Premier jour France : L’Emprise du démon fait son effet et confirme le succès du cinéma surnaturelle à destination du public jeune. 

Avec 10 265 entrées dans 207 salles (+ 4 336 entrées en avant-premières), L’emprise du démon, sans stars ni grande promotion, réalise un score tout à fait réjouissant pour Metropolitan FilmExport. Le distributeur français, après deux années très difficiles (les flops de Resident Evil : bienvenue à Raccoon City, Moonfall, Blacklight, Un talent en or massif, Les crimes du futur et Trois mille ans à t’attendre), se refait une santé par l’épouvante. En août, le distributeur mythique réalise 338 000 entrées avec Esther 2 : les origines, en octobre il sort La proie du diable aux 404 000 entrées – soit son plus gros succès sur 23 films consécutifs, en fait depuis Un homme en colère, en 2021). L’emprise du démon, pourrait dépasser les 200 000 entrées facilement si le bouche-à-oreille suit.

Une année d’enfer pour Metropolitan FilmExport

Dans le domaine de l’épouvante, Metropolitan FilmExport pourra compter en 2023 sur Evil Dead Rise, à la bande-annonce terrifiante, en avril, et sur Saw 10, pour Halloween, afin de confirmer la tendance.

Notre distributeur historique préféré, depuis 40 ans, pourra aussi compter sur des suites très attendues pour remonter la barre, en 2023, à savoir celles de Expendables 4, Hunger Games : la ballade du serpent et de l’oiseau chanteur, et un peu plus tôt sur John Wick 4, avec Keanu Reeves.

L’autre gagnant de la semaine a pour titre L’immensita d’Emanuele Crialese, l’un des plus grands cinéastes italiens en activité. L’auteur des chefs d’œuvre, Golden Door (227 000) et Terraferma (96 000), revient au drame féminin qui l’avait révélé avec l’éblouissant Respiro (636 000). Exit Valeria Golino, désormais, c’est la magnifique Penélope Cruz qui est en tête d’affiche. La force de frappe de Pathé permet à cet auteur immense de profiter de 207 cinémas, un record pour ce cinéaste, et d’une belle entame de 10 378 spectateurs. On ajoutera 3 602 spectateurs impatients qui l’ont découvert en avant-première.

Marc Fitoussi réalise son meilleur démarrage

Parmi les autres nouveautés du jour, on apprécie le retour de Marc Fitoussi (Copacabana, La ritournelle, Les apparences). Ce cinéaste rarement suivi du public qui n’a jamais dépassé les 400 000 entrées, malgré une filmographie riche. Avec Les cyclades, réalise l’un de ses plus beaux démarrages, si ce n’est le plus beau, avec 17 624 spectateurs, il est vrai dans une énorme combinaison de 443 salles et une belle promo. Les cyclades bénéficiait également d’avant-premières, on ajoutera à la journée du mercredi 7 588 spectateurs pour un total de 25 212 spectateurs et une moyenne équivalente à celle de L’emprise du démon. Malheureusement pour le trio  Laure Calamy, Olivia Cote, et Kristin Scott Thomas, Avatar 2 et Tirailleurs seront indéboulonnables de leur première et seconde places.

Pour les autres nouveautés, on note une curiosité en la présence en salle du phénomène américain Terrifier 2 qui a tronçonné 3 584 spectateurs de plus de 16 ans dans 90 salles (+ 650 spectateurs en avant-première). Ce phénomène viral, suite d’un DTV en France, est l’un des paris de l’éditeur vidéo ESC qui s’improvise distributeur pour le grand écran, avec un certain savoir-faire (The Sadness en 2022 avait, à son échelle underground, plutôt bien réagi).

Premier jour France : Les Cadors, Les Rascals ne franchissent pas La Ligne

De très gros flops sont à suivre : Les Cadors, nouveau film du réalisateur de Roulez Jeunesse, Julien Guetta, avec Jean-Paul Rouve, Grégoire Ludig, Michel Blanc, et Marie Gillain. Rien ne va, le titre, l’affiche, les entrées… 5 420 spectateurs dans 252 cinémas, c’est faible. Heureusement que 2 915 l’ont vu en avant-première. Mais ce n’est pas suffisant.

Les Rascals, victime d’une affiche et d’un titre qui évoquent davantage une comédie qu’un drame, bénéficiait de 137 cinémas mais n’a réalisé que 2 446 spectateurs soit une moyenne de 18 spectateurs par écran. Ce mauvais départ n’est pas rattrapé par les 1 266 curieux qui l’ont découvert en avant-première.

Mauvais premier jour pour L’envol (1 469 entrées, 77 salles, 19 spectateurs par écran). La Ligne chez Diaphana est une catastrophe (949 entrées dans 76 cinémas, moyenne de 12), malgré d’excellentes critiques. On est déçu ; Ursula Meier (L’enfant d’en haut, Home avec Isabelle Huppert) est une grande réalisatrice. Et elle est trop rare.

Au revoir le bonheur, par le réalisateur de Starbuck et L’extraordinaire voyage du Fakir, est une énigme : 746 spectateurs dans 83 cinémas. Sa moyenne de 9 spectateurs par écran est impitoyable.

Frédéric Mignard