Le jour des fous : la critique du film (1986)

Épouvante-horreur, Slasher, Gore | 1h30min
Note de la rédaction :
5,5/10
5,5
Le jour des fous, jaquette VHS Vestron

  • Réalisateur : Peter Mackenzie Litten Mark Ezra George Dugdale
  • Acteurs : Caroline Munro, Simon Scuddamore, Carmine Iannaccone, Mark Ezra
  • Date de sortie: 14 Nov 1986
  • Nationalité : Britannique
  • Titre original : Slaughter High
  • Titres alternatifs : April Fool's Day (titre de tournage) / Die Todesparty (Allemagne) / El día de los inocentes (Espagne) / Massacre no Liceu (Portugal) / Krwawy odwet (Pologne) / Pesadilla en la preparatoria (Mexique) / Jolly Killer (Italie) / El sangriento día de los inocentes (Argentine)
  • Année de production : 1984 (tournage) - 1986 (production finale)
  • Scénariste(s) : George Dugdale, Mark Ezra, Peter Mackenzie Litten
  • Directeur de la photographie : Alan Pudney
  • Compositeur : Harry Manfredini
  • Société(s) de production : Spectacular Trading International
  • Distributeur (1ère sortie) : Film inédit en salles en France. La date ci-dessus est celle de la sortie américaine.
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : Vestron Vidéo International (VHS, 1987) / Delta Vidéo (VHS, 1993) / Extralucid Films (combo DVD / Blu-ray, 2021)
  • Date de sortie vidéo : 7 avril 2021 (combo DVD / blu-ray)
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : -
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : John Capone (Graphisme blu-ray) / Devon Whitehead (Illustration blu-ray)
  • Crédits : Vestron Video International - Extralucid Films
Note des spectateurs :

Petit slasher britannique, Le jour des fous est une œuvre inégale, mais qui propose des excès graphiques franchement divertissants. A réserver aux amateurs de cinéma bis des années 80.

Synopsis : Marty, souffre-douleur du lycée, est victime d’une farce organisée qui tourne au drame, le laissant défiguré. Quelques années plus tard, il compte bien se venger en piégeant les coupables dans une réunion d’anciens élèves aux allures d’impasse mortelle.

Un petit slasher made in England

Critique : Alors que le cinéma horrifique britannique est au point mort en ce début des années 80, trois petits malins se disent qu’ils peuvent surfer sur la vogue du slasher pour tourner leur premier long-métrage à peu de frais. Ainsi, le réalisateur George Dugdale, le scénariste Mark Ezra et le concepteur d’effets spéciaux Peter Mackenzie Litten mutualisent leurs efforts pour coréaliser Le jour des fous dont le titre de tournage était initialement April Fool’s Day. Une fois les prises de vues effectuées en Angleterre en 1984, les compères ont eu vent de l’existence d’un projet américain chez Paramount dont le titre est identique (il s’agira chez nous de Week-end de terreur de Fred Walton). Sachant qu’ils ne pourraient pas lutter contre le géant américain, ils ont finalement changé le titre en Slaughter High.

Le jour des fous, jaquette blu-ray

© 1986 Spectacular Trading International / © 2021 ExtraLucid Films / Design : John Capone – Illustration : Devon Whitehead. Tous droits réservés.

Alors que l’intrigue se déroule en principe dans un campus américain, le long-métrage a bien été intégralement tourné en Angleterre dans une ancienne école désaffectée, vouée à la destruction. Pour incarner l’un des rôles principaux, les réalisateurs ont fait appel à la belle Caroline Munro qui est déjà à cette époque une star du cinéma bis pour avoir joué dans des films de la Hammer, mais aussi dans Starcrash, le choc des étoiles (Cozzi, 1978) et Maniac (Lustig, 1980). La plupart des autres acteurs sont des débutants, à l’image des apprentis-réalisateurs. Ce n’est d’ailleurs pas le point fort du métrage, assez uniformément mal joué, y compris par miss Munro dont le jeu a toujours été très limité.

Un scénario qui reprend tous les clichés du genre

Reprenant à leur compte tous les clichés du slasher, les auteurs se servent donc d’une date anniversaire comme marqueur de l’histoire, ici le 1er avril (après Halloween, Vendredi 13, Meurtres à la Saint-Valentin et j’en passe…). Ils s’inspirent également de beaux succès comme Carrie (De Palma, 1976), Le monstre du train (Spottiswoode, 1980) ou encore The House on Sorority Row (Rosman, 1982) qui évoquaient déjà la vengeance d’un élève martyrisé par ses camarades. Ici, la fameuse blague du 1er avril va très loin puisque le jeune nerd incarné par Simon Scuddamore est non seulement humilié sur le plan sexuel – avec une séquence assez hallucinante où l’acteur exhibe copieusement son anatomie face caméra, ce qui aurait été inenvisageable dans un film américain – mais finit également totalement défiguré par des produits chimiques inflammables.

