Tuer n’est pas jouer : la critique du film (1987)

Action, Aventure, Blockbuster | 2h10min
Note de la rédaction :
6/10
6
Tuer n'est pas jouer, affiche du film

  • Réalisateur : John Glen
  • Acteurs : Timothy Dalton, Jeroen Krabbé, Geoffrey Keen, Desmond Llewelyn, Maryam d’Abo, Joe Don Baker, Caroline Bliss
  • Date de sortie: 16 Sep 1987
  • Année de production : 1987
  • Nationalité : Britannique
  • Titre original : The Living Daylights
  • Titres alternatifs : James Bond 007: The Living Daylights (USA), James Bond 007 - Der Hauch des Todes (Allemagne), 007: Alta tensión (Espagne), 007 Vaaran Vyöhykkeellä (Finlande), I skuddlinjen (Norvège), Su nombre es peligro (Argentine), 007 - Zona pericolo (Italie), 007 - Marcado para Morrer (Brésil), 007: Su nombre es peligro (Mexique), Cortina de fier (Roumanie)
  • Scénaristes / D'après le personnage crée par :e : Richard Maibaum, Michael G. Wilson / Ian Fleming
  • Directeur de la photographie : Alec Mills
  • Monteurs : Peter Davies, John Grover
  • Compositeur : John Barry
  • Chanson du générique : The Living Daylights interprétée par A-ha
  • Producteurs : Albert R. Broccoli, Michael G. Wilson
  • Sociétés de production : Eon Productions
  • Distributeur : U.I.P., United International Pictures (France) / United Artists (USA)
  • Editeur vidéo : Warner Bros Home Vidéo (VHS), Metro-Goldwyn-Mayer Studios INC (DVD, 2001, 2006), 20th Century Fox (Blu-ray, 2013, 2021)
  • Date de sortie vidéo : 2001 (DVD), 2006 (DVD), 1 mars 2013 (blu-ray), 1 juillet 2020 (blu-ray réédition)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 1 955 471 entrées / 559 480 entrées
  • Box-office nord américain / monde : 51 185 897$ / 191 200 000$
  • Budget : 40 000 000$
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleur (35 mm, Eastman, Panavision) / Dolby Stereo (1987), Dolby Surround 7.1 (Blu-ray)
  • Festivals et récompenses : Sélection officielle Deauville 1987, Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films, USA 1988 (nomination pour Meilleur film de Fantaisie)
  • Illustrateur / Création graphique : Gun Symbol Logo © Danjaq. S.A. and United Artists Company / Affiche : Jeffrey Bacon d'après une photographie de Jim McCrary. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Gun Symbol Logo © Danjaq. S.A. and United Artists Company - © 1987 United Artists Company and Danjaq LLC
  • Franchise : 15e Segment de la franchise James Bond
Note des spectateurs :

Exit Roger Moore, pour le 25e anniversaire de James Bond à l’écran, Timothy Dalton prend la suite et ce n’est pas terrible… Tuer n’est pas jouer est probablement l’un des moins exaltants des films de la saga, malgré le charme de Dalton, solide en 007.

Synopsis : Lorsqu’il s’agit d’aider un général russe, haut responsable du KGB, à passer de l’autre côté du rideau de fer, les services secrets britanniques sont prêts à employer les grands moyens : l’homme de la situation s’appelle Bond, James Bond. Mais au cours de sa mission, 007 découvre un réseau de trafic d’armes de dimension mondiale. L’heure est à l’action.

Qui pour succéder à Roger Moore?

Critique : Trop rouillé, Roger Moore est prié de prendre sa retraite à l’issue de la déception relative de Dangereusement vôtre au box-office américain. Grâce à sa réalisation, le vétéran John Glen est de son côté reconduit aux commandes du James Bond suivant où il va diriger Timothy Dalton. Le Britannique avait déjà été contacté à la fin des années 60 pour succéder à Sean Connery, mais l’acteur s’était estimé trop jeune.

L’acteur shakespearien, célèbre pour sa participation aux grands projets d’adaptation de classiques de la littérature britannique par la BBC, vu aussi dans le blockbuster très kitsch Flash Gordon, et dans du fantastique de genre Le docteur et les assassins, s’est déjà assuré une très belle carrière quand il accepte finalement d’incarner pour le producteur Albert R. Broccoli le quatrième 007. D’autres vedettes avaient été envisagées, notamment le néo-zélandais Sam Neill et surtout un certain Pierce Brosnan qui sera bloqué par la série Remington Steele. 

Timothy Dalton connaître une carrière très brève au sein de la saga. Deux films en trois ans, malgré un contrat de trois films. L’un moyen (Tuer n’est pas jouer en 1987), l’autre remarquable dans sa différence (Permis de tuer en 1989). Dalton est sacrément bon en Bond.

