Frenzy : la critique du film (1972)

Thriller | 1h56min
Note de la rédaction :
8/10
8
Frenzy, l'affiche

  • Réalisateur : Alfred Hitchcock
  • Acteurs : Jon Finch, Bernard Cribbins, Barry Foster, Barbara Leigh-Hunt, Anna Massey, Jean Marsh
  • Date de sortie: 26 Mai 1972
  • Nationalité : Britannique
  • Titre original : Frenzy
  • Titres alternatifs : Frénésie (Québec) / Alfred Hitchcock's Frenzy (titre complet USA) / Frenesí (Espagne) / Frenzy - Perigo na Noite (Portugal) / Szał (Pologne) / Téboly (Hongrie)
  • Année de production : 1972
  • Autres acteurs : Alec McCowen, Vivien Merchant, Billie Whitelaw, Clive Swift
  • Scénariste : Anthony Shaffer
  • D'après le roman Goodbye Piccadilly, Farewell Leicester Square d'Arthur La Bern
  • Monteur : John Jympson
  • Directeur de la photographie : Gilbert Taylor
  • Compositeur : Ron Goodwin
  • Chef maquilleur : Harry Frampton
  • Chef décorateur : Syd Cain
  • Directeur artistique : Robert W. Laing
  • Producteur : Alfred Hitchcock
  • Producteurs exécutifs : -
  • Sociétés de production : Alfred J. Hitchcock Productions
  • Distributeur : CIC
  • Distributeurs reprises : CIC (1975 et 1982) / Swashbuckler Films (2008)
  • Dates de sortie reprises : 6 août 1975 / 14 juillet 1982 / 8 octobre 2008
  • Editeurs vidéo : Universal Pictures France (VHS et DVD, 2001) / Universal Pictures France (DVD, 2012) / Universal Pictures France (blu-ray, 2014) / Universal Pictures France (UHD 4K, 2023)
  • Dates de sortie vidéo : 25 septembre 2001 (VHS et DVD) / 31 janvier 2012 (DVD) / 25 février 2014 (blu-ray) / 1er novembre 2023 (UHD 4K)
  • Budget : 3 500 000 $ (soit 25 710 000 $ au cours de 2024)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 1 425 423 entrées / 590 565 entrées (toutes exploitations)
  • Box-office nord-américain : 12 600 000 $ (soit 92 560 000 $ au cours de 2024)
  • Classification : Interdiction aux -12 ans
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleur / Son : Mono
  • Festivals : -
  • Nominations : Golden Globes 1973 : 4 nominations pour Meilleur film dramatique ; Meilleur réalisateur ; Meilleur scénario et Meilleure musique
  • Récompenses : -
  • Illustrateur/Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Universal Pictures. All Rights Reserved. Tous droits réservés.
  • Attaché de presse : Sébastien Tiveyrat (reprise 2008)
  • Tagline : -
Note des spectateurs :

Suspense et humour noir sont au programme de Frenzy, le savoureux retour d’Hitchcock dans son pays natal. Un moment de pure jubilation.

Synopsis : Londres est terrorisé par une succession de meurtres dont l’auteur demeure inconnu. Des femmes meurent étranglées par une cravate que l’assassin laisse au cou de ses victimes…

Hitchcock revient en Angleterre et à l’humour So British

Critique : Après un très long séjour aux Etats-Unis et la réalisation de deux films d’espionnage franchement moyens (Le rideau déchiré en 1966 et L’étau en 1969), le maître du suspense Alfred Hitchcock revient au début des années 70 dans son pays natal : l’Angleterre. Tandis qu’il retrouve les lieux de son enfance, ainsi que les studios qu’il a arpentés au début de sa très riche carrière, le cinéaste semble reprendre plaisir à filmer avec ce Frenzy qui peut être considéré comme son dernier opus majeur.

Le scénariste Anthony Schaffer, également à l’écriture du Limier (Joseph L. Mankiewicz, 1972), mais aussi plus tard de The Wicker Man (Robin Hardy, 1973) ou encore du Crime de l’Orient-Express (Sidney Lumet, 1974), s’est inspiré d’un roman de l’auteur de polars britanniques Arthur La Bern intitulé initialement Goodbye Piccadilly, Farewell Leicester Square, publié en 1966, puis retitré Frenzy en librairie après le succès rencontré par la version du maître du suspense.

Un suspense relevé d’un grosse pincée d’humour corrosif

Visiblement content de retrouver sa terre natale, Hitchcock met tout son savoir-faire technique et son humour décalé au service de cette énième histoire d’erreur judiciaire. Jetant un œil amusé sur ses œuvres précédentes, le maître anglais semble s’autoparodier avec un grand sens de la jubilation. Doté d’un humour très noir, Frenzy parvient non seulement à nous faire frémir, mais également sourire grâce à des dialogues savoureux et des situations à la lisière de l’absurde.

Ainsi, le tueur à la cravate incarné avec conviction par Barry Foster est alternativement inquiétant et ridicule par moments. Le cinéaste en profite également pour égratigner la police britannique. Tel un adolescent irrévérencieux, le vieil Alfred semble ici gagné par une seconde jeunesse et signe un film uniquement fondé sur le plaisir de son auteur. Grâce au brio de sa réalisation – on n’est pas prêt d’oublier son magnifique plan séquence qui parcoure un escalier depuis l’intérieur d’un bâtiment jusqu’à l’extérieur – le metteur en scène nous entraîne dans cette histoire, certes classique, mais constamment dynamitée par les notations humoristiques d’un homme qui n’a plus rien à perdre.