Si cette première longue séquence est clairement entachée par le jeu assez médiocre des acteurs et leur âge bien trop élevé pour être des lycéens, elle n’en demeure pas moins efficace par son extrême cruauté envers le pauvre souffre-douleur. Un saut dans le temps de plusieurs années – qui justifie cette fois-ci l’âge élevé des acteurs – nous invite à suivre une soirée festive réunissant toute la promotion au cœur d’un établissement en ruines. Si les auteurs ont bien du mal à justifier le fait que les personnages pénètrent dans un bâtiment délabré au lieu de reprendre leur voiture pour se rendre dans un lieu plus accueillant, l’amateur de slasher passera outre cette facilité d’écriture pour se concentrer sur l’essentiel : l’originalité des meurtres.

Des meurtres gratinés et gore

C’est d’ailleurs cet aspect du film qui a fini par en faire une œuvre culte pour les amateurs de films bis. Effectivement, contrairement à certains produits américains très soft, Le jour des fous propose un nombre conséquent de meurtres corsés et gore. Entre un jeune homme dont le ventre explose pour laisser voir ses tripes, une donzelle qui fond entièrement sous l’effet d’un acide déversé dans une baignoire, un autre qui se fait hacher menu par les pales d’un tracteur tondeuse et un couple qui grille sur le lit où ils s’ébattent, les auteurs font preuve d’une imagination sans limite. Certes, les effets spéciaux ne sont pas toujours du meilleur cru et trahissent une économie de la débrouille, mais cela reste efficace dans l’ensemble.

Par contre, les auteurs ne sont guère parvenus à trouver une chute intéressante à leur script qui se contente donc d’aligner les meurtres sans vraiment chercher à tromper le spectateur. Cette absence de twist ne nuit pas totalement au long-métrage puisque le scénario demeure ainsi plutôt cohérent dans un genre qui nous a parfois habitué à des fins absurdes.

Le jour des fous (Slaughter House), jaquette britannique

© 1986 Spectacular Trading International – Vestron Vidéo International. Tous droits réservés.

Une série B restée dans un placard pendant deux ans

Tourné en 1984, mais agrémenté de reshoots – où le réalisateur Mark Ezra a pris la place du croquemitaine masqué à cause du suicide tragique de l’acteur Simon Scuddamore quelques jours seulement après la fin du tournage principal – Le jour des fous bénéficie d’une réalisation inégale. Alors que la caméra peut s’avérer très mobile dans les courses-poursuites dans les couloirs, la photographie est plutôt inégale et le jeu des acteurs mal maîtrisé. Enfin, la musique pourtant signée Harry Manfredini (compositeur de la saga Vendredi 13) alterne le bon et le médiocre, dont un thème guilleret particulièrement ringard que l’on croirait issu d’une comédie franchouillarde des années 70.

Resté dans un placard pendant deux ans, Le jour des fous a finalement été acheté à un bon prix par la compagnie Vestron qui l’a distribué dans quelques salles aux États-Unis, tout en assurant sa diffusion en VHS sur de nombreux territoires dont la France. Joli succès de vidéoclub, Le jour des fous s’est taillé une bonne réputation de série B sympathique, à voir pour ses excès graphiques et son aspect fun.

Le jour des fous complète la collection Extraculte de chez Extralucid Films

Le film a fait ensuite l’objet d’une parution en blu-ray chez Lionsgate aux États-Unis en 2017 avant de venir compléter la collection Extraculte de chez l’éditeur Extralucid Films. Doté d’une copie correcte, le blu-ray permet de redécouvrir ce slasher inégal, mais très sympathique, le tout proposé dans un joli packaging, des suppléments intéressants et un film bonus, à savoir Skinner (Nagy, 1993) avec Ted Raimi. Une édition de qualité à saisir avant disparition totale.

Critique de Virgile Dumez

Acheter le combo DVD / Blu-ray sur le site de l’éditeur

Le jour des fous, jaquette VHS Vestron

© 1986 Spectacular Trading International – Vestron Vidéo International. Tous droits réservés.

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Le jour des fous, jaquette VHS Vestron

Bande-annonce de Le jour des fous (VO)

Épouvante-horreur, Slasher, Gore

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