Un flic voit rouge : la critique du film et le test blu-ray (1977)

Policier, Poliziottesco, Action | 1h30min
Note de la rédaction :
6/10
6
Un flic voit rouge, l'affiche

  • Réalisateur : Stelvio Massi
  • Acteurs : Lee J. Cobb, Teodoro Corrà, Sara Sperati, Franco Gasparri, Giampiero Albertini, Giorgio Albertazzi
  • Date de sortie: 20 Avr 1977
  • Année de production : 1975
  • Nationalité : Italien
  • Titre original : Mark il poliziotto
  • Titres alternatifs : Blood, Sweat and Fear (Etats-Unis) / Mark (UK) / Mark - hårdingen (Suède) / Mark el policía (Espagne)
  • Autres acteurs : Juan Carlos Duran, Andrea Aureli, Francesco D'Adda, Danilo Massi, Luciano Comolli, Dada Gallotti
  • Scénaristes : Adriano Bolzoni, Raniero Di Giovanbattista, Dardano Sacchetti, Stelvio Massi
  • Monteur : Mauro Bonanni
  • Directeur de la photographie : Marcello Gatti
  • Compositeur : Stelvio Cipriani
  • Chef Maquilleur : Franco Corcione
  • Chef décorateur : Sergio Palmieri
  • Directeur artistique :
  • Producteurs : -
  • Producteurs exécutifs : -
  • Sociétés de production : Produzioni Atlas Consorziate (P.A.C.)
  • Distributeur : C.A.A. ; Elysées Films
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeurs vidéo : Delta Vidéo (VHS, 1984) / Artus Films (DVD et blu-ray, 2025)
  • Dates de sortie vidéo : 1984 (VHS) / 6 mai 2025 (DVD et blu-ray)
  • Budget :
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Rentabilité :
  • Classification : Interdiction aux moins de 13 ans (moins de 12 ans depuis 1990)
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Festivals :
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : © Benjamin Mazure (design jaquette 2025). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Rewind Film S.r.l. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse :
  • Tagline :
  • Franchise : 1er volet du diptyque consacré au commissaire Mark Terzi, avant Marc la gâchette
Note des spectateurs :

Poliziottesco efficace et sérieux, Un flic voit rouge impose le comédien Franco Gasparri et son personnage de Mark pour un énorme succès transalpin mérité. A découvrir chez Artus Films.

Synopsis : Le commissaire Mark Terzi, de la brigade des stupéfiants de Milan, doit enquêter sur les activités de l’homme d’affaires Benzi, soupçonné d’être à la tête d’un trafic de drogue international. Aidé par un second, le flic aux méthodes expéditives et peu conventionnelles part se confronter à celui qui se dit intouchable.

Stelvio Massi, spécialiste du poliziottesco

Critique : En 1974, l’ancien directeur de la photographie Stelvio Massi a prouvé aux producteurs son savoir-faire en tant que cinéaste à part entière avec le poliziottesco Brigade volante (1974) interprété par Tomas Milian. Le polar connaît un beau succès commercial et Stelvio Massi est donc approché par la firme P.A.C. (Produzioni Atlas Consorziate) pour tourner un nouveau poliziottesco scénarisé par le grand Dardano Sacchetti : Un flic voit rouge (1975).

Toutefois, le but était cette fois de capitaliser sur l’énorme popularité du comédien Franco Gasparri, surtout connu du public féminin pour ses rôles dans les romans-photos à succès de la maison Lancio. Si l’acteur a encore rarement tourné des films, il est devenu une star grâce à son physique avantageux (un mélange entre Alain Delon et Clint Eastwood), sans avoir à bouger ou même s’exprimer.

Le défi : faire de Franco Gasparri un acteur crédible

Le défi pour le cinéaste était donc d’imposer un nouvel acteur qui soit crédible dans un film d’action. Comme son rôle est celui d’un flic taciturne et taiseux, les auteurs prenaient moins de risques. Et de fait, Franco Gasparri se tire plutôt bien de son rôle de flic célibataire, mais tombeur de ces dames, qui vit avec son vieux chien dans un appartement en désordre.

Un flic voit rouge, jaquette blu-ray détails

© Rewind Film S.r.l. / Jaquette : Artus Films, design : Benjamin Mazure. Tous droits réservés.

Si la mode était alors au film de vigilante, on a surtout le sentiment que la source principale d’inspiration d’Un flic voit rouge se situe plutôt du côté de French Connection (William Friedkin, 1971). Effectivement, le long métrage nous conte la traque d’un gros bonnet de la drogue (charismatique Lee J. Cobb) par un policier qui ne s’embarrasse pas trop avec les subtilités de la loi.

De solides acteurs secondaires

Le commissaire Mark Terzi tire sans sommation, réalise des perquisitions sans mandat et agit même en dehors de la légalité lorsqu’il est mis à pied par son supérieur, le préfet interprété par le grand acteur de théâtre Giorgio Albertazzi. Pour l’aider dans sa mission, il dispose d’un collègue sympathique incarné par un Giampiero Albertini débonnaire. Enfin, Mark prend sous son aile une droguée – Sara Sperati, très correcte – sans jamais abuser de ses charmes, ce qui est à signaler dans les productions de l’époque.

