Permis de tuer : la critique du film (1989)

Action, Aventure, Blockbuster | 2h13min
Note de la rédaction :
9/10
9
Permis de tuer (Licence to Kill, affiche française)

  • Réalisateur : John Glen
  • Acteurs : Don Stroud, Pedro Armendáriz Jr., Benicio Del Toro, Robert Davi, Timothy Dalton, Carey Lowell, Everett McGill, Desmond Llewelyn, Talisa Soto, Anthony Zerbe, Frank McRae, Caroline Bliss, Claudio Brook
  • Date de sortie: 16 Août 1989
  • Année de production : 1989
  • Nationalité : Britannique, Mexique, Etats-Unis
  • Titre original : Licence to Kill
  • Titres alternatifs : License Revoked (titre de tournage), License to Kill (USA), Agente 007 - Vendetta privata (Italie), Tid för hämnd (Suède), 007: Licencia para matar (Espagne), James Bond 007 - Lizenz zum Töten (Allemagne), James Bond, praktor 007 - Prosopiki ekdikisi (Grèce), 007 - Permissão para Matar (Brésil), Permis de ucis (Roumanie), Licencja na zabijanie (Pologne), 007: Con licencia para matar (Mexique), James Bond med rett til å drepe (Norvège)
  • Scénaristes / D'après le personnage crée par :e : Michael G. Wilson, Richard Maibaum / Ian Fleming
  • Directeur de la photographie : Alec Mills
  • Monteur : John Grover
  • Compositeur : Michael Kamen
  • Chanson du générique : Licence to Kill interprétée par Gladys Knight
  • Producteurs : Albert R. Broccoli, Michael G. Wilson
  • Sociétés de production : Eon Productions, Danjaq, United Artists
  • Distributeur : UIP (United International Pictures)
  • Editeur vidéo : Warner Bros Home Vidéo (VHS), Metro-Goldwyn-Mayer Studios INC (DVD, 2001, 2006), 20th Century Fox (Blu-ray, 2013, 2021)
  • Date de sortie vidéo : 2001 (DVD, MGM) 8 novembre 2006 (DVD, Ultimate Edition 2 Disques), 13 mai 2009 (blu-ray), 28 juillet 2020 (blu-ray)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 2 093 006 entrées / 562 298 entrées
  • Box-office nord américain / total monde : 34 667 015$ / 156 167 015$
  • Budget : 42 000 000$
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleur (35 mm / Panavision) /
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : © Affiche : Robin Behling / Photographies : Keith Hamshere et Douglas Kirkland. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : Licence to Kill (Permis de tuer), 1989 © Danjaq. S.A. and United Artists Company - © 1987 United Artists Company and Danjaq LLC. Tous droits réservés.
  • Franchise : 16e segment de la franchise James Bond
Note des spectateurs :

Permis de tuer est la seconde et dernière incarnation de l’agent 007 par Timothy Dalton. L’échec précipita la saga dans un champ de mine judiciaire pendant de nombreuses années. Néanmoins, Licence to Kill est l’un des meilleurs films de la franchise, fort de ses cascades, ses deux James Bond girls et sa violence graphique quasi incongrue pour une œuvre du répertoire britannique, tirée de l’œuvre de Ian Fleming.

Synopsis : Felix Leiter, agent de la CIA et ami de toujours de 007, met enfin la maon sur un baron de la drogue qu’il chassait depuis des années. Lorsque celui-ci s’évade et tue Leiter et sa femme, Bond sera prêt à tout pour laver l’affront, mêem à quitter les services secrets de Sa Majesté.

Permis de tuer, matériel promotionnel, Les archives de CinéDweller

Matériel promotionnel promo – Licence to Kill (Permis de tuer), 1989 © Danjaq. S.A. and United Artists Company – © 1987 United Artists Company and Danjaq LLC. Tous droits réservés. Les Archives de CinéDweller

Critique : Deuxième et dernier Bond avec Timothy Dalton, Permis de tuer enterra pendant plus d’une décennie la franchise des 007, rythmée à un opus tous les deux ans, après avoir amassé péniblement 34M$ au box-office américain, l’un des scores les plus faibles d’une série fière de ses recettes oscillant entre 50 et 70M$.

