Maria Conchita Alonso est une actrice vénézuélienne qu’Hollywood engagea activement autour des années 1984-1994.
Maria Conchita Alonso a notamment été vue dans un certain nombre de productions importantes. Certaines ont fonctionné : Running Man, d’après Stephen King, avec Arnold Schwarzenegger, et Colors de Dennis Hopper, avec Sean Penn. D’autres ont été de gros échecs et ont fragilisé sa place de “latina” auprès des studios. Embrasse moi vampire, en 1990, avec Nicolas Cage, Predator 2 et surtout le film académique de Bille August La maison aux esprits, la rendront moins fréquentable dans des films mainstream.
D’ailleurs, pour la revoir sur le grand écran en France, après La maison aux esprits (1994), il faudra attendre pas moins de 12 ans et Material Girls, sortie quasi technique par SND, avec Hilary et Haylie Duff.
Le tube de 17 minutes Love Maniac
Après différents prix dans des concours de beauté, Maria Conchita Alonso démarre sa carrière dans la formation disco Ámbar, en 1979. Elle est alors chanteuse à succès, inspirée par le triomphe de Donna Summer. Ambar délivre le succès de Love Maniac qui figure sur le maxi 45 tours éponyme. La chanson de plus de 17 minutes s’emploie à marquer les charts du Venezuela. Maria Conchita Alonso aura localement quelques succès qui l’installeront comme une chanteuse à succès dans les charts d’Amérique latine et remportera pas moins de trois nominations aux Grammy Awards. Elle apparaît même dans la bande originale de Scarface de Brian de Palma, avec le morceau Vamos a bailar.
Née à Cuba, Maria Conchita Alonso accompagne sa famille en fuite au Venezuela, après la révolution cubaine de 1962, alors qu’elle n’a que 5 ans. Outre la musique, elle s’intéresse très vite aux arts de l’image et multiplie les rôles dans des séries latines entre 1979 et 1984.
1984-1994 : les années hollywoodiennes de Maria Conchita Alonso
Elle bascule dans le cinéma en 1984. Paul Mazursky lui offre un rôle important dans le culte Moscou à New York, aux côtés de Robin Williams et Cleavant Derricks. Elle apparaît également dans le polar urbain violent et sombre d’Abel Ferrara, New York deux heures du matin.
En 1986, Blake Edwards l’engage dans Un sacré bordel!, comédie avec Ted Danson qui rate sa cible au box-office. Elle figure aussi en haut de l’affiche, aux côtés de Michael Keaton, dans Touch and Go de Robert Mandel, inédit au cinéma en France.
Avec Extrême préjudice, elle connaît un rôle culte dans le western contemporain de Walter Hill, avec Nick Nolte, qui reste désarmé au box-office américain et français en 1987. Suivent alors les fameux succès de Running Man, mis en scène par Starsky de la série Starky & Hutch, Paul Michael Glaser, avec la star d’action Arnold Schwarzenegger. Le film est un remake d’une production française de 1983 avec Gérard Lanvin, Le prix du danger. Le rôle le plus intéressant de Maria Conchita Alonso suit en 1987 avec Colors de Dennis Hopper, authentique succès des deux côtés de l’Atlantique. Le polar psychologique est une plongée viscérale dans le Los Angeles des gangs des années 80, perçu par le regard de flics.
Touch and Go de Robert Mandel, affiche originale © Columbia TriStar © 1984 Kings Road Entertainment. All Rights Reserved
Des échecs en pagaille
Après la série télé One of the Boys (6 épisodes), où elle intervient en latina, Maria Conchita Alonso trouve encore quelques rôles au cinéma. On peut citer McBain de l’imperturbable James Glickenhaus, ou le western moderne Roosters, avec la grande Sonia Braga dont elle reprendra le rôle mythique du Baiser de la femme araignée sur les planches, en 1995 (en fait une nouvelle adaptation du classique de Manuel Puig). En 1989 et 1990, l’actrice intervient dans le fantastique avec la comédie Embrasse-moi, vampire, avec le jeune Nicolas Cage, qui est nominée à Avoriaz, et évidemment Predator 2. où l’on retrouve pas la star du film original, Arnold Schwarzenegger, d’où une vraie déconvenue au cinéma.
Son dernier rôle de cinéma vraiment remarquable, elle l’obtient dans le mélodrame à Oscars du cinéaste doublement palmé Bille August, La maison aux esprits. Malgré un casting de stars (Antonio Banderas, Meryl Streep, Vanessa Redgrave, Glenn Close, Jeremy Irons, Winona Ryder), celui-ci est un effroyable échec dans le monde.
Desperate Housewives, Rob Zombie et la télé latine
La quarantaine franchie et une série de casseroles dans la filmographie, Maria Conchita Alonso est contrainte aux séries télévisées et téléfilms, voire émission de téléréalité, comme Je suis une célébrité, sortez-moi de là ! Les Français se souviendront d’elle dans Desperate Housewives, où elle incarne le rôle de la mère de la pétillante Gabrielle Solis jouée par Eva Longoria. D’ailleurs, elle retrouvera Longoria en 2011 dans Without Men, inédit au cinéma.
On a également pu voir Maria Conchita Alonso dans le sexy Toy Boy, avec Ashton Kutcher (2009), et The Lords of Salem de Rob Zombie (2012). Elle était alors castée comme actrice américaine, puisqu’elle fut enfin naturalisée américaine en 2007.
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