Réalisateur, scénariste et producteur américain, John Milius est né en 1944 dans l’Etat du Missouri aux Etats-Unis. Il a d’abord effectué des études au City College de Los Angeles, avant d’aller à l’Université de Californie où il fait la rencontre de camarades comme George Lucas et Willard Huyck.
John Milius, un scénariste reconnu
Il commence sa carrière comme assistant de production pour la firme AIP et il travaille souvent comme script doctor afin de réviser les scénarios ratés des autres. Toutefois, John Milius attend sereinement son heure. A la fin des années 60, il rédige le script d’Apocalypse Now qui ne sera tourné que bien plus tard. Il parvient à vendre Les huit diaboliques (Topper, 1969), puis celui sur Evel Knievel (Chomsky, 1971). A la même époque, il bosse aussi sur le script de L’inspecteur Harry (Siegel, 1971), sans pour autant être crédité.
Le passage à la réalisation
Par la suite, il obtient une belle opportunité en travaillant sur Jeremiah Johnson (1972) pour le compte de Sydney Pollack et Robert Redford. C’est alors qu’il choisit enfin de passer à la réalisation avec la biographie d’un truand de l’époque de la prohibition nommé Dillinger (1973). Le film est porté par Warren Oates et Richard Dreyfuss. Alors qu’il rencontre un certain écho aux States, il ne réunit que 120 736 spectateurs en France.
Toujours scénariste, John Milius livre à la même époque les deux scénarios exemplaires de Juge et hors la loi (Huston, 1972) et Magnum Force (Post, 1973). Il revient à la réalisation avec le grand film d’aventures Le Lion et le Vent (1975) mené par Sean Connery. Le métrage connaît un certain succès dans son pays, mais indiffère davantage en Europe (193 258 aventuriers en France).
Apocalypse Now © 1979 Omnia Zoetrope / Apocalypse Now Redux © 2000 Zoetrope Corporation. All Rights Reserved –
Avec Graffiti Party (1978), John Milius traite d’un sujet purement américain puisqu’il s’agit d’un film de surfeurs. L’échec commercial est ici redoutable et surtout mondial. Il s’agissait sans aucun doute du film le plus personnel de son auteur et son échec public l’a beaucoup affecté. Finalement, John Milius réussit à imposer sa version d’Apocalypse Now (Coppola, 1979) qui est un immense chef d’œuvre. A la même époque il produit le Hardcore (1979) de Paul Schrader, mais se plante totalement avec le script comique de 1941 (Spielberg, 1979) qui s’avère être un bide doublé d’un désastre artistique. En 1980, Milius produit également La grosse magouille, le deuxième film de Robert Zemeckis.
Le succès de Conan le barbare
Il doit attendre 1982 pour repasser derrière la caméra, avec ce qui va devenir son film le plus célèbre et plus populaire : Conan le barbare (1982). Avec cette transcription du comics, John Milius révèle au grand public Arnold Schwarzenegger et propose une vision totalement réactionnaire du monde, absolument en phase avec ses idées personnelles. Le film d’heroic fantasy très violent est un énorme succès américain, tandis que la France l’accueille favorablement avec 1 778 722 de barbares dans les salles.
© 1984 United Artists. All Rights Reserved.
Après ce beau succès, John Milius met en avant ses idées réactionnaires dans L’aube rouge (1984) qui imagine l’invasion des Etats-Unis par les communistes. Il s’appuie pour cela sur l’interprétation de jeunes talent d’Hollywood comme Patrick Swayze, C. Thomas Howell, Jennifer Grey et Charlie Sheen. Si le film fonctionne bien aux States, il n’en est pas de même en France où le métrage est justement qualifié de film de propagande ridicule.
La chute de l’anarchiste réac
Retour au scénario avec Extrême préjudice (1987) mis en scène par Walter Hill avec Nick Nolte. Ce dernier joue d’ailleurs devant les caméras de John Milius pour L’adieu au roi (1989) qui se vautre au box-office mondial. Le cinéaste passe alors au film militaire, lui qui envisageait de s’engager dans l’armée et qui vit avec une arme toujours à portée de main. Il signe avec Le vol de l’Intruder (1991) un nouveau film bas du front qui connaît un nouvel échec international. Il s’agira de sa dernière réalisation pour le grand écran, puisque John Milius n’a ensuite tourné que trois téléfilms.
En tant que scénariste, le réactionnaire le plus virulent d’Hollywood qui se définit plutôt comme un “anarchiste zen” continue à œuvrer sur Geronimo (Hill, 1993), Danger immédiat (Noyce, 1994), mais c’est surtout à la télévision qu’il se distingue en tant que créateur de la série à succès Rome qui a duré le temps d’une vingtaine d’épisodes entre 2005 et 2007. Il est désormais à la retraite depuis le début des années 2010.