Timothy Dalton et James Bond en quête de légitimité

Le succès international de The Living Daylights (Tuer n’est pas jouer) semblait avoir justifié le choix des producteurs pour Timothy Dalton au premier abord. L’acteur gallois avait signé un contrat de trois films. Toutefois il lui fallait encore imposer son propre style auprès d’un public exigeant qui s’était habitué à l’extravagance nonchalante d’un Roger Moore, chantre du toujours plus. Tuer n’est pas jouer, dans la pléthore de films de fantaisie et d’action des années 80, semblait un peu daté, et le public délaissait dans son imaginaire Bond pour les scénarios musclés mettant en scène Stallone, Schwarzenegger, Tom Cruise, Bruce Willis, ou Eddie Murphy dans Le flic de Beverly Hills.

Blaxploitation, science-fiction, action violente : la faculté d’adaptation de James Bond

L’exotisme des films avec Sean Connery n’était plus un argument de vente. Le public attendait une virilité qui douille, qui suinte la violence et des propositions nouvelles. Quand en 1989 Permis de tuer se fraie un chemin sur les écrans, les premières suites qui feront la décennie 90 s’accordent à dominer le box-office. James Bond est désormais un outsider, mais pas le favori sur les starting-blocks. Les producteurs avaient déjà senti le vent tourner avec l’assaut de La guerre des étoiles en 1979. Ils avaient répondu par l’improbabilité de  Moonraker et sa célèbre séquence spatiale. Un peu plus tôt dans la décennie 70, Vivre et laisser mourir s’était fait l’écho du phénomène de la blaxploitation. Permis de tuer, lui, devait prendre le virage des années 80, en captant l’adrénaline d’une décennie puissamment exaltée dans l’action, jusqu’à la télévision, avec Deux flics à Miami, la série de Michael Mann qui sera l’une des sources d’inspiration pour les producteurs.

Écrit spécialement pour Dalton dont la prestation marquait un virage austère qui sera copiée à l’identique par Daniel Craig, Permis de tuer accepte de s’adonner au jeu des sept erreurs, effaçant les formules des précédentes aventures de l’agent britannique pour poser des jalons.

Permis de tuer crée son propre mythe

Tout d’abord, le film de John Glen, vétéran aux cinq Bond, n’adapte pas un roman de Ian Fleming, mais ne fait que s’inspirer de l’œuvre de l’auteur dont tous les ouvrages avaient déjà été portés à l’écran. Pour la première fois, le héros n’agit pas dans le cadre d’une mission secrète, souvent sur fond de guerre froide. Sombre, teigneux, voire ténébreux, James Bond est mû par un motif personnel, la vengeance. Le baron d’un cartel que l’on situera volontiers entre Pablo Escobar et le personnage d’Al Pacino dans Scarface, autre référence évidente de la décennie, a assassiné le meilleur ami de Bond et son épouse, le jour de leur mariage. Le lien viril entre Bond et son ami trucidé provoque le courroux de l’espion de Sa Majesté. Démissionnaire, il choisit de perdre son « permis de tuer » qui est révoqué (le titre original, Revoked Licence, a été écarté par les producteurs britanniques, craignant que l’Américain moyen ne comprenne pas le mot “révoqué”).

Ce point de départ permet aux scénaristes et à Dalton d’ancrer le personnage voulu peu souriant dans un réalisme psychologique, qui accentue les noirceurs du personnage incarné par Timothy Dalton. L’homme est capable de cruauté et de cynisme, loin de l’élégance et du flegme dont il a pu faire montre jusqu’ici.

Vendetta sanglante, James Bond se la joue perso

Il se dégage de cette vendetta, une violence graphique en rupture avec l’action désuète des productions antérieures. Bond saigne et fait saigner. Le plan d’une tête qui gonfle jusqu’à éclater est digne d’une série B horrifique, avec le latex incombant aux effets de l’époque. Les requins sont également carnassiers et les grands méchants, de leur côté, peuvent également finir broyés, comme dans un film de Guy Ritchie ou un Martin Scorsese en proie avec ses obsessions mafieuses.

Trop violent pour l’Amérique ?

