Les crimes du futur marque le grand retour de David Cronenberg à la réalisation, après 8 ans d’absence du grand écran.
Synopsis : Dans un futur proche, l’humanité a appris à vivre sans son enveloppe corporelle. Cette évolution amène les humains à dépasser leur état naturel et à se métamorphoser, en modifiant leur composition biologique. Saul Tenser est un “performeur” qui a adopté le syndrome de l’évolution accélérée, faisant apparaître des organes nouveaux et inattendus dans son corps. Avec sa partenaire Caprice, Tenser a transformé l’ablation de ces organes en un spectacle que ses fidèles adeptes peuvent admirer en temps réel…

Affiche : Benjamin Seznec / Troïka © 2022 SPF Productions Inc, Argonauts Productions. Tous droits réservés
Notes : David Cronenberg a été reconnu par Cannes sur le tard. Si dans les années 80, le cinéaste était à chercher du côté des festivals de films fantastiques, il lui a fallu attendre 1996, pour trouver la reconnaissance des élites culturelles françaises, avec le film érotique Crash qui remporte le Prix Spécial du Jury. Depuis, Cronenberg a été de nombreuses fois engagé en compétition (Spider, A History of Violence, Cosmopolis, Maps to the Stars), mais n’aura jamais suscité l’émotion du jury.
Le Canadien, qui n’avait pas été retenu pour Existenz, Les promesses de l’ombre et A Dangerous Method, a lui-même présidé Cannes en 1999 ; contre toute attente, il récompensa une œuvre aux antipodes de son cinéma organique et cauchemardesque, Rosetta des Dardenne.
Les crimes du Futur est le retour aux mutations cauchemardesques du réalisateur de La mouche
En 2022, le cinéaste revient, avec Les crimes du futur, à la science-fiction et au cinéma de mutation qui a fait sa renommée (de ses premières séries B à Existenz, en passant par Videodrome ou La mouche). Il retrouve son acteur fétiche Viggo Mortensen (A History of Violence, Les promesses de l’ombre, A Dangerous Method). Aux côtés de l’acteur se distingue un casting féminin tendance, avec l’internationale Léa Seydoux et l’ancienne égérie de Twilight Kristen Stewart. Cronenberg avait déjà dirigé l’ex de l’actrice, Robert Pattinson, dans Cosmopolis et Maps to the Stars. La famille cinématographique du cinéaste est fidèle et cohérente.
Pour ce retour en salle, c’est le distributeur Metropolitan FilmExport (Spider, A History of Violence, Les promesses de l’ombre) qui a décroché le gros lot. Les attentes pour ce dernier sont élevées mais le contexte post-covid suscite des interrogations. Sur le déclin commercial constant depuis les 804 000 entrées des Promesses de l’ombre, le cinéaste devra surtout dépasser le piteux score de Maps to the stars qui s’était arrêté à 254 000 entrées.
Depuis Scanners en 1981, les décevants Le festin nu et (1992) et M Butterfly (1994) sont ses deux longs métrages qui auront réalisé le moins d’entrée (101 000 pour le premier, 95 000 pour le second). La mouche, en revanche, représente l’apogée commerciale de sa carrière avec 2 119 000 entrées et le Grand Prix du Jury à Avoriaz, en 1987.