Octopussy : la critique du film (1983)

Action, Aventure, Blockbuster, Espionnage | 2h11min
Note de la rédaction :
3/10
3
Octopussy, affiche alternative rare

  • Réalisateur : John Glen
  • Acteurs : Roger Moore, Maud Adams, Dermot Crowley, Louis Jourdan, Steven Berkoff, Douglas Wilmer, Jeremy Bulloch, Kristina Wayborn, Geoffrey Keen, Desmond Llewelyn, Lois Maxwell
  • Date de sortie: 05 Oct 1983
  • Année de production : 1983
  • Nationalité : Britannique, Américain
  • Titre original : Octopussy
  • Titres alternatifs : 007 - Operação Tentáculo (Portugal) / 007: Octopussy contra las chicas mortales (Mexique) / Octopussy - Operazione piovra (Italie) / 007 Contra Octopussy (Brésil)
  • Scénaristes / D'après le personnage crée par : George MacDonald Fraser, Christopher Wood et Richard Maibaum / Ian Fleming
  • Directeur de la photographie : Alan Hume
  • Monteur : Peter Davies, Henry Richardson
  • Compositeur : John Barry
  • Chanson du générique : All Time High interprétée par Rita Coolidge
  • Producteurs : Albert R. Broccoli, Michael G. Wilson
  • Sociétés de production : EON Productions, Danjaq, MGM, United Artists
  • Distributeur : CIC
  • Distributeur reprise : UIP
  • Date de sortie reprise : 13 juillet 1988
  • Editeur vidéo : Warner Home Vidéo (VHS, 1984) / MGM / United Artists (DVD, 2008 et blu-ray, 2013)
  • Date de sortie vidéo : 1er mars 2013 (blu-ray)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 2 944 481 entrées / 847 593 entrées dont 36 086 entrées (P.P.) lors de la reprise de 1988
  • Box-office nord américain / monde : 67,8 M$ (186,2 M$ au cours ajusté de 2021)
  • Budget : 27,5 M$ (75,5 M$ au cours ajusté de 2021)
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs / Son : Dolby Stéréo
  • Festivals et récompenses : Sélection officielle Deauville 1983
  • Illustrateur / Création graphique : © Dan Goozee. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 1983 United Artists and Danjaq LLC. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Franchise : 13ème segment de la franchise James Bond
Note des spectateurs :

Octopussy est sans doute l’un des pires épisodes de la saga James Bond par sa propension à tout tourner en dérision et son kitsch qui frise l’indigestion. Laid et profondément stupide.

Synopsis : Chargé d’enquêter sur la mort très suspecte de l’agent 009 (pourquoi avait-il donc cet inestimable œuf Fabergé dans la main ?…), James Bond assiste à la mise aux enchères de l’œuf. Le richissime Kamal Khan en fait l’acquisition. Ce prince Indien exilé semble nourrir de secrètes accointances avec le général renégat Orlov. Mais quel lien y a-t-il entre l’œuf, les complots du tandem russo-indien et la désirable, bien que mystérieuse, Octopussy ?

Octopussy concurrencé par Jamais plus jamais

Critique : Alors qu’une question de droits permet la mise en route d’un James Bond concurrent intitulé Jamais plus jamais (Irvin Kershner, 1983) avec en plus Sean Connery de retour dans la peau de 007, Albert Broccoli ne se laisse pas impressionner et initie un treizième épisode de la série officielle. Pour mettre tous les atouts de son côté, il négocie le retour de Roger Moore dans la peau de l’espion de Sa Majesté alors que l’acteur n’est plus sous contrat.

Octopussy, jaquette blu-ray

© 1983 United Artists and Danjaq LLC / Conception graphique © 2012 Metro Goldwyn Mayer Studios, Inc. Tous droits réservés.

Ce nouvel épisode est placé sous le contrôle de John Glen qui a déjà relevé le défi avec Rien que pour vos yeux, un épisode bourré d’action, mais qui pâtissait d’un scénario un peu léger. Ici, on fait appel à George MacDonald Fraser pour donner forme à une histoire originale qui s’inspire du titre d’une nouvelle signée Ian Fleming. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’équipe de ce nouveau numéro ne s’est pas posée beaucoup de questions sur la crédibilité d’une intrigue kitsch à souhait.

La parodie n’est jamais très loin

A la limite de la parodie, Octopussy est sans nul doute le pire James Bond tourné à l’époque de Roger Moore. Dès la séquence d’ouverture – qui n’entretient aucun rapport avec le reste du film – l’action est traitée de manière totalement fantaisiste au point qu’il est impossible de croire un seul instant aux péripéties filmées. On continue avec un générique décevant et une chanson médiocre pourtant signée John Barry, avant d’être propulsés durant la première heure dans une Inde de pacotille.

On n’échappe ici à aucun cliché afin de faire couleur locale, jusque dans les décors kitsch qui font pâle figure à côté des merveilleuses créations de Ken Adam sur les précédents Bond. Ici, on ne retiendra qu’un bric-à-brac d’objets hétéroclites qui n’ont d’autre but que de remplir un écran surchargé. Plombé par un humour qui pèse aussi lourd que les éléphants aperçus lors de la scène de chasse à l’homme, cet épisode permet également de se convaincre de l’âge trop avancé de Roger Moore, jamais crédible en agent secret dynamique.