Ces écarts n’ont pas séduit le public américain, qui allait attendre la surenchère d’humour et d’action du successeur de Dalton, Pierce Brosnan, pour célébrer ses retrouvailles avec le héros britannique. Pourtant Dalton en Bond préfigurait les tourments bienvenus des (super-)héros des films le décennie 2000, de Harry Potter à The Dark Knight. Mais, même si les critiques avaient beaucoup décrié les exploits fantasques de Roger Moore dont les cascades viraient au grotesque, ou du moins à la parodie assumée comme dans les  sympathiques Moonraker et Dangereusement vôtre, elles affichaient aux États-Unis un conservatisme vis-à-vis de James Bond qui ne lui permettait pas d’évoluer sans hématomes.

Pam Bouvier, une James Bond girl post-bondienne

Un autre aspect que le réalisme retrouvé octroie à Permis de tuer, c’est l’attachement humain à la femme. Bond, qui a lui-même été marié, et a vécu l’assassinat de sa femme comme un trauma, va finalement rouvrir son cœur à la ravissante Pam Bouvier (incarnée par Carey Lowell, playmate de séries B très populaires entre 1986-1989, comme La nurse, Campus 86, ou Le trésor de San Lucas). Femme d’action post-bondienne, dès sa coupe de cheveux garçonne, elle dégage un volontarisme qui affirme déjà l’importance croissante de la place de la femme chez James Bond.

Permis de tuer, matériel promotionnel, Les archives de CinéDweller Page 2

Matériel promotionnel promo – Licence to Kill (Permis de tuer), 1989 © Danjaq. S.A. and United Artists Company – © 1987 United Artists Company and Danjaq LLC. Tous droits réservés. Les Archives de CinéDweller

Timothy Dalton, le héros torturé qui préfigurait les années 2000

Si l’échec commercial de Permis de tuer a fait de ce 007 un numéro mineur, il s’agit bel et bien de l’un des meilleurs segments de toute la franchise, et de loin le plus abouti des années 80. Il paraît effarant aujourd’hui, alors que le public se pâme devant la complexité apportée par Daniel Craig, de ne pas revoir l’incarnation de Dalton comme l’inspiration première du héros de Casino Royale et Spectre, qui se réapproprie le sublime de son personnage. De surcroît, Craig partage la même fixation passionnée pour la femme plutôt que les femmes, et s’octroie le droit d’interagir en dehors du cadre normé des services secrets britanniques. Il en sera d’ailleurs de même pour le personnage de Nathan Hunt dans Mission : Impossible qu’incarne similairement Tom Cruise.

Habité par un regard profond, une classe naturelle et une sobriété captée par la réalisation, le James Bond de Dalton transcende bien des figures passées, tout en appliquant le cahier des charges en matière d’exotisme (l’Amérique centrale et ses eaux à squales d’un bleu mortel), de gadgets (le personnage de Q est ici bien plus présent que dans les autres films de la série, pour le parer de petits artifices utiles), et de beauté féminine (Talisa Soto est de loin l’une des plus ravissantes héroïnes de la saga).

Un vilain d’envergure

Preuve de la grandeur du film, James Bond trouve en Robert Davi un méchant à sa hauteur qui marque les esprits, ce qui était loin d’être le cas dans Tuer n’est pas jouer. Davi, habitué des rôles troubles dans les années 80 et 90, est impeccable avec son naturel autoritaire. Le visage abîmé, il n’en paraît pas moins charismatique et attractif dans un macrocosme mafieux qui gravite autour de lui. Le personnage est secondé par une petite frappe mémorable, un jeune encore inconnu, mais dont le visage transpire l’admiration pour son maître, la malveillance et la perversion, à savoir celui de Benicio Del Toro, au personnage étrangement gay friendly, dans sa proximité sacrificiel avec son gourou.

Une course-poursuite mémorable

Au niveau de l’action, qu’elle soit maritime, sous-marine, aérienne et routière, Permis de tuer impressionne. L’incroyable course-poursuite en camion ravive l’action sur roues des années 70 ; elle épate encore des décennies après la sortie originale du film et neuf Fast and Furious au compteur. Véritable référence bondienne dans la mise en scène, cette séquence impose le film comme une œuvre aux arguments commerciaux qui s’affranchissent de leur décennie pour époustoufler encore en 2021.

Permis de tuer, plutôt bien reçu par la critique française en son temps, vaut mieux que sa piètre réputation imposée depuis par le diktat des chiffres et l’oubli qui s’ensuivit. Quand l’Amérique lui préférait les péripéties de Batman de Tim Burton, qui réalisa ce même été 220 millions de dollars de plus aux USA, les Français manifestaient un droit à la différence, dans un monde où la culture n’était pas totalement globalisée. Ils se désolidarisaient des aventures en collant du héros de comics pour réaffirmer leur goût du risque. Car oui, Permis de tuer était risqué. Et cela a coûté à Dalton sa légitimité dans le rôle de l’agent 007.

