Ciel de plomb : la critique du film (1969)

Western, Comédie | 1h40min
Note de la rédaction :
6/10
6
Ciel de plomb, l'affiche

  • Réalisateur : Giulio Petroni
  • Acteurs : Giuliano Gemma, Magda Konopka, Riccardo Pizzuti, Franco Lantieri, Mario Adorf, Cris Huerta, Alberto Dell’Acqua, Federico Boido
  • Date de sortie: 04 Juin 1969
  • Nationalité : Italien
  • Titre original : ...E per tetto un cielo di stelle
  • Titres alternatifs : A Sky Full of Stars for a Roof (titre international) / Amigos - Die (B)Engel lassen grüßen (Allemagne) / Duell under stjärnorna (Suède) / Por techo, las estrellas (Espagne) / Quem Dispara Primeiro (Portugal) / En kule i pannen (Norvège) / Tetőnk, a csillagos ég (Hongrie) / Teksasin taivaan alla (Finlande) / A Pistola é Minha Bíblia (Brésil) / Ringo, una biblia y una pistola (Argentine)
  • Année de production : 1968
  • Autres acteurs : Julie Menard, Anthony Dawson, Sandro Dori, Franco Balducci
  • Scénaristes : Alberto Areal, Francesco Martino
  • Monteur : Enzo Alabiso
  • Directeur de la photographie : Carlo Carlini
  • Compositeur : Ennio Morricone
  • Chef maquilleur : Franco Di Girolamo
  • Chef décorateur : Piero Filippone
  • Directeur artistique : -
  • Producteur : Gianni Hecht Lucari
  • Producteur exécutif : Fausto Saraceni
  • Société de production : Documento Film
  • Distributeur : La Société Nouvelle des Acacias (SNA)
  • Distributeur reprise : -
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeur vidéo : Studiocanal (DVD, 2008)
  • Date de sortie vidéo : 22 juillet 2008
  • Budget : -
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 317 064 entrées / 110 791 entrées
  • Box-office italien : 3 638 000 entrées
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleur / Son : Mono
  • Illustrateur/Création graphique : © Rodolfo Gasparri. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © StudioCanal. All Rights Reserved. Tous droits réservés.
Note des spectateurs :

Western picaresque, Ciel de plomb vaut surtout pour la puissance comique du duo formé par Giuliano Gemma et Mario Adorf, ainsi que pour la partition inspirée d’Ennio Morricone. Le script, lui, est aux abonnés absents.

Synopsis : Deux vagabonds se rencontrent et deviennent bientôt des compagnons de voyage. Mais l’un d’eux, Tim, est poursuivi par un tueur fou et sa bande d’hommes armés pour régler un vieux compte.

Pour le meilleur et pour le rire…

Critique : Lorsqu’il aborde le tournage de Ciel de plomb (1968), le réalisateur Giulio Petroni a déjà derrière lui un titre majeur dans le genre du western, à savoir La mort était au rendez-vous (1967) avec Lee Van Cleef, considéré comme un petit classique du genre. Avec Ciel de plomb (1968), il réitère dans un style bien plus détendu qui est d’ailleurs la marque de fabrique de sa star Giuliano Gemma depuis le triomphe rencontré par son diptyque sur Ringo réalisé par Duccio Tessari (Un pistolet pour Ringo et Le retour de Ringo). Devenue une véritable star internationale, Giuliano Gemma préfère interpréter des rôles de héros bondissants plutôt que des personnages torturés comme ceux que l’on rencontre dans les films de Sergio Leone.

Pourtant, le début de Ciel de plomb nous met sur la voie d’un western dramatique et sans concession avec l’attaque très violente d’une diligence qui se termine par un massacre généralisé. Les accents lyriques de la musique d’Ennio Morricone, ainsi que la réalisation inspirée de Giulio Petroni, à grands coups de gros plans sur des mines patibulaires laissent augurer un spectacle fort et tendu. Toutefois, cette impression s’évanouit bien rapidement puisque les séquences suivantes sont surtout marquées par un humour prononcé. Dès lors, la charte de Ciel de plomb apparaît clairement : il s’agit ici d’alterner quelques moments graves avec une bonne dose d’humour.