Tuer n’est pas jouer, succès moyen et donc numéro oublié

Tuer n’est pas jouer, succès de curiosité pour le public, se permet de faire mieux que Dangereusement vôtre malgré un script banal, un peu compliqué dans sa première partie, qui remet au goût du jour la guerre froide, jusqu’en Afghanistan, où, à l’instar de Rambo 3, l’espion s’associe aux moudjahidines face aux Russes.

Gun Symbol Logo © Danjaq. S.A. and United Artists Company – © 1987 United Artists Company and Danjaq LLC – Illustration alternative par Brian Bysouth

Sur un ton plus viscéral, moins porté sur l’humour, plus premier degré, sauf quand les joies du sexe et de la séduction s’en mêlent, The Living Daylights en VO incarne une action froide qui ne parvient jamais à surprendre ni à époustoufler. Les critiques et le public de l’époque le lui reprochèrent en son temps. Peut-être qu’à force de cascades et de péripéties grotesques, l’agent double zéro 7 avait habitué son audience à un spectaculaire soudainement amoindri ou alors moins tape-à-l’œil. Daniel Craig reprendra néanmoins le ton et le sérieux de Timothy Dalton, visiblement en avance sur son temps.

Une seule James Bond Girl : Maryam d’Abo

Cette sobriété n’est pas sans charme toutefois, notamment dans la présence charismatique de l’actrice Maryam d’Abo, vue précédemment dans la série B de science-fiction horrifique X-tro et choisie très probablement pour sa ressemblance troublante avec la star féminine de l’époque, Nastassia Kinski. Elle est la seule James Bond girl d’un film probablement hanté par la peur du sida et donc contre la multiplicité des conquêtes affichées. Depuis, d’Abo a épousé le réalisateur de Greystoke en 2003 et la chanson du générique signée par A-ha est passée à la postérité. Déjà pas si mal pour un Bond ! Mais le menu laisse sur la faim. L’élégant agent secret est bien seul face à des ennemis sans étoffe qui ne marqueront jamais le catalogue des vilains mythiques d’une franchise qui n’est jamais aussi bonne que quand elle choisit le bon visage du Mal.

Frédéric Mignard

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Tuer n'est pas jouer, affiche du film

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Box-office :

Comment le public a-t-il célébré les 25 ans de James Bond en France et aux USA? Dans un contexte de modernité eighties, Tuer n’est pas jouer s‘est vite écroulé.

Etats-Unis :

Sorti aux USA le 31 juillet 1987, un mois après la fastueuse première britannique, Tuer n’est pas jouer est distribué par MGM/United Artists. La période est moins propice aux triomphes de box-office, les studios hollywoodiens sortant les plus gros blockbusters entre mai et août.

Tuer n’est pas jouer n’a qu’une seule nouveauté d’envergure à affronter, Génération perdue de Joel Schumacher, production pour les adolescents qui rentre deuxième (5 236 318$) face au film de John Glen (11 051 284). Les producteurs sont donc rassurés, puisque les critiques moyennes et le changement de visage du héros n’éconduisent pas les spectateurs. En un week-end, Tuer n’est pas jouer réalise ce que Superman IV de la Cannon fera en 10 jours. Tout va bien. A l’issue de ses 10 premiers jours d’exploitation, le relatif succès se confirme, le blockbuster demeure en tête face à l’assaut des Maîtres de l’univers qui plombe à jamais la Cannon, et de Madonna dans Who’s That Girl dont l’échec est tel qu’il n’apparaît qu’en 10e place du classement.

Tuer n'est pas jouer, DVD, édition spéciale

Gun Symbol Logo © Danjaq. S.A. and United Artists Company – © 1987 United Artists Company and Danjaq LLC – © MGM Home Entertainment Inc.

En 24 jours Tuer n’est pas jouer réalise presque autant que Robocop sur 38. Toutefois on sent que l’intérêt du public se tourne davantage vers Etroite surveillance de John Badham ou La Bamba, biopic au succès phénomène, voire Dirty Dancing qui va démarrer bas pour finir très haut.

Tuer n’est pas jouer chute vite, ne réalisant au final que 51 185 000$, l’équivalent de  Dangereusement vôtre (A View to a Kill) (50M$), mais moins que Jamais plus jamais (55M$), Octopussy (Octopussy) (68M$) et surtout Moonraker (70M$). Si l’on prend en compte l’inflation, Tuer n’est pas jouer n’a donc engrangé que 123M$ aux States pour un budget équivalent. Ce qui fera la différence, c’est l’écart avec l’international, avec un superbe score de 191M$ (soit 460M$ en 2021).

