Marc la gâchette / Mark la gâchette : critique du film et test blu-ray (1979)

Action, Policier, Poliziottesco | 1h40min
Note de la rédaction :
7/10
7
Marc la gâchette, l'affiche

  • Réalisateur : Stelvio Massi
  • Acteurs : Lee J. Cobb, Massimo Girotti, Nino Benvenuti, Ely Galleani, Spýros Fokás, Franco Gasparri
  • Date de sortie: 28 Mar 1979
  • Année de production : 1975
  • Nationalité : Italien
  • Titre original : Mark il poliziotto spara per primo
  • Titres alternatifs : Mark la gâchette (titre DVD et blu-ray) / Justice sans sommation (titre VHS) / Mark Shoots First (titre international) / Das Ultimatum läuft ab (Allemagne) / De kalder mig Mark - strømernes sorte hånd (Danemark)
  • Autres acteurs : Archimede Muzi, Edoardo Florio, Ida Meda, Gianni Ottaviani, Andrea Aureli, Guido Celano, Roberto Caporali, Francesco D'Adda, Margherita Horowitz, Tom Felleghy
  • Scénaristes : Teodoro Corrà, Raniero Di Giovanbattista, Dardano Sacchetti, Stelvio Massi
  • Monteur : Mauro Bonanni
  • Directeur de la photographie : Federico Zanni
  • Compositeur : Adriano Fabi
  • Chef Maquilleur : Dante Trani
  • Chef décorateur : Carlo Leva
  • Directeur artistique :
  • Producteurs : Mario Bregni, Pietro Bregni
  • Producteurs exécutifs :
  • Sociétés de production : P.A.C. (Produzioni Atlas Consorziate)
  • Distributeur : C.A.A. ; Audifilm
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise : 23 décembre 1981
  • Editeurs vidéo : Delta Vidéo (VHS sous le titre Justice sans sommation, 1984) / Artus Films (sous le titre Mark la gâchette, DVD et blu-ray, 2025)
  • Dates de sortie vidéo : 1984 (VHS) / 6 mai 2025 (DVD et blu-ray)
  • Budget :
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Rentabilité :
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Festivals :
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : © Benjamin Mazure (jaquette blu-ray). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Rewind Film S.r.l. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse :
  • Tagline :
  • Franchise : 2ème volet du diptyque consacré au commissaire Mark Terzi après Un flic voit rouge
Note des spectateurs :

Encore plus efficace que son prédécesseur, Marc la gâchette est un très bon poliziottesco qui se dote aussi d’une petite dimension politique lui octroyant un petit plus indispensable pour en faire une œuvre valeureuse.

Synopsis : Le commissaire Mark Terzi est envoyé à Gênes pour enquêter sur une série de meurtres sordides revendiqués par un certain « Sphynx ». Il va y retrouver l’homme d’affaires Benzi, qui pourrait avoir un lien avec ces crimes.

Une suite tournée dans la précipitation

Critique : Au mois d’août 1975, Un flic voit rouge (Stelvio Massi) qui conte les aventures du commissaire Mark Terzi interprété par Franco Gasparri casse la baraque en Italie. Pour la compagnie productrice (la P.A.C.), les caisses se remplissent à une vitesse exponentielle et il ne faut que quelques jours aux exécutifs du studio pour commander à Dardano Sacchetti (le scénariste) et Stelvio Massi (le réalisateur) une suite qui devrait être tournée dans la foulée afin de profiter du phénomène.

Connu pour être capable de livrer un script complet en moins d’une dizaine de jours, le grand Dardano Sacchetti s’acquitte de sa tâche en un temps record. Pour cela, il s’inspire beaucoup de films déjà existants qu’il recycle dans un scénario original plutôt habile. Parmi les références évidentes du scénariste, on trouve tout d’abord une scène d’ouverture qui reprend l’assassinat lors d’un mariage de La mariée était en noir (François Truffaut, 1968).

Un démarquage évident de L’inspecteur Harry, premier du nom

Par la suite, l’intrigue suit les méfaits d’un tueur qui tue ses proies depuis les toits de la ville de Gênes en se faisant appeler le Sphynx. Les cinéphiles auront reconnu ici le fil rouge de L’inspecteur Harry (Don Siegel, 1971) où le tueur use du même mode opératoire tout en se faisant appeler le Scorpion. Cette filiation est encore plus explicite lorsque Mark Terzi choisit de tourner le dos à la police à la toute fin du film, tout comme son compère Harry Calahan à la fin du film avec Clint Eastwood.

Marc la gâchette, jaquette blu-ray

© Rewind Film S.r.l. / Jaquette : Artus Films, design : Benjamin Mazure. Tous droits réservés.

Certes, les puristes pourraient crier au plagiat, si ce n’est que Dardano Sacchetti ajoute à son scénario des éléments politiques plus proprement italiens. Ainsi, il insiste sur la corruption des élites, sur la promotion par le régime dit démocratique des gangsters issus de la mafia. De ce fait, le métrage s’inscrit directement dans la période des « années de plomb » qui ont terni l’ambiance de l’Italie durant cette première moitié des années 70. Si Marc la gâchette n’est assurément pas un film de gauche puisqu’il prône l’autodéfense, on peut toutefois le qualifier d’anarchiste de droite par son dégoût non dissimulé des institutions.