Ciel de plomb, une préfiguration du western parodique

En fait, Ciel de plomb fonctionne sur le principe des aventures picaresques en mettant en scène un héros roublard et coureur de jupons (Giuliano Gemma) qui s’acoquine avec un gros nounours illettré et un brin crétin (excellent Mario Adorf). Ce duo constitue donc le seul fil rouge d’un script peu structuré qui enchaîne les mésaventures sans en développer aucune. Seul élément récurrent, le jeune manipulateur est poursuivi durant tout le film par une bande de brigands menés par un très bon Federico Boido dont le rôle est un peu plus consistant que d’ordinaire.

Ciel de plomb anticipe donc de peu la constitution du duo Terence HillBud Spencer auquel on pense beaucoup ici, jusque dans la bagarre de saloon homérique. Dans cette comédie westernienne, l’ambiance est davantage proche de la Commedia dell’arte que des accents lyriques de certaines œuvres du genre réalisées à la même époque. Grâce à l’implication de l’ensemble du casting, mais aussi à la maîtrise de Giulio Petroni, bien aidé par la musique d’Ennio Morricone, Ciel de plomb n’est aucunement un mauvais bougre et constitue un divertissement très agréable à suivre.

Quand l’humour annonce le déclin d’un genre

Pour autant, son absence d’enjeux narratifs forts, ainsi que la tendance à pratiquer un humour un peu lourd n’en font pas non plus un modèle du genre. On dira qu’il annonce surtout le déclin progressif d’un genre alors surexploité par sa propension à virer à la parodie. Le spectacle doit donc être réservé aux amateurs de western italien et non aux inconditionnels du style classique américain.

Se classant à la 22ème place du box-office italien annuel avec 3,6 millions d’entrées, Ciel de plomb est un succès correct, mais qui n’explose en rien les compteurs d’un Giuliano Gemma habitué à côtoyer les sommets au cours des années 60. Cela explique sans doute l’absence de suite d’un duo qui fonctionne pourtant très bien à l’écran.

La sortie française du film au mois de juin 1969

Sorti en France en juin 1969, Ciel de plomb débarque sur les écrans la même semaine que l’excellent Colorado (Sergio Sollima, 1967) avec Lee Van Cleef et Tomas Milian. Si ce dernier prend la tête du box-office parisien avec 40 946 spectateurs dans sept salles, Ciel de plomb n’est pas en reste avec 31 622 clients dans seulement cinq salles. Le métrage se classe donc troisième du box-office parisien début juin 1969. Mais la semaine suivante, le Giuliano Gemma doit laisser sa place à d’autres nouveautés et voit ses entrées dégringoler.

Ciel de plomb terminera sa carrière parisienne avec tout de même 110 791 Franciliens. Dans le reste de la France, le film a triplé ses entrées en atteignant 317 064 convives. On notera que Colorado finira de son côté avec plus de 800 000 tickets vendus, soit une vraie belle affaire. Il faut dire que le western est d’excellente facture, contrairement à ce Ciel de plomb plus dispensable et qui marquait, même pour la France, un recul des entrées pour la star Gemma.

Depuis, la comédie westernienne n’a été éditée qu’une seule fois en France avec un DVD datant de 2008 à la qualité moyenne. La copie actuellement disponible sur les plateformes aurait bien besoin d’une restauration.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 4 juin 1969

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Ciel de plomb, l'affiche

© 1968 StudioCanal / Affiche : Rodolfo Gasparri. Tous droits réservés.

Biographies +

Giulio Petroni, Giuliano Gemma, Magda Konopka, Riccardo Pizzuti, Franco Lantieri, Mario Adorf, Cris Huerta, Alberto Dell’Acqua, Federico Boido

Mots clés

Western spaghetti, Comédie de duo, Les arnaqueurs au cinéma, Les cavales au cinéma

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