Vedette du cinéma italien depuis les années 70, Giancarlo Giannini a été aussi à l’aise dans la comédie (Drame de la jalousie d’Ettore Scola, 1970) que le drame (L’innocent de Luchino Visconti, 1976). Il a aussi tourné avec Lina Wertmüller, Sergio Corbucci, Paolo Virzì…
L’acteur merveilleux de Wertmüller, Scola et Visconti
Formé à l’Académie nationale d’art dramatique Silvio D’Amico, Giancarlo Giannini se fait d’abord connaître sur les planches puis aborde le cinéma en 1965. Il devient l’un des interprètes fétiches de la réalisatrice Lina Wertmüller, qui le dirige dans Rita la zanzara (1966).
S’il s’égare dans certaines coproductions, à l’instar du Secret de Santa Vittoria (1969) de Stanley Kramer, il triomphe dans la comédie Drame de la jalousie (1970) d’Ettore Scola, où il forme un inoubliable trio avec Mastroianni et Monica Vitti. On le voit aussi à son avantage dans des films signés Valerio Zurlini, Alberto Lattuada ou Dino Risi.
Deux œuvres de Lina Wertmüller lui permettent d’accroître sa notoriété internationale. Il obtient le prix d’interprétation masculine à Cannes pour Film d’amour et d’anarchie (1973), et une nomination à l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle de minable mafieux dans Pasqualino (1975).
Giancarlo Giannini peut tout jouer, et se montre aussi à l’aise dans le western spaghetti de Sergio Corbucci (Deux grandes gueules, 1974), que le drame viscontien : son meilleur rôle est sans doute celui de Tullio Hermill dans L’innocent (1976), d’après le roman de Gabriele D’Annunzio. Ce personnage de bourgeois égoïste et inhumain, que devait incarner initialement Delon, est joué à la perfection par l’acteur.
Giancarlo Giannini, une carrière internationale
Par la suite, Giancarlo Giannini continue à fréquenter avec assiduité les plateaux de tournage, alternant premiers et seconds rôles. Il est pilote militaire dans La vie est belle (1979) de Grigori Tchoukhraï, ou membre d’une organisation secrète dans Lili Marleen (1981) de Rainer Werner Fassbinder.
Il interprète aussi le cireur de chaussures dans Mimic (1997) de Guillermo del Toro, et l’inspecteur dans Hannibal (2001) de Ridley Scott.
Les amateurs de James Bond le voient en agent secret René Mathis dans Casino Royale (2006) de Martin Campbell et Quantum of Solace (2008) de Marc Forster.
Giancarlo Giannini a également été dirigé par ses compatriotes Carlo Lizzani, Pupi Avati, Paolo Virzì… Il a par ailleurs réalisé lui-même deux films (Ternoseco en 1987 et Ti ho serca in tutti in necrologi en 2013).
Outre son prix cannois, il est lauréat de plusieurs récompenses dont cinq David di Donatello.