awards (UK) : Meilleur film, Meilleur acteur, Meilleur espoir féminin / World Soundtrack Awards : Meilleure chanson
  • Illustrateur / Création graphique : © Affiche : Empire Design / Photographie : Greg Williams. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2006 Danjaq LLC, United Artists Corporation, Columbia Pictures Industries Inc. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Franchise : 21ème segment de la franchise James Bond
Note des spectateurs :

Exit l’interprétation stéréotypée de Pierce Brosnan après quatre films : Casino Royale, 21e Bond officiel de la franchise, amorce un retour aux sources surprenant en dénigrant l’action invraisemblable pour s’intéresser aux failles et à la face obscure de son célèbre agent. Risqué mais infiniment plus passionnant.

Synopsis : Pour sa première mission, James Bond affronte le tout-puissant banquier privé du terrorisme international, Le Chiffre. Pour achever de le ruiner et démanteler le plus grand réseau criminel qui soit, Bond doit le battre lors d’une partie de poker à haut risque au Casino Royale. La très belle Vesper, attachée au Trésor, l’accompagne afin de veiller à ce que l’agent 007 prenne soin de l’argent du gouvernement britannique qui lui sert de mise, mais rien ne va se passer comme prévu. Alors que Bond et Vesper s’efforcent d’échapper aux tentatives d’assassinat du Chiffre et de ses hommes, d’autres sentiments surgissent entre eux, ce qui ne fera que les rendre plus vulnérables…

Critique : Que serait le cinéma d’action sans James Bond ? Une bonne question qui nécessite réflexion, tant l’influence de l’agent britannique s’étend aujourd’hui dans bon nombre de productions cinématographiques et télévisuelles. Un phénomène global, total et monumental qui a demeuré malgré les changements de comédiens (six au total) et s’est même accentué dans les années 90 et 2000 en affichant des résultats toujours plus mirobolants au box-office, prouvant que 007 n’avait pas à jalouser la concurrence juvénile.

Pour un James Bond de plus…

Pour en arriver là après les semi-échecs des deux Bond interprétés par Timothy Dalton dans les années 80, les producteurs avaient dû transformer son successeur, Pierce Brosnan, en une véritable parodie de superhéros à l’invincibilité insolente et risible. L’acteur incarnait une figure improbable osant les péripéties les plus ineptes pour divertir le public de masse et ainsi rester dans le coup. Malgré son énorme succès international, Meurs un autre jour, qui précédait Casino Royale, illustrait bien les dérives de l’icône vers le ridicule, loin du personnage imaginé par Ian Fleming. A bit too much ! Il fallait par conséquent réagir avant de tuer la franchise.

Un prequel en forme de reboot

Aussi, en adaptant le premier roman de Fleming, Casino Royale, les producteurs et scénaristes ont décidé d’emprunter une direction diamétralement opposée. Commercialement suicidaire, mais nettement plus emballant. Les auteurs sont revenus à l’essence même du personnage, qui vient juste d’obtenir son fameux permis de tuer (il est passé double zéro !). Ce nouvel épisode fait donc office de prequel à la série, suivant ainsi les traces plus que respectables de Batman Begins. Il démarre même en noir et blanc dans une séquence impressionniste à l’allemande qui nous renvoie à une cinématographie d’un autre âge.

Casino Royale en blu-ray

© 2006 Danjaq LLC, United Artists Corporation, Columbia Pictures Industries Inc. / Affiche : Empire Design / Tous droits réservés.

Redéfinissant le personnage de 007 au fil du métrage, le talentueux Paul Haggis (scénariste de Million Dollar Baby et Collision), ose présenter un Bond arrogant et sûr de lui, tourmenté et indécis sur son avenir d’agent, et surtout enclin aux solutions les moins diplomatiques quand la situation lui échappe. Le côté sombre avant tout. Bond est un bad boy, et il est clairement assimilé comme tel lorsque la femme de l’un de ses ennemis lui avoue au lit être toujours attirée par le même genre d’hommes : les vilains ! Il en ressort une humanité brute et un charisme insolite chez l’espion, en parfaite contradiction avec l’aseptisation du personnage de Brosnan qui répondait pour sa part à des formules poussives, en particulier dans sa relation aux femmes.