Même si Un flic voit rouge n’est pas spécialement porté sur l’action, il comporte son lot de poursuites en voiture, de cascades et de morts violentes, sans faire étalage de gros dérapages bis. A part quelques traits d’humour pour détendre l’atmosphère, le métrage est plutôt sérieux dans son approche du genre et se veut respectueux de ses modèles américains. Stelvio Massi s’en sort plutôt bien, même si son usage habituel de la caméra à l’épaule peut fatiguer sur certaines séquences qui semblent un peu tournées à l’arrache.

Un triomphe italien qui a immédiatement initié une suite

Enfin, le polar bénéficie d’une très bonne bande son signée Stelvio Cipriani qui était décidément très à l’aise dans le poliziottesco. Egalement, il convient de saluer l’audace de son ultime scène de duel qui se termine par une image figée laissant le spectateur libre d’interpréter la fin du film. Clairement, il fallait l’oser. Cela ne semble pas avoir gêné le public italien de l’époque qui s’est rendu en masse dans les salles malgré une sortie nationale positionnée en plein mois d’août, généralement une période creuse pour le cinéma.

Le pari des producteurs a été tellement réussi qu’ils se sont fait une petite fortune avec Un flic voit rouge. Ils ont donc immédiatement commandé une suite intitulée Marc la gâchette (1975), avec la même équipe et sorti seulement quatre mois plus tard en Italie, en décembre 1975, connaissant à nouveau un succès majeur.

Ce très beau succès local a permis au film de débarquer dans les salles françaises à partir du 20 avril 1977, mais sans faire d’éclat car ne proposant aucune vedette vraiment identifiable pour le public français. Par la suite, le film est sorti en 1984 en VHS chez l’éditeur Delta Vidéo assorti d’une belle jaquette. Il faudra toutefois patienter jusqu’en 2025 pour que l’éditeur Artus Films propose le film et sa suite directe en DVD et blu-ray.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 20 avril 1977

Acheter le blu-ray sur le site de l’éditeur

Un flic voit rouge, l'affiche

© Rewind Film S.r.l. Tous droits réservés.

Biographies +

Stelvio Massi, Lee J. Cobb, Teodoro Corrà, Sara Sperati, Franco Gasparri, Giampiero Albertini, Giorgio Albertazzi

Mots clés

Cinéma bis italien, Poliziottesco, Les gangsters au cinéma, Vigilante movie, La drogue au cinéma, Artus Films

Le test blu-ray

Artus Films poursuit sa collection polar avec deux titres intéressants que sont Un flic voit rouge et sa suite Marc la gâchette. Le tout agrémenté de suppléments passionnants.

Compléments & packaging : 4 / 5

Le film bénéficie d’un fourreau qui contient un digipack avec une affiche italienne alternative et une peinture d’époque, ainsi que les deux galettes (DVD et blu-ray) sur un fond blanc très sobre. C’est plutôt classe. En matière de bonus vidéo, l’éditeur a mis les petits plats dans les grands. Si l’inévitable Curd Ridel est de retour pour une classique présentation du film (22 min) où il dévoile tout de la carrière de Franco Gasparri et de Giampiero Albertini, effectivement peu connus du public français, on saluera l’initiative d’ajouter des entretiens avec des membres de l’équipe de l’époque.

Ainsi, on a trouvé très éclairante l’interview avec Danilo Massi (24 min) qui est le fils du réalisateur, mais qui fut aussi son assistant et qui joue un petit rôle dans Un flic voit rouge. Il donne de nombreux détails sur le tournage et encense de manière générale le casting du film. L’assistant Daniele Sangiorgi (14 min) est nettement moins dithyrambique par rapport au film qu’il considère un peu avec condescendance. Il avoue clairement préférer le grand cinéma italien que les polars réalisés à la chaîne à l’époque. Il n’est guère élogieux envers Franco Gasparri, mais vénère Lee J. Cobb. En tout cas, son témoignage est d’autant plus précieux qu’il est dépourvu de langue de bois.

Enfin, il reste à consulter un diaporama d’affiches et de photos du film.

L’image du blu-ray : 4 / 5

Restauré en 2K, le master a été nettoyé d’une grande partie des usures du temps. Certes, il demeure quelques impuretés çà et là, mais l’ensemble s’avère très propre et digne d’une belle copie blu-ray, avec une définition de qualité, des couleurs pimpantes et une belle fluidité de l’image. Du beau travail.

Le son du blu-ray : 4 / 5

Les deux pistes sonores proposées (italienne sous-titrée et française) sont de qualité quasiment équivalente en matière de puissance. Elles ne souffrent d’aucun bruit parasite et d’aucun souffle. Même si le tout est nécessairement limité par l’emploi du mono, la musique ne sature jamais et les dialogues sont clairs. A noter que le doublage français est plutôt de qualité.

Test blu-ray : Virgile Dumez

Un flic voit rouge, jaquette blu-ray Artus

© Rewind Film S.r.l. / Jaquette : Artus Films, design : Benjamin Mazure. Tous droits réservés.

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