Walter Hill est le producteur heureux d’Alien, le scénariste de Guet-apens de Sam Peckinpah et le réalisateur de Les guerriers de la nuit.
Walter Hill était un scénariste solide dans les années 70, travaillant avec des auteurs intransigeants comme John Huston, Sam Peckinpah ou Stuart Rosenberg. Producteur riche du succès de Alien, le huitième passager que réalise Ridley Scott en 1979, il vit largement de la franchise.
Walter Hill, dans les pas de Peckinpah
Dans les années 80, il devient un cinéaste d’action, au goût prononcé pour le western poussiéreux, qui plaît aux amateurs de productions viriles et efficaces. Egérie des magazines Impact et Starfix, il réalise en 1975 Le bagarreur avec Charles Bronson, qui donne le ton. Il dirige Isabelle Adjani dans son premier film américain, Driver, en 1978. Avec Les guerriers de la nuit, il s’intéresse au phénomène des gangs urbains et s’offre un beau film culte ultra-violent. Le western Le gang des frères James, avec les trois Carradine -David, Keith, et Robert-, n’est pas le succès attendu en 1980.
Une belle période de succès démarre avec le survival guerrier Sans retour, en 1981, puis le phénomène 48 heures, avec Nick Nolte et la nouvelle égérie des jeunes, Eddie Murphy. Le buddy cop movie finit en 12e place annuelle en 1983, derrière Superman 3, Bonjour les vacances et Mr. Mom !
Un maître du cinéma d’action des années 80
Quelques faux pas commerciaux sont à signaler durant la décennie : le western urbain et musical Les rue de feu, Extrême préjudice avec Nick Nolte, un Sicaro avant l’heure ; ou Crossroads, biopic musical au score consternant au box-office. Le film sortira directement en VHS en France. Durant cette décennie, pour des raisons financières, le gourou du cinéma d’action, précurseur des John McTiernan et autre James Cameron, accepte de livrer une comédie avec la star afro-américaine Richard Pryor, Comment claquer un million de dollars par jour. Un succès local qui passe inaperçu en France.
Walter Hill trouve une rédemption commerciale en 1988 avec Double détente, comédie d’action sur fond de guerre froide, mettant en scène Arnold Schwarzenegger et James Belushi. Le buddy movie sera son ultime succès commercial.
Litanie de déceptions commerciales dans les années 90
Le reste de la carrière de Walter Hill voguera de flops (Geronimo, Johnny Belle Gueule avec Mickey Rourke, Les pilleurs, Derniers recours avec Bruce Willis), en déception (la suite ratée de 48 heures, 48 heures de plus qui sort en 1990), voire désastres intergalactiques (Supernova, space opéra qu’il refusera d’assumer en raison de différends avec la MGM, et Du plomb dans la tête, avec Sylvester Stallone, en 2012).
Parmi ses derniers films parvenus sur nos écrans, outre le Stallone, on mentionnera Un seul deviendra invincible, avec Wesley Snipes et Ving Rhames, dont le seul atout sera son succès en vidéo, avec deux suites de DTV.
En 2016, Walter Hill connaît une nouvelle déception avec le franco-américain Revenger qui réunit Sigourney Weaver et Michelle Rodriguez. A l’air du cinéma Marvel, les gros talons de l’action flicker des années 80 ne trouvent leur chemin qu’en VOD.
Filmographie :
- 1975 : Le Bagarreur (Hard Times)
- 1978 : Driver (The Driver)
- 1979 : Les Guerriers de la nuit (The Warriors)
- 1980 : Le Gang des frères James (The Long Riders)
- 1981 : Sans retour (Southern Comfort)
- 1982 : 48 Heures (48 Hours)
- 1984 : Les Rues de feu (Streets of Fire)
- 1985 : Comment claquer un million de dollars par jour (Brewster’s Millions)
- 1986 : Crossroads
- 1987 : Extrême Préjudice (Extreme Prejudice)
- 1988 : Double Détente (Red Heat)
- 1989 : Johnny Belle Gueule (Johnny Handsome)
- 1990 : 48 Heures de plus (Another 48 hours)
- 1992 : Les Pilleurs (Trespass)
- 1993 : Geronimo (Geronimo: An American Legend)
- 1995 : Wild Bill
- 1996 : Dernier Recours (Last Man Standing)
- 2000 : Supernova
- 2002 : Un seul deviendra invincible (Undisputed)
- 2012 : Du plomb dans la tête (Bullet to the Head)
- 2016 : Revenger (The Assignment)