Juliette Binoche est l’une de nos plus grandes ambassadrices à l’étranger. Une star internationale.
Visage du cinéma français à l’étranger, l’actrice est l’une des plus rigoureuses dans ses choix, malgré quelques petits essais tardifs et peu concluants dans le blockbuster américain (Godzilla, Ghost in the shell).
Fille d’artistes, Binoche entre au Conservatoire à l’âge de dix-sept ans. Elle est révélée en 1985, à Cannes, dans le drame psychologique d’André Téchiné, Rendez-vous, qui lui vaudra un an plus tard une nomination aux César dans la catégorie des espoirs. Téchiné l’a découverte grâce à Dominique Besnehard, dans des essais pour le film de Robin Davis, Hors la loi.
1985 : Juliette Binoche est la révélation féminine de l’année
Omniprésente durant le premier semestre 1985, elle est chez Godard dans Je vous salue, Marie, dans la comédie Les nanas d’Annick Lanoë, avec Marie-France Pisier, Dominique Lavanant, Macha Méril ; puis chez Doillon dans La vie de famille, Adieu Blaireau de Bob Decout, avec Philippe Léotard, Annie Girardot, Jacques Penot ; et Le Meilleur de la vie de Renaud Victor, avec Sandrine Bonnaire et Jacques Bonnaffé. Et évidemment, en mai dans Rendez-vous de Téchiné. Son premier rôle principal. Elle crève l’écran.
Juliette Binoche tourne avec intransigeance pour les plus grands
La suite de sa carrière est exponentiellement, elle tourne avec les plus grands et ne badine pas avec la qualité. La liste des cinéastes qui la dirige est impressionnante. En vrac, on citera, Leos Carax, Philip Kaufman, Louis Malle, Krzysztof Kieslowski, Jean-Paul Rappeneau, Anthony Minghella, Diane Kurys, Patrice Leconte, Lasse Hallström, Michael Haneke, Danièle Thompson, John Boorman, Abel Ferrara, Hou Hsiao-hsien, Cédric Klapisch, Amos Gitaï, Olivier Assayas, Abbas Kiarostami, Sylvie Testud, David Cronenberg, Bruno Dumont, Fred Schepisi, Gareth Edwards, Isabel Coixet, Claire Denis, Naomi Kawase, Safy Nebbou, Kore-eda, Martin Provost…
Une star boudée par les César
En 1996, elle remporte l’Oscar du meilleur second rôle féminin pour Le Patient anglais, qui lui vaut également un BAFTA. Elle est nommée en 2001 cette fois-ci comme meilleure actrice. Elle a été notamment citée trois fois aux Golden Globes, la première fois pour Bleu de Krzysztof Kieslowski.
Elle a reçu pas moins de dix nominations aux César, mais elle ne recevra qu’un seul prix sur toute sa carrière, en 1994 pour Trois couleurs : Bleu. Ses choix d’un cinéma exigeant l’ont souvent écartée des cérémonies mainstream.
En 2010, Cannes la couronne : meilleure actrice pour Copie conforme d’Abbas Kiarostami.
En 2019, elle reçoit un prix pour l’ensemble de sa prestigieuse carrière aux European Film Awards.
Elle commence les années 2020 chez Martin Provost dans la comédie truculente La bonne épouse, œuvre féministe qui lui vaut bien des louanges. Binoche est également douée pour la comédie : elle l’avait prouvée dans Ma Loute de Bruno Dumont, en 2016.
On la retrouvera plus tard dans Ouistreham, réalisé par l’écrivain et cinéaste Emmanuel Carrère.