Stelvio Massi, une réalisation pied au plancher

A la réalisation, Stelvio Massi rend également hommage à son maître Don Siegel en livrant une réalisation pied au plancher. Comme dans toute bonne suite, l’action a été poussée au maximum avec une première course poursuite impressionnante lors du premier quart d’heure. Les cascades s’avèrent efficaces, tandis que Franco Gasparri semble plus à l’aise devant la caméra que sur le premier volet. Il paye même de sa personne en exécutant lui-même bon nombre de ses cascades, et notamment lors de la poursuite à moto. Quand l’on connaît le destin tragique de l’acteur qui, cinq ans plus tard, resterait partiellement paralysé à la suite d’un accident de moto, cette séquence prend une dimension plus poignante avec le recul.

Même si Stelvio Massi a mis les bouchées double sur l’action, il n’en délaisse donc pas pour autant une intrigue complexe qui fait s’entremêler plusieurs éléments apparemment disparates, avant que le nœud de l’affaire ne soit résolu dans les cinq dernières minutes du film. La grande force de Marc la gâchette est de parvenir à faire du criminel traqué une véritable victime au sein d’une société italienne où la corruption est reine. Dès lors, le poliziottesco passe du statut de simple divertissement à une œuvre au discours politique plus affirmé et courageux.

Marc la gâchette ou Justice sans sommation ou encore Mark la gâchette ?

Réalisé avec talent, mais pâtissant cette fois d’une musique d’Adriano Fabi, nettement moins efficace que celle de Stelvio Cipriani sur le premier opus, Marc la gâchette ne se contente pas d’être une simple suite et réussit même à dépasser son prédécesseur, alors même que sa production n’a duré que quelques mois. Effectivement, Mark il poliziotto spara per primo est sorti dès le mois de décembre 1975 en Italie, soit seulement quatre mois après le premier volet. Le succès fut tel qu’un troisième opus a été mis en chantier, mais Agent très spécial 44 (Stelvio Massi, 1976) ne reprendra pas le même personnage, même si son titre italien mensonger (Mark colpisce ancora) le laissait supposer. A l’époque, cette pratique frauduleuse était courante de l’autre côté des Alpes.

En ce qui concerne la France, Marc la gâchette est sorti dans les salles de quartier à partir du 28 mars 1979, ne réussissant pas le même exploit qu’en Italie. Selon le site Encyclociné, le métrage aurait eu le droit à une seconde chance en salles à partir du 23 décembre 1981. Toutefois, les cinéphiles français connaissent aussi le film sous le titre de Justice sans sommation qui a été utilisé par Delta Vidéo pour sa sortie VHS en 1984. Depuis, il a fallu attendre 2025 pour qu’Artus Films ressorte le diptyque en DVD et blu-ray, en modifiant encore son titre puisque Marc est devenu Mark la gâchette.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 28 mars 1979

Acheter le blu-ray sur le site de l’éditeur 

Marc la gâchette, l'affiche

© Rewind Film S.r.l. Tous droits réservés.

Biographies +

Stelvio Massi, Lee J. Cobb, Massimo Girotti, Nino Benvenuti, Ely Galleani, Spýros Fokás, Franco Gasparri

Mots clés

Cinéma bis italienPoliziottescoLes gangsters au cinémaVigilante movie, La corruption au cinémaArtus Films

 

Le test blu-ray

Artus Films nous régale avec cette suite d’Un flic voit rouge qui est encore supérieure au volet précédent. Test réalisé à partir du produit finalisé.

Packaging & Compléments : 4 / 5

Le film bénéficie d’un fourreau qui contient un digipack avec les affiches italienne et française d’époque, ainsi que les deux galettes (DVD et blu-ray) sur un fond blanc très sobre. C’est plutôt classe. En matière de suppléments vidéo, on retrouve une présentation de l’inévitable Curd Ridel (25 min) qui, cette fois-ci développe les carrières du cinéaste Stelvio Massi, et des acteurs Lee J. Cobb, Spyros Focas, Nino Benvenuti et Massimo Girotti.

Le supplément le plus intéressant est de loin l’entretien avec le fils de Stelvio Massi prénommé Danilo (19 min). Même si celui-ci avoue ne pas avoir participé à la conception du second long métrage de la saga, il en parle avec volubilité, soulignant les influences évidentes de son père (Truffaut et bien entendu Don Siegel), mais rendant aussi hommage à Franco Gasparri pour son investissement dans un rôle qu’il commençait à mieux maîtriser. Par contre, il se trompe lorsqu’il évoque une courte année de production puisque le film n’a été mis en boite qu’en seulement quatre mois, preuve supplémentaire de l’extraordinaire réactivité des équipes techniques italiennes de l’époque.

Reste à consulter l’inévitable diaporama avec quelques affiches et photos.

L’image du blu-ray : 4 / 5

Ce second opus a également fait l’objet d’une restauration de qualité, même si la définition est sans doute un peu moins bonne que sur le titre précédent. Certains plans ont échappé à la restauration et demeurent un peu flous. Rien de bien gênant toutefois dans un ensemble clair et d’une parfaite fluidité.

Le son du blu-ray : 4 / 5

Deux pistes sonores en mono sont disponibles ici (version originale sous-titrée et française). Encore une fois, les deux semblent à peu près équivalentes avec une absence de souffle et de bruit parasite. La musique ne sature pas, les dialogues restent clairs que ce soit en version originale ou en français dont le doublage est tout à fait réussi.

Test blu-ray : Virgile Dumez

Marc la gâchette, jaquette du blu-ray Artus Films

© Rewind Film S.r.l. / Jaquette : Artus Films, design : Benjamin Mazure. Tous droits réservés.

Trailers & Vidéos

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Marc la gâchette, l'affiche

Bande-annonce de Marc la gâchette (VF)

Action, Policier, Poliziottesco

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