Mia Farrow a trouvé ses meilleurs rôles avec Roman Polanski (Rosemary’s Baby) et Woody Allen, avec lequel elle collabora dans les années 80.
L’éternelle Rosemary pour Polanski
Fille de l’actrice Maureen O’Sullivan et du réalisateur John Farrow, Mia Farrow débute au cinéma en 1959 mais se fait surtout connaître avec la série télévisée Peyton Place (1964-66). Elle quitte la série pour se consacrer au tournage de Rosemary’s Baby (1968) de Roman Polanski, dans lequel elle incarne une jeune femme enceinte persuadée d’être possédée par le démon. Sa prestation dans ce chef-d’œuvre de l’épouvante suggestive, film culte et grand classique, lui vaut une nomination au Golden Globe de la meilleure actrice dans un drame, quatre ans après une citation dans la catégorie espoir pour Les canons de Batasi (1964) de John Guillermin. Mia Farrow enchaîne avec le troublant Cérémonie secrète (1968) de Joseph Losey et le méconnu John et Mary (1969) de Peter Yates qui confirment son jeu sensible et la voient nommée aux BAFTA et Golden Globes.
Les années 70 sont un peu creuses sur le plan artistique pour Mia Farrow qui reste toutefois en tête d’affiche avec le thriller Terreur aveugle (1971) de Richard Fleischer, la comédie Docteur Popaul (1972) de Claude Chabrol, le drame romanesque Gatsby le magnifique (1974) de Jack Clayton, ou le film d’horreur Le cercle infernal (1977) de Richard Loncraine. Et elle tire son épingle du jeu au sein des prestigieux castings de Mort sur le Nil (1978) de John Guillermin et Un mariage (1978) de Robert Altman. La fin de la décennie la voit frôler le statut de vedette de série Z avec Avalanche (1978) de Corey Allen et L’ouragan (1979) de Jan Troell.
Mia Farrow et la période Woody Allen
Son mariage avec Woody Allen relance sa carrière. Après sa séparation avec Diane Keaton, le cinéaste en fait sa muse et elle est associée à ses grandes réussites des années 80 et du début des années 90, qui lui vaudront des nominations dans la catégorie meilleure actrice aux Golden Globes et BAFTA, mais pas aux Oscars. On peut citer Comédie érotique d’une nuit d’été (1982), Zelig (1983), Broadway Danny Rose (1984), Hannah et ses sœurs (1986) et Radio Days (1987). Elle trouve son meilleur rôle en interprétant la jeune femme qui s’éprend d’un personnage de cinéma dans le sublime La rose pourpre du Caire (1985), tout en accompagnant la veine sombre du réalisateur avec September (1987), Une autre femme (1988) et Crimes et délits (1989).
Après Alice (1990), Ombres et brouillards (1991) et Maris et femmes (1992), Mia Farrow se sépare de Woody Allen et interrompt toute collaboration avec lui. La suite de sa carrière est un long déclin, avec des œuvres mineures et sans public comme Parfum de scandale (1994) de John Irvin, Reckless (1995) de Norman René, Angela Mooney (1996) de Tommy McArdle ou Coming Soon (1999) de Colette Burson. Mia Farrow espace ses apparitions à l’écran à partir des années 2000 et ne tient plus que des seconds rôles. On peut la voir dans Malédiction (2006) de John Moore, Soyez sympas, rembobinez (2008) de Michel Gondry, ou Dark Horse (2011) de Todd Solondz, son dernier long métrage à ce jour.