Le pari gagnant du quasi inconnu Daniel Craig

Pour marquer le coup, il fallait donc un nouveau comédien et le choix de Daniel Craig pour incarner le séduisant 007 tient ici du miracle. Quasiment inconnu du grand public à la sortie en 2006, l’acteur efface très vite toutes les craintes que les fans pouvaient nourrir, en offrant un jeu plus en profondeur que ses prédécesseurs, même si inspiré par Timothy Dalton, en particulier celui, vengeur, de Permis de tuer.

Craig est un Bond aux allures de Steve McQueen qui en prend plein la tête et les coucougnettes, notamment lors d’une douloureuse scène de torture concentrée sur l’entre-jambes. Il est un Bond avec une vraie gueule, souvent égratigné et maculé de sang, que les scénaristes laissent même un instant au seuil de la mort. L’invulnérabilité du superman en a pris un coup !

Eva Green, meilleure James Bond girl de l’histoire

A ses côtés Eva Green dans le rôle de Vesper apporte à la série son plus beau personnage féminin. Elle excelle dans la finesse, ébranlant tous les clichés de la James Bond girl accumulés sur quarante ans. Ce n’est ni une bimbo ni une action lady, mais une femme contrastée et complexe au regard alliant sensualité, malice et tristesse. Elle confirme après Sophie Marceau dans Le monde ne suffit pas que les meilleures Bond girls sont souvent françaises.

Son histoire d’amour avec James Bond détourne Casino Royale du sentier balisé du cinéma d’action, à l’image de Superman Eeturns qui, un peu plus tôt la même année, s’était aussi distingué par son manque singulier de séquences d’action. Trois grands moments spectaculaires se distinguent dans ce nouveau Bond, dont deux vraiment époustouflants, ainsi que deux scènes de poker à suspense qui viennent pimenter le métrage. La nouvelle génération trouvera cela maigre, mais les puristes apprécieront.

Casino Royale en 4K

© 2006 Danjaq LLC, United Artists Corporation, Columbia Pictures Industries Inc. / Affiche : Empire Design / Photographie : Greg Williams. Tous droits réservés.

Bond, aux traits pourtant rajeunis, n’est plus un gamin qui manipule avidement des gadgets (tiens, où sont-ils passés ceux-là ?), mais un homme animé par des conflits intérieurs qui lui confèrent une étoffe psychologique. Roger Moore, le clown, et Pierce Brosnan, le super-héros, peuvent donc aller se rhabiller. Le personnage abrupt de Daniel Craig n’est pas là pour amuser la galerie et courir les jupons. Son costume et son train de vie fastueux ne parviennent pas à panser ses blessures d’homme décidément en phase avec son époque post-2001 où le manichéisme n’est plus envisageable.

Casino Royale, meilleur film de la série ? En partie…

Bref, Casino Royale, en 2006, a rebattu les cartes devenant le meilleur opus de la série loin devant les standards que l’on croyait éternels. Et malgré quelques baisses de rythme ténues, il se distingue haut la main de par sa bestialité et son ambivalence, et nous rassure quant à l’avenir proche de la franchise. La fin explicitement ouverte annonce que le meilleur reste encore à venir. Et effectivement, avec Skyfall en 2012, James Bond fera vraiment mieux pour viser la case chef-d’œuvre qu’aucun autre film de la saga n’avait jusqu’alors approché.

Avec 3 182 602 entrées, Casino Royale sera le 9e plus gros succès de l’année 2006. Un score en retrait par rapport à Meurs un autre jour, mais largement convaincant. Aux USA, il atteindra la même position finale, avec 167M$. Le retour tant attendu de James Bond après quatre ans d’absence se permettait même de coiffer au poteau Mission : Impossible III (134M$) réalisé par J.J. Abrams. Dans le monde, aidé par l’émergence de certains marchés, le premier Craig sera un phénomène. Au final, en assimilant les chiffres américains, Casino Royale a raflé la mise de 594 000 000$ à l’échelle planétaire.

Une nouvelle ère s’ouvrait pour l’espion de Sa Majesté : la meilleure.

Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 22 novembre 2006

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Casino Royale, l'affiche française

© 2006 Danjaq LLC, United Artists Corporation, Columbia Pictures Industries Inc. / Affiche : Empire Design / Photographie : Greg Williams. Tous droits réservés.

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Casino Royale, l'affiche française

Bande annonce de Casino Royale (VF)

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