Un peu démodé aux States, James Bond achève son année en 17e position, battu par Dirty Dancing, Bette Midler dans Une chance pas croyable, Robocop, l’Australien Crocodile Dundee, La Bamba, Les sorcières d’Eastwick, L’arme fatale, Trois hommes et un bébé, Les incorruptibles, Le secret de mon succès, Liaison fatale, Platoon, Le flic de Beverly Hills 2… Vraiment une question de génération.

Et pour la suite, le signal n’est pas le bon. Permis de tuer (1989) sera d’ailleurs l’un des fours de la franchise.

France

James Bond dévoile ses aventures au public de Deauville le 5 septembre, lors de la 13e édition du festival davantage axé sur les films américains d’importance (Les incorruptibles, Les sorcières d’Eastwick, La bamba, Dirty Dancing en clôture). Pour l’occasion, Warner Home Vidéo lance une collection de 7 films de la franchise 007 à la vente, “La collection James Bond”. 149 Francs… Pour la première fois, les Français peuvent s’approprier des films que seuls les vidéo-clubs pouvaient posséder et louer jusqu’alors. Warner profite de l’événement pour projeter 6 James Bond à Deauville, célébrant à sa manière les 25 ans de l’agent secret.

A Paris, le 16 septembre, James Bond se hisse logiquement en première place des nouveautés avec un score canonique de 29 303 entrées face à des films d’auteur (Les ailes du désir, The Assault, Champ d’honneur, L’homme voilé, La vallée fantôme, Rita, Sue and Bob Too) qui ne s’adressent pas à la même cible.

Loin du démarrage foudroyant de Dangereusement vôtre (269 461 entrées), Tuer n’est pas jouer se hisse en tête sur Paname avec 195 080 fans de la première heure. En réalité, la série A obtient la même part de marché que son prédécesseur, à savoir 31%. La différence, c’est qu’en deux ans, le marché s’est littéralement effondré. La crise du cinéma a transformé le paysage cinématographique, avec beaucoup de fermetures d’écrans et un box-office anémique.

La Film Français : Tuer n'est pas jouer, box-office

Extrait du Film Français N° 2160. Les archives de CinéDweller. Tous droits réservés.

Le box-office Paris-Périphérie gardera Tuer n’est pas jouer deux semaines en tête du classement avant de le chasser pour faire place à Nastassia Kinski dans le beau mélo Maladie d’amour qui coiffe au poteau La bamba pour son démarrage.

En 7e semaine, Tuer n’est pas jouer célèbre sa dernière semaine dans le top 15, avec 12 953 entrées dans 10 salles. En 11e semaine, il n’est plus diffusé que dans un cinéma, le Hollywood Boulevard (2 359 entrées). Il y restera deux semaines, avant de s’épuiser à 1 556 spectateurs et un total de 559 480 entrées, soit le score le plus bas pour un James Bond depuis le début des années 70.

Les changements de visage  sont meurtriers

A l’échelle nationale, Tuer n’est pas jouer achève l’année en 14e position, avec 1 978 347 entrées, un score à la hauteur de la crise. Il s’agit du premier James Bond à ne pas dépasser les 2 millions d’entrées depuis le notoire Au service secret de Sa Majesté (1 958 172). Les changements de tête sont donc parfois meurtriers.

Au moins, le succès de The Living Daylights d’A-ha dans les charts européens permettra de contrebalancer une carrière moyenne. Flop aux USA, où la chanson ne semble pas être entrée dans le top 100, en France, le groupe norvégien s’est saisit de la 21e place, en Allemagne il atteindra la 8e place, voire la 5e position au Royaume-Uni.

On notera qu’il s’agira de l’ultime contribution de John Barry à la saga James Bond. Le compositeur surdoué qui livrait pourtant une partition sublime, avait officié sur tous les James Bond depuis le premier volet, à l’exception de Jamais plus jamais, épisode dissident.

Tuer n’est pas jouer ne connaîtra pas de ressortie en salle. Il sortira à plusieurs reprises en VHS chez Warner, avant d’être décliné en DVD par MGM, puis en blu-ray chez MGM Fox, avec notamment une première sortie HD en 2013, et une autre en 2020. Celle-ci devait coïncider avec la sortie de No Time To Die mais celui-ci fut repoussé d’un an, en raison de la COVID 19.

James Bond n’est donc pas immortel.

Frédéric Mignard  

Tuer n'est pas jouer, DVD (2001)

Gun Symbol Logo © Danjaq. S.A. and United Artists Company – © 1987 United Artists Company and Danjaq LLC – © 2020 MGM Home Entertainment Inc. Distribution Fox Pathé Europa

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Tuer n'est pas jouer, affiche du film

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