Acteur et producteur américain, Wesley Snipes est né en 1962 à Orlando, en Floride. Dès son plus jeune âge, ses parents déménagent dans le sud du Bronx où il mène toute sa scolarité, intégrant assez rapidement une école d’art. Alors qu’il est adolescent, sa famille retourne à Orlando à son grand désespoir. Pourtant, Wesley Snipes ne s’avoue pas vaincu et crée une compagnie théâtrale de marionnettes avec quelques potes.
L’ascension des années 80-90
Finalement, toujours décidé à devenir acteur, Wesley Snipes revient à New York où il étudie l’art dramatique à Purchase. Il en sort diplômé en 1985 et commence à arpenter les scènes musicales de Broadway. A cette même époque, il multiplie les castings et obtient enfin un second rôle dans Femme de choc (Michael Ritchie, 1986) avec Goldie Hawn. Il est également sélectionné par Martin Scorsese pour le clip Bad de Michael Jackson. Enfin, il obtient un rôle important dans le drame Les Chemins de la gloire (Joe Roth, 1986).
Par la suite, il est encore visible en second couteau dans la comédie sportive Les Indians (David S. Ward, 1989) et dans le polar noir The King of New York (Abel Ferrara, 1990). Toutefois, sa rencontre artistique la plus importante intervient lorsqu’il est sollicité par Spike Lee. Ensemble, ils tournent Mo’ Better Blues (1990) et surtout Jungle Fever (1991). Ainsi, Wesley Snipes accède aux premiers rôles, ce qui est confirmé par le succès de New Jack City (Mario Van Peebles, 1991).
L’année 1992 confirme la tendance et permet à Wesley Snipes de devenir une star avec les succès américains de la comédie sportive Les blancs ne savent pas sauter (Ron Shelton, 1992) où il est associé à Woody Harrelson, et du film d’action Passager 57 (Kevin Hooks, 1992). En France, le premier a attiré 257 363 fans de basket, tandis que le second a connu une belle carrière de série B avec 470 590 passagers. Dès lors, Wesley Snipes est en haut de l’affiche, généralement associé à un nom plus bankable. Il joue avec Dennis Hopper dans L’extrême limite (James B. Harris, 1993), Sean Connery dans Soleil levant (Philip Kaufman, 1993) et devient l’antagoniste de Sylvester Stallone dans le très kitsch Demolition Man (Marco Brambilla, 1993). On notera que ce dernier film fut une déception au box-office mondial.
Une suite d’échecs commerciaux durant la deuxième moitié des années 90
L’année suivante, Snipes est seul en tête d’affiche pour Drop Zone (John Badham, 1995) qui est un gros échec international. Conscient de son statut précaire, l’acteur se diversifie et joue dans le film de travestis Extravagances (Beeban Kidron, 1995) qui tente de surfer sur le succès mondial de Priscilla, folle du désert, le talent en moins. Enfin, son duo avec Woody Harrelson est reformé le temps d’un piteux Money Train (Joseph Ruben, 1995) qui est un nouveau bide. Même punition pour Le fan (Tony Scott, 1996) où il est opposé à Robert De Niro et même Meurtre à la Maison Blanche (Dwight H. Little, 1997). Seul vrai bon film de la période, Pour une nuit… (Mike Figgis, 1998) où l’acteur donne la réplique à Nastassja Kinski.
Enchaînant les contre-performances au box-office, la gloire est déjà passée pour le comédien qui fait des choix malheureux. Il est encore en sursis lorsque sort U.S. Marshals (Stuart Baird, 1998) qui connaît un petit succès grâce à son statut de suite du Fugitif. L’unique bonne nouvelle vient du succès rencontré par Blade (Stephen Norrington, 1998) qui ouvre le bal des films de super-héros puisque le personnage appartient au catalogue Marvel. En France, le score est moyen avec 653 288 vampires dans les salles.
Grâce à ce succès, Wesley Snipes retrouve pendant un temps les premiers rôles et le haut de l’affiche, mais personne ne se passionne pour L’art de la guerre (Christian Duguay, 2000) et le comédien commence à cachetonner dans des produits qui échouent directement en vidéo. Le comédien, par ailleurs empêtré dans des affaires personnelles troubles qui font la joie des tabloïds, ne peut guère plus compter que sur la franchise Marvel qui le maintient artificiellement en place. Il joue ainsi dans le correct Blade II (Guillermo del Toro, 2002) et dans l’exécrable Blade Trinity (David S. Goyer, 2004).
Un long purgatoire dans les DTV et un passage par la case prison
S’ouvre la période sombre pour le comédien qui ne joue plus que dans des DTV et qui doit faire face à des poursuites du fisc américain qui l’accuse d’avoir dissimulé des fonds. Une procédure judiciaire très longue s’ouvre et se termine par une condamnation à trois ans de prison ferme. Malgré un appel qui a différé la peine, Wesley Snipes est incarcéré de décembre 2010 à avril 2013 pour fraude fiscale se chiffrant à plusieurs dizaines de millions de dollars.
Wesley Snipes, un retour compliqué ?
Son retour à Hollywood est compliqué, mais il peut compter sur quelques anciens camarades pour l’aider dans sa démarche. Il participe ainsi à Expendables 3 (Patrick Hughes, 2014) avec son pote Sylvester Stallone. De retour, l’ancienne gloire cachetonne à nouveau dans des produits de seconde zone, tout en jouant tout de même dans Dolemite Is My Name (Craig Brewer, 2019), Un prince à New York 2 (Craig Brewer, 2021) et retrouvant même son rôle iconique de Blade dans Deadpool & Wolverine (Shawn Levy, 2024) qui pourraient contribuer à le remettre définitivement en selle.