Un épisode nanardesque qui a toutefois rencontré le succès

Enfin, le scénario tente de mêler avec une rare maladresse un trafic de bijoux, un attentat à la bombe dans le contexte de la guerre froide et la revanche d’une communauté d’Amazones sur leurs commanditaires véreux. Le sommet de l’indigence intervient lors de l’assaut final de la forteresse par des dames voluptueuses et habiles au lasso. La série James Bond atteint ainsi le degré zéro le plus absolu, se dotant d’une dose inattendue de nanardise.

Malgré sa médiocrité, ce treizième Bond a permis aux producteurs de tirer de substantiels bénéfices puisque le long-métrage a engrangé des recettes avoisinant 187 millions de billets verts pour un budget initial de 75,5 M$, au cours ajusté de 2021. Il a approché les 3 millions d’entrées rien qu’en France (14ème place du box-office annuel), battant un peu partout le dissident Jamais plus jamais, pourtant légèrement supérieur d’un point de vue qualitatif. La série, elle, continuera sur sa lancée avec un épisode généralement jugé catastrophique (Dangereusement vôtre), mais finalement bien plus sympathique que cette mauvaise blague d’Octopussy.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 5 octobre 1983

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Octopussy, affiche alternative rare

© 1983 United Artists and Danjaq LLC / Illustrateur affiche : Dan Goozee. Tous droits réservés

Box-office :

Un mois après sa diffusion à Deauville, le 10 septembre, Octopussy est un triomphe au box-office français.

Le treizième chapitre de la saga James Bond, distribué par CIC dans 49 cinémas sur Paris et sa périphérie, récupère 40 330 spectateurs le 5 octobre. Une sortie monumentale face à des nouveautés d’envergure bien moindre (Vive la sociale, Les joueurs d’échec, Poussière d’empire, Les trois couronnes du matelot, Une pierre dans la bouche).

Octopussy détrône Flashdance en France

Le deuxième long réalisé par John Glen ouvre à 306 563 spectateurs en première semaine, quand Flashdance, en 4e semaine, suit magistralement à 103 450 spectateurs.

Le mois d’octobre 1983 étant l’un des plus juteux de l’histoire de l’exploitation française, il faut compter sur de nombreux concurrents. Le 12 octobre, Le bourreau des cœurs, avec Aldo Maccione, et Staying Alive viennent ajouter du piment à l’exploitation. Le 19 octobre, c’est Le retour du Jedi qui compte battre des records. Le 26 octobre, ce sont les blockbusters français Le marginal et Papy fait de la résistance.

Sur ses 308 563 entrées en première semaine, Octopussy peut compter sur 26 088 entrées au Rex, 15 872 entrées au Paramount Opéra, 15 403 à l’UGC Normandie… Même en banlieue, la cinquantaine de cinémas affiche des résultats hebdomadaires supérieurs à 2 000 spectateurs / écran. Les files d’attente sont immenses. Le public, malgré le grand âge de Roger Moore, est plus que jamais là.

Octopussy en couverture du Pariscope

Le Pariscope affichait Octopussy à sa Une pour la reprise estivale du 13 juillet 1988 © 1983 United Artists and Danjaq LLC / Illustrateur affiche : Dan Goozee. Tous droits réservés.

Des résultats français solides dans un contexte historique

Avec 2 818 000 entrées France à l’issue de sa première exploitation, Octopussy marquera cependant une certaine baisse face aux précédents Roger Moore, puisque L’espion qui m’aimait, Moonraker et Rien que pour vos yeux auront tous trois dépassé les 3 100 000 entrées. L’overdose de blockbusters historiques est manifeste en cette fin d’année (Flashdance, Les compères, Quand faut y aller, faut y aller, et évidemment le retour de Sean Connery en 007 dans Jamais plus jamais qui finira légèrement plus bas, à 2 582 054 spectateurs).

Octopussy, à l’échelle française, s’emparera de la première place pendant 2 semaines, débarquant à 865 580 entrées. En deuxième semaine, la production américaine barre la route au Bourreau des cœurs à 19 000 entrées près. En 3e semaine, l’espion de Sa majesté rétrograde en 3e position, derrière Aldo Maccione et surtout Le retour du Jedi qui dépasse le million pour sa première semaine.

Le marginal ( 1 814 843 entrées), Papy fait de la résistance ( 1 162 161) et Les compères (1 155 383) feront mieux qu‘Octopussy et Le retour du Jedi en première semaine.

La reprise d’Octopussy en 1988

Octopussy, comme tous les James Bond jusqu’à Dangereusement vôtre du même John Glen, est ressorti dans les salles de cinéma. En l’occurrence le 13 juillet 1988. Après s’être arrêté brillamment à 847 593 spectateurs sur Paris, le film s’octroie 36 086 spectateurs supplémentaires à cette occasion, ouvrant en pleine crise du cinéma en 5e position, une semaine où il n’affrontait qu’une seule nouveauté, Killing Birds, l’attaque des morts vivants. Il passera ainsi de 19 873 entrées en première semaine à 9 066 entrées en seconde semaine, alors qu’interviennent les sorties de Blue-Jean Cop, Mister Dynamite, Vices et caprices, Et si on le gardait ? ou encore Vendredi 13 n°7.

 

Le box-office de Octopussy en France, reprISE

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Octopussy, affiche alternative rare

Bande annonce d'Octopussy (VF)

Action, Aventure, Blockbuster, Espionnage

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