Spécial magnum : la critique du film (1976)

Policier, Action | 1h40min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Affiche de Spécial magnum, avec Stuart Whitman (Alberto de Martino)

  • Réalisateur : Alberto De Martino
  • Acteurs : John Saxon, Tisa Farrow, Carole Laure, Gayle Hunnicutt, Stuart Whitman, Martin Landau, Jean Leclerc
  • Date de sortie: 09 Juin 1976
  • Nationalité : Italien, Canadien, Français, Panaméen
  • Titre original : Una Magnum Special per Tony Saitta
  • Titres alternatifs : Blazing Magnum (titre international) / Shadows in an Empty Room (USA) / Feuerstoß (Allemagne) / La ley del Magnum (Uruguay) / Escándalo en la residencia (Espagne) / Um Homem, Uma Arma (Portugal) / Sylkevä Magnum (Finlande) / Varmt bly og kolde lig (Danemark)
  • Année de production : 1976
  • Autres acteurs : Anthony Forrest, Jean Marchand, Jérôme Tiberghien, Andrée Saint-Laurent, Peter MacNeill
  • Scénaristes : Vincenzo Mannino (sous le nom de « Vincent Mann »), Gianfranco Clerici (sous le nom de « Frank Clark »)
  • Directeur de la photographie : Joe D'Amato (sous le nom de « Anthony Ford »)
  • Compositeur : Armando Trovajoli
  • Monteur : Vincenzo Tomassi (sous le nom de « Vincent Thomas »)
  • Producteurs : Edmondo Amati
  • Sociétés de production : Fida Cinematografica, Security Investment Trust Company, Les Productions mutuelles
  • Distributeur : UGC – CFDC
  • Éditeur vidéo : Studiocanal (DVD et blu-ray, 2022)
  • Date de sortie vidéo : 28 septembre 2022
  • Box-office France / Paris-périphérie : 258 265 entrées / 61 205 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : -
  • Budget : -
  • Classification : Interdiction aux mineurs -12 ans
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs (Eastmancolor) / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : Studiocanal © Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

A mi-chemin entre polar hardboiled et giallo, Spécial magnum est une série B italienne très fréquentable, dopée par des scènes d’action époustouflantes menées par Remy Julienne. Fort agréable.

Synopsis : Tony Saitta, brillant inspecteur de police, part à Toronto résoudre le cas le plus délicat de sa carrière : le meurtre de sa sœur Louise. Le principal suspect est un médecin marié, amant supposé de Louise, mais Tony découvre, au fil de son enquête, que sa sœur menait une existence des plus agitées.

Spécial magnum, un curieux mélange des genres

Critique : En 1974, le réalisateur italien Alberto De Martino connaît un gros succès international avec L’Antéchrist, un démarquage à peine déguisé de L’exorciste (Friedkin, 1973). Toujours sur les bons coups, le cinéaste populaire bénéficie ainsi d’un budget plutôt conséquent pour tourner un polar musclé intitulé Spécial magnum (1976). Cette fois, le titre surfe sur les polars hardboiled de la saga de l’inspecteur Harry (on songe bien évidemment à Magnum Force). Pourtant, le résultat final n’a pas grand rapport avec ce genre.

Le poliziottesco sur CinéDweller

En fait, Spécial magnum semble s’inspirer de divers genres à la mode pour tenter d’en livrer une synthèse étonnante. Le cinéaste navigue dans plusieurs eaux en même temps, trouvant toutefois sa cohérence propre. Alors que le début fait songer au poliziottesco, sorte de thriller politique, avec son casse foireux et l’intervention du policier diablement efficace – entendez qui tire avant de réfléchir – joué par Stuart Whitman, la suite évolue plutôt du côté du giallo.

A voir pour la course poursuite en voiture réglée par Rémy Julienne

Ainsi, le spectateur assiste à plusieurs meurtres en apparence sans rapport, mais dont le coupable semble bien être le même. Dès lors, le script suit les codes classiques du whodunit, avec une suite de coupables potentiels incarnés avec justesse et duplicité par des pointures comme Martin Landau, Gayle Hunnicutt ou encore le québécois Jean Leclerc. Toutefois, au cœur de cette intrigue purement policière, Alberto De Martino inclut également une impressionnante course poursuite en voiture qui vient dynamiter la projection.

Spécial magnum, la jaquette blu-ray

© 1976 Studiocanal. Tous droits réservés.

Cette impressionnante scène d’action d’une dizaine de minutes a été réalisée par le génie de la cascade automobile, le Français Rémy Julienne. On sent ici la volonté des auteurs de tutoyer le génie de la course poursuite de Bullitt (Yates, 1968) ou encore celle de French Connection (Friedkin, 1971). Et de fait, le résultat est proprement ébouriffant par l’implication des cascadeurs et la sensation de danger attachée à chaque plan. Si cette séquence n’a pas vraiment d’utilité sur le plan narratif, elle permet de ferrer définitivement le spectateur au moment où il décroche traditionnellement (soit au bout d’une heure de projection).