Permis de tuer est à redécouvrir impérativement et en haute définition, s’il vous plaît ! La copie n’est pas très loin d’être sublime.

Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 16 août 1989

La saga James Bond sur CinéDweller

Voir le film en VOD

Permis de tuer, Licence to Kill, affiche sans les crédits

Licence to Kill (Permis de tuer), 1989 © Danjaq. S.A. and United Artists Company – © 1987 United Artists Company and Danjaq LLC

Le Blu-ray

Un pur bonheur que de redécouvrir cet excellent Bond dans des conditions techniques aussi louables. Les bonus sont à l’avenant.

Compléments : 5 / 5

Les bonus de Permis de tuer, pour la plupart déjà présents sur l’édition Ultimate en DVD, sont complets et changent de l’inconséquence de ceux présentés sur le Blu-ray de Quantum of Solace qui paraissait parallèlement en HD, en 2012.
-  Dans la section Les dessous du MI6, on retrouve tout d’abord les scènes supplémentaires (15mn), commentées sobrement par John Glen. Elles sont pour la plupart très courtes, mais présentent tout de même un certain intérêt dans l’approche du personnage froid de Bond.
On passe ensuite à des images d’archives – interviews promotionnelles des comédiens (Lowell, Dalton et Davi), du producteur Albert Broccoli ou d’un cascadeur. Douze minutes sans grand intérêt, si ce n’est celui de nous replonger dans un bain eighties.
Le document est suivi par des scènes de plateau commentées par John Glen. Le cinéaste ne craint pas de verser dans la prose technique pour gagner en précision. Il revient notamment longuement sur les cascades finales en camion. (9mn30).
Les repérages de Peter Lamont donne la parole au chef décorateur qui revient notamment sur la fameuse demeure du baron de la drogue. Un module de 5 minutes plutôt intéressant quoique frustrant vu le caractère exceptionnel de certains décors du film.
On passe ensuite aux cascades aériennes de Corky Fornof. Encore un document d’époque court de 4mn42 qui, au moins, sait aller à l’essentiel.
- Deuxième section, Les missions de 007 renvoie par thème (ceux de 007, des femmes, des méchants…) à des extraits compilés du film. On n’en voit pas vraiment l’utilité, mais ce n’est pas pour nous déplaire pour autant. A noter la présence dans la partie 007 d’une alternative sans crédits du générique d’ouverture.
- On arrive ensuite à la troisième section, Les dossiers, qui propose le document le plus conséquent intitulé Les coulisses de Permis de tuer (32mn). Outre les motivations de l’équipe, on découvre les problèmes de budget et une surprenante anecdote sur une route hantée par des nonnes qui aurait donné à tout le plateau beaucoup de frissons durant le tournage.
Une énième featurette (de 5mn) nous renvoie de nouveau dans les coulisses. Sans intérêt. On lui préfèrera le module de 9mn Les camions Kenworth qui revient de nouveau sur les exploits de la course-poursuite en explorant les véhicules conçus spécialement pour le film.
- Dernières parties, les plus brèves, Ministère de la propagande et Banque d’images offrent respectivement deux bandes-annonces d’époque et une galerie de photos pour clôturer les bonus.

Cover VOD Permis de Tuer, Licence To Kill (2020)

Licence to Kill (Permis de tuer), 1989 © Danjaq. S.A. and United Artists Company – © 1987 United Artists Company and Danjaq LLC

Image : 4 / 5

L’image est somptueuse. Elle jouit d’un master de qualité et d’un piqué d’une précision souvent exceptionnelle vu l’âge du film, malgré un léger bruit numérique, notamment durant certaines scènes en basse lumière (voir à 1h52mn du métrage). La finesse visuelle et le travail sur le contraste se font ressentir notamment au niveau du remarquable rendu épidermique et de l’imperturbable profondeur de champ.

