Exit Roger Moore, pour le 25e anniversaire de James Bond à l’écran, Timothy Dalton prend la suite et ce n’est pas terrible… Tuer n’est pas jouer est probablement l’un des moins exaltants des films de la saga, malgré le charme de Dalton, solide en 007.
Synopsis : Lorsqu’il s’agit d’aider un général russe, haut responsable du KGB, à passer de l’autre côté du rideau de fer, les services secrets britanniques sont prêts à employer les grands moyens : l’homme de la situation s’appelle Bond, James Bond. Mais au cours de sa mission, 007 découvre un réseau de trafic d’armes de dimension mondiale. L’heure est à l’action.
Qui pour succéder à Roger Moore?
Critique : Trop rouillé, Roger Moore est prié de prendre sa retraite à l’issue de la déception relative de Dangereusement vôtre au box-office américain. Grâce à sa réalisation, le vétéran John Glen est de son côté reconduit aux commandes du James Bond suivant où il va diriger Timothy Dalton. Le Britannique avait déjà été contacté à la fin des années 60 pour succéder à Sean Connery, mais l’acteur s’était estimé trop jeune.
L’acteur shakespearien, célèbre pour sa participation aux grands projets d’adaptation de classiques de la littérature britannique par la BBC, vu aussi dans le blockbuster très kitsch Flash Gordon, et dans du fantastique de genre Le docteur et les assassins, s’est déjà assuré une très belle carrière quand il accepte finalement d’incarner pour le producteur Albert R. Broccoli le quatrième 007. D’autres vedettes avaient été envisagées, notamment le néo-zélandais Sam Neill et surtout un certain Pierce Brosnan qui sera bloqué par la série Remington Steele.
Timothy Dalton connaître une carrière très brève au sein de la saga. Deux films en trois ans, malgré un contrat de trois films. L’un moyen (Tuer n’est pas jouer en 1987), l’autre remarquable dans sa différence (Permis de tuer en 1989). Dalton est sacrément bon en Bond.
Tuer n’est pas jouer, succès moyen et donc numéro oublié
Tuer n’est pas jouer, succès de curiosité pour le public, se permet de faire mieux que Dangereusement vôtre malgré un script banal, un peu compliqué dans sa première partie, qui remet au goût du jour la guerre froide, jusqu’en Afghanistan, où, à l’instar de Rambo 3, l’espion s’associe aux moudjahidines face aux Russes.
Sur un ton plus viscéral, moins porté sur l’humour, plus premier degré, sauf quand les joies du sexe et de la séduction s’en mêlent, The Living Daylights en VO incarne une action froide qui ne parvient jamais à surprendre ni à époustoufler. Les critiques et le public de l’époque le lui reprochèrent en son temps. Peut-être qu’à force de cascades et de péripéties grotesques, l’agent double zéro 7 avait habitué son audience à un spectaculaire soudainement amoindri ou alors moins tape-à-l’œil. Daniel Craig reprendra néanmoins le ton et le sérieux de Timothy Dalton, visiblement en avance sur son temps.
Une seule James Bond Girl : Maryam d’Abo
Cette sobriété n’est pas sans charme toutefois, notamment dans la présence charismatique de l’actrice Maryam d’Abo, vue précédemment dans la série B de science-fiction horrifique X-tro et choisie très probablement pour sa ressemblance troublante avec la star féminine de l’époque, Nastassia Kinski. Elle est la seule James Bond girl d’un film probablement hanté par la peur du sida et donc contre la multiplicité des conquêtes affichées. Depuis, d’Abo a épousé le réalisateur de Greystoke en 2003 et la chanson du générique signée par A-ha est passée à la postérité. Déjà pas si mal pour un Bond ! Mais le menu laisse sur la faim. L’élégant agent secret est bien seul face à des ennemis sans étoffe qui ne marqueront jamais le catalogue des vilains mythiques d’une franchise qui n’est jamais aussi bonne que quand elle choisit le bon visage du Mal.