Spécial magnum bénéficie d’un casting solide

Comme la révélation finale est plutôt correcte, permettant de découvrir la toute jeune Carole Laure dans un total contre-emploi, Spécial magnum peut donc être considérée comme une très agréable série B. Disposant d’une bande originale séduisante d’Armando Trovajoli et de belles images signées Joe D’Amato (sous le pseudonyme d’Antony Ford).

Tourné au Canada et plus précisément à Ottawa et Montréal, Spécial magnum bénéficie d’un casting local plutôt convaincant. On retrouve ainsi quelques artistes américains en bout de course (Stuart Whitman, qui souhaitait prendre ses distances avec Hollywood, Martin Landau entre deux séries télé ou encore Tisa Farrow qui a du mal à faire oublier sa sœur Mia), mais aussi des jeunes québécois talentueux comme Jean Leclerc et surtout Carole Laure. Tous ces acteurs s’acquittent de leur rôle avec professionnalisme et n’ont pas à avoir honte de leurs prestations.

Un film policier oublié qui est sorti en blu-ray dans la collection Make My Day

Ce polar efficace et bien mené est sorti discrètement en France au début du mois de juin 1976, ouvrant ainsi la saison des séries B avec un résultat tout à fait honorable puisque 258 265 amateurs d’action se sont rués dans les salles obscures, peut-être trompés par la promesse d’un spectacle américain. Effectivement, tous les intervenants italiens se dissimulent encore derrière des pseudonymes comme Martin Herbert (Alberto De Martino) ou Antony Ford (Aristide Massaccesi). Une habitude typique des années 60-70 pour éviter au public d’identifier l’origine européenne du produit fini.

Depuis, le long-métrage a été largement oublié, avant que Studiocanal n’en fasse l’acquisition et lui offre une seconde vie dans la collection Make My Day de Jean-Baptiste Thoret. Il s’agit du numéro 51 d’une anthologie décidément très riche et intéressante en cela qu’elle permet de redécouvrir des œuvres largement méconnues ou tombées dans les limbes. Ce Spécial magnum est assurément une bonne pioche pour les amateurs de bis italien.

Critique de Virgile Dumez

Le poliziottesco sur CinéDweller

Box-office :

Petit succès en salle en juin – juillet 1976, Special Magnum a bénéficié d’un beau lancement sur Paris via son distributeur UGC CFDC. Ce sont 19 salles à Paris-Périphérie qui lui accordent une chance. En intra-muros, on découvre Special Magnum aux UGC Ermitage/Marbeuf/Gobelins, au Rex, Paramount Opéra, Miramar, Mistral, Magic Convention, les 3 Murat, et aux Images.

Avec 28 125 spectateurs, le film entre en 6e place sur la Francilie, derrière Intervention Delta (Sky Riders) de Douglas Hickox, avec James Coburn et Charles Aznavour (28 659). En fait, les deux gros succès de la semaine sont Taxi Driver (58 949e en deuxième semaine) quand la meilleure entrée, en deuxième place, était une production à caractère pornographique par Claude -Frédéric Lansac- Mulot, Mes nuits avec Alice, Pénélope, Arnold, Maud et Richard qui jouissait de 42 123 spectateurs.

En deuxième semaine, le film d’Alberto De Martino passe à 17 144 entrées dans 14 cinémas et chute en 15e place du classement, derrière de très nombreuses entrées comme On aura tout vu de Georges Lautner, avec Pierre Richard, Course à la mort de l’an 2000 avec Sylvester Stallone, Cria Cuervos de Carlos Saura, la reprise d’Orange Mécanique, La fête porno... Pas mal finalement quand, cette même semaine, Lucio Fulci sortait Croc Blanc, Ted Kotcheff proposait son Ours d’or L’apprentissage de Duddy Kravitz, on pouvait découvrir Les espions meurent à l’aube de Robert Day, Cette femme est un flic de Robert-Lee Frost, La grande bagarre avec Bud Spencer, Le lac de Dracula, Les quatre karatékas de l’apocalypse

En troisième semaine, Special Magnum trouve encore 7 740 spectateurs dans 8 salles, comme l’UGC Marbeuf, les 3 Haussmann, l’UGC Gobelins, le Bretagne, le Ternes Cinéma, et les Tourelles. En 5e semaine, le film est encore dans deux cinémas, le Bretagne et le Daumesnil (2 016 entrées). En 6e semaine, le film se sent seul au Rio Avron (298 spectateurs, total 60 592). Après une septième semaine au Gloria (613 entrées) et 61 205 entrées, Special Magnum quittera l’affiche.

Box-office de Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 9 juin 1976

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Affiche de Spécial magnum, avec Stuart Whitman (Alberto de Martino)

© 1976 Studiocanal. Tous droits réservés.

Biographies +

Alberto De Martino, John Saxon, Tisa Farrow, Carole Laure, Gayle Hunnicutt, Stuart Whitman, Martin Landau, Jean Leclerc

Mots clés

Le cinéma bis italien, Polar italien des années 70

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Affiche de Spécial magnum, avec Stuart Whitman (Alberto de Martino)

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