Son 4 / 5

Comme avec les autres Blu-ray de la série, le son a été particulièrement soigné. La piste 5.1 DTS HD en anglais permet un équilibrage parfait des effets sur les cinq enceintes, notamment lors de la course-poursuite finale, particulièrement formidable dans sa reconstitution sonore. La musique de Michael Kamen, qui succède au compositeur historique, John Barry, gagne en majesté, notamment lors des crédits d’ouverture qui se dévoilent sur l’une des plus belles chansons jamais composées pour un Bond, le somptueux single Licence to Kill interprétée par Gladys Knight. Découvrir ce titre dans de telles conditions tient du miracle.

La piste française (seulement en 5.1 DTS) est tout aussi efficace et jouit d’un excellent doublage. Les voix y sont légèrement plus forte, mais cela ne dénature pas l’équilibre sonore du métrage.

Frédéric Mignard

Permis de tuer (Licence to Kill), affiche du film (France, 1989)

Licence to Kill (Permis de tuer), 1989 © Danjaq. S.A. and United Artists Company – © 1987 United Artists Company and Danjaq LLC

Box-office :

L’été 1989 fut exceptionnel aux USA. Batman, premier du nom, battait tous les records avec 70 109 000$ en 7 jours, l’équivalent en 2021 de 154 000 000$ sur une semaine, si l’on tient compte de l’inflation. L’apparition du film super-héroïque, qui n’avait pas autant plu depuis le premier Superman, dix ans auparavant, interrogeait sur la pertinence de sortir encore, en 1989, des films estampillés 007.

Une tragédie américaine

Les Américains trouvent vite une réponse à la pertinence contemporaine d’un nouveau Bond. Permis de tuer est le plus gros échec de la série. Le désastre est tel que le blockbuster britannique achève sa carrière étasunienne à 34 667 015$, soit une 37e place minable, pour un budget de plus de 42 000 000$. L’année 89 était pourtant celle de l’euphorie, avec 7 films à plus de 100 millions de dollars, dont Batman à 251 188 924 (l’équivalent aujourd’hui de 554M$).

A titre de comparaison, quand Tuer n’est pas jouer est sorti en 1987, seuls 3 productions avaient dépassé les 100 millions ; idem en 1985, année de sortie de Dangereusement vôtre.

Batman, Indiana Jones 3, L'arme fatale 2... L'été de tous les records...

Copyrights ; Warner Bros, UIP.

Pour mesurer l’ampleur de la catastrophe, on retiendra les chiffres du premier week-end. Licence to Kill apparaît alors désarmé en 4e position, avec 8 774 776, derrière L’arme fatale 2, Batman, et Chérie, j’ai rétréci les gosses. Un monde où un James Bond ouvrait à moins de 10M$ était donc possible.

Écrasé dans un top 10 qui contenait également SOS Fantômes 2, Indiana Jones et la dernière croisade et Le cercle des poètes disparus, Permis de tuer n’a eu aucune autre échappatoire que de quitter le classement dans la honte.

Permis de survivre en France

L’Hexagone de 1989, qui célébrait la Révolution française, n’aimait pas que l’Amérique lui dicte ses goûts. Elle n’affectionnait pas encore les super-héros et préférait visiblement les films d’action violents et sans humour comme ce Bond, dont le pouvoir d’attraction était plutôt adulte. Aussi, Batman se situe certes en fin d’année en 8e position française, juste devant Timothy Dalton,. Mais ses 2 168 619 entrées sont misérables, puisque le blockbuster Warner bénéficiait du plus gros budget marketing de l’année en France, d’un nombre d’écrans absolument record et d’une omniprésence médiatique soulante. Il faudra attendre 2015, et Le réveil de la force de Star Wars pour revivre pareil phénomène. Entre- temps, la France s’était mondialisée et rangée dans l’uniformité des goûts et Star Wars, lui, triomphera.

En août 1989, Timothy Dalton fait mieux qu’avec The Living Daylights, sur Paris et l’ensemble du territoire, puisque le film repasse au-dessus des deux millions et rassemble plus précisément 2 093 006 aficionados.

Frédéric Mignard

Les salles de cinéma programmant Permis de Tuer, à Paris, pour sa sortie en août 1989

Les salles de cinéma programmant Permis de Tuer, à Paris, pour sa sortie en août 1989 (extrait du Pariscope). – Licence to Kill (Permis de tuer), 1989 © Danjaq. S.A. and United Artists Company

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Permis de tuer (Licence to Kill, affiche française)

Bande-annonce de Permis de tuer

Action, Aventure, Blockbuster

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