Frenzy, le dernier gros succès d’Hitchcock

Même si quelques années plus tard son Complot de famille (1976) est encore regardable, on peut considérer à juste titre Frenzy comme le véritable testament cinématographique d’un grand monsieur du cinéma mondial. Ce que le grand public de l’époque n’a pas manqué de célébrer puisque ce thriller sardonique est également son dernier gros succès. Ainsi, rien qu’aux Etats-Unis, le long-métrage qui a coûté 3 500 000 $ (soit 25 710 000 $ au cours de 2024) en rapporte 12 600 000 $ (soit 92 560 000 $ au cours de 2024). Le réalisateur renoue ainsi avec le succès et place son œuvre irrévérencieuse à la 16ème place du podium nord-américain de l’année 1972.

Frenzy, l'affiche de la reprise de 2008

© 1972 Alfred J. Hitchcock Productions / © 2008 Swashbuckler Films. Tous droits réservés.

Lorsqu’il sort en région parisienne le vendredi 26 mai 1972, Frenzy parade sur une quinzaine de sites et s’octroie la troisième place du podium de la semaine avec 57 813 spectateurs curieux de découvrir le dernier méfait du maître du suspense. Bénéficiant de jours supplémentaires d’exploitation, sa deuxième semaine voit même une progression de ses chiffres avec 62 936 retardataires supplémentaires, le film parvenant à se hisser à la deuxième marche du podium parisien ouvert par la comédie de Jean Yanne Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.

Une première exploitation parisienne valeureuse

Visiblement porté par un excellent bouche-à-oreille, Frenzy se maintient encore à la même position en troisième septaine pour des résultats stables autour de 54 128 entrées de plus. Au bout d’un mois, le thriller malin franchit allègrement la barre des 200 000 Franciliens et les dépasse même. Le box-office est alors d’une grande stabilité puisque les deux mêmes films sont en tête pendant plusieurs semaines.

Fin juin, les choses changent avec la reprise événement de Pour une poignée de dollars (Sergio Leone) qui s’impose en tête des nouveautés de la semaine du 21 juin 1972. Frenzy sabre le champagne en 5ème semaine avec encore 40 915 amateurs de cravates. Début juillet, le long-métrage franchit la barre symbolique des 300 000 tickets vendus et confirme l’excellente tenue de son exploitation sur la capitale. Le mois de juillet est un peu plus meurtrier pour le thriller hitchcockien mais le film finira l’été et sa première exploitation avec 416 356 entrées à son compteur.

Par la suite, le distributeur CIC a repris le film au mois d’août 1975 pour un total maigre de 423 entrées supplémentaires sur Paname. En revanche, la reprise de 1982 fut plus lucrative pour le distributeur avec 29 091 tickets déchirés en plus. Un beau score que n’a pas connu le distributeur Swashbuckler Films qui n’a vendu que 1 032 places supplémentaires. Le total, toutes exploitations comprises s’élève donc à 590 565 entrées à Paris et périphérie.

Et dans le reste de la France ?

Pour la France entière, Frenzy est entré directement à la 6ème place du box-office de la fin mai 1972 avec 50 885 tickets déchirés. Le film progresse très largement en seconde semaine avec 84 385 amateurs de polars en plus. Pourtant, c’est véritablement en troisième septaine que le thriller se déploie sur la province entière et que les entrées s’envolent à 145 051 pour une belle troisième place du box-office national. Fin juin 1972, le film tutoie les 500 000 billets et peut donc déjà être considéré comme un gros succès. Tandis que l’exploitation du film marque un peu le pas à Paris au cours de l’été 1972, le métrage fait le tour de la France et grapille de nombreuses entrées au mois de juillet, dépassant les 700 000 tickets. Mi-août, Frenzy arrache les 800 000 entrées et il termine l’été au-dessus des 900 000.

La rentrée scolaire n’est pas signe de décès pour le sleeper de l’été qui continue à passionner les foules avec des entrées régulières de semaines en semaines. Début octobre, le thriller s’enorgueillit de franchir le million d’entrées et il terminera sa course avec 1 296 000 spectateurs dans ses filets. Les reprises suivantes n’ont eu lieu qu’à Paris, sauf celle de 2008 qui a cumulé 1 717 provinciaux de plus pour un total de 1 425 423 entrées. Un sacré succès, donc.

Depuis, le film a été largement exploité en vidéo par l’éditeur Universal qui en possède les droits. De la VHS jusqu’à la très récente édition en UHD 4K (en novembre 2023), mais aussi par le biais de multiples coffrets consacrés au maître du suspense, Frenzy est considéré avec justesse comme un des classiques tardifs du cinéaste.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 24 mai 1972

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Frenzy, l'affiche

© 1972 Alfred J. Hitchcock Productions. All Rights Reserved.

Biographies +

Alfred Hitchcock, Jon Finch, Bernard Cribbins, Barry Foster, Barbara Leigh-Hunt, Anna Massey

Mots clés

Cinéma britannique, Les tueurs fous au cinéma, Les succès de 1972 

 

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Frenzy, l'affiche

Bande annonce de Frenzy (VO)

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