John Badham

Réalisateur, Producteur
La fièvre du samedi soir, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Britannique
  • Date de naissance : 25 août 1939 à Luton (UK)
  • Crédits visuel : © 1977 Paramount Pictures / Affiche : Diener-Hauser. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur et producteur britannique, John Badham est né à Luton en 1939 d’un père général américain et d’une actrice anglaise. Alors qu’il est très jeune, John suit sa famille aux États-Unis dans l’État de l’Alabama. John Badham suit ensuite les cours de l’université de Yale, avant d’être embauché à la fin des années 60 à la télévision. Au cours des années 70, il se fait la main en tant que réalisateur sur de nombreux épisodes de séries télévisées et des téléfilms, ce qui lui a permis d’accumuler une bonne expérience.

Le triomphe de La fièvre du samedi soir

Ainsi, John Badham tourne des épisodes de Night Gallery, Les rues de San Francisco ou encore de Kung Fu. Il parvient finalement à réaliser un premier film de cinéma avec la comédie sportive Bingo (1976), menée par une brochette d’acteurs noirs dont Billy Dee Williams et Richard Pryor. Mais cette première réalisation qui a été à peine vue en France est rapidement éclipsée par le triomphe remporté par son deuxième long-métrage, le cultissime La fièvre du samedi soir (1977) qui révèle au monde entier John Travolta. Le premier film disco (comme le proclamait l’affiche d’alors) au budget limité de 3,5 M$ touche le pactole avec des recettes nord-américaines s’élevant à 139, 4 M$. En France, le métrage dépasse toutes les espérances pour un film musical et attire 4,3 millions de spectatrices en pamoison.

Le temps des grosses productions commerciales

Dracula, l'affiche du John Badham

© 1979 The Mirisch Corporation – Universal Pictures. Tous droits réservés.

Devenu en un seul film un cinéaste qui compte au sein de l’industrie hollywoodienne, John Badham s’illustre en signant une nouvelle version de Dracula (1979) avec Frank Langella et Laurence Olivier. Malgré des échos globalement favorables, le film est un semi-échec et les Français eux même se sont sentis peu concernés avec seulement 332 834 suceurs de sang dans les salles obscures. Pourtant, John Badham ne se décourage pas et tourne un film plus personnel intitulé C’est ma vie, après tout ! (1981) avec Richard Dreyfuss et John Cassavetes. La comédie dramatique indiffère aux États-Unis et la France boude le spectacle (21 271 égarés).

Il était temps pour John Badham de montrer ce dont il est capable sur le plan technique. Il enchaîne alors deux productions d’action matinées de SF. Tonnerre de feu (1983) et son hélicoptère ont connu un petit succès aux États-Unis et en France (avec 1,6 millions de pilotes), tandis que WarGames (1983) a largement séduit les ados américains. En France, le film se hisse au même niveau que son prédécesseur, mais deviendra culte avec le temps. Il a surtout permis à Matthew Broderick d’acquérir une jolie notoriété dès l’adolescence.

Wargames, l'affiche

© 1983 United Artists- Sherwood Productions. Tous droits réservés.

John Badham, entre échecs et succès

En 1985, le réalisateur signe le drame sportif Le prix de l’exploit qui est un très gros échec aux States. Le métrage n’a été exploité que dans quelques salles provinciales en France, en 1987. Les jeunes de l’époque se souviennent davantage de Short Circuit (1986), nouvelle incursion du réalisateur dans la SF. Le film fonctionne bien aux États-Unis, mais la France est moins entichée du robot avec seulement 234 747 futurs ingénieurs dans les salles déjà marquées par la crise du cinéma.

Devenu un pur Yes Man de l’industrie du divertissement, John Badham enchaîne avec la comédie policière Étroite surveillance (1987) où il retrouve Richard Dreyfuss. La comédie rencontre un beau succès aux États-Unis, mais ne connaît pas le même engouement en France (303 034 spectateurs), malgré des qualités indéniables. La confiance des producteurs est telle qu’ils confient à Badham la réalisation de Comme un oiseau sur la branche (1990), comédie d’action menée par Mel Gibson et Goldie Hawn dont on attend un carton. Le succès est certes au rendez-vous mais le métrage ne se hisse qu’à la 14ème place annuelle et n’est donc pas le hit escompté. En France, Comme un oiseau sur la branche tombe du nid avec seulement 787 034 bêtes à plumes dans leur cage.

Etroite surveillance, l'affiche

© 1987 Touchstone Pictures / Affiche : Philippe – Grey. Tous droits réservés.

Des échecs répétés dans les années 90

Rien de tel à priori qu’un bon buddy movie pour se remettre en selle. Pourtant le duo Michael J. Fox / James Woods a beau employer La manière forte (1991), rien n’y fait. La comédie poussive est un échec aux States et la France est distante (309 539 ados, dont votre serviteur). John Badham est ensuite convié à tourner la version américaine du Nikita de Luc Besson. Cela donne le médiocre Nom de code : Nina (1993) avec Bridget Fonda qui fait de la figuration pourtant où il est distribué (en France, le résultat est sans appel avec 55 148 curieux). Pour compenser, Badham accepte de tourner la suite de son succès de 1987 (Étroite surveillance pour mémoire) : Indiscrétion assurée (1993) ne réitère pas la réussite du premier opus et l’échec est au tournant. En France, le premier film est déjà largement oublié et ils n’ont été que 108 508 spectateurs à faire le déplacement.

Cette suite d’échecs a fortement entamé le crédit du réalisateur qui se voit obligé d’accepter un peu n’importe quelle commande. Il filme ainsi les sauts vertigineux effectués par Wesley Snipes dans Drop Zone (1994) qui est un nouveau bide pour un cinéaste qui ne semble plus avoir la foi. En France, Wesley Snipes n’a attiré que 212 240 fans de voltige, ce qui est moins bon que son concurrent direct sur un sujet similaire (Terminal Velocity, de Sarafian avec Charlie Sheen et Nastassja Kinski et leurs 235 385 adeptes de saut dans le vide).

Retour à la case télévision durant plus de vingt ans

L’année suivante, Badham dirige la star montante Johnny Depp dans le thriller bancal Meurtre en suspens (1995) qui est un nouvel échec américain. La France est un peu plus réceptive avec 437 221 spectateurs. Toutefois, le polar sera le dernier film de John Badham à sortir sur nos écrans puisque le suivant est le bien nommé Incognito (1997), un improbable thriller avec Jason Patric et Irene Jacob.

A partir de là, John Badham retourne travailler pour la télévision et s’il a donné l’impression aux cinéphiles d’avoir disparu de la circulation, en réalité le cinéaste n’a jamais cessé de tourner. Jusqu’à nos jours, il a mis en scène une bonne cinquantaine d’épisodes de séries TV et de téléfilms. On peut citer parmi ses travaux des épisodes pour The Shield, Heroes, Esprits criminels, Enquêteur malgré lui, Nikita, Arrow, Supernatural et Siren.

John Badham restera donc comme un technicien consciencieux et parfois talentueux qui aura fait les beaux jours de l’industrie hollywoodienne durant une cinquantaine d’années de bons et loyaux services.

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages cinéma uniquement) :

  • 1976 : Bingo (The Bingo Long Traveling All-Stars & Motor Kings)
  • 1977 : La Fièvre du samedi soir (Saturday Night Fever)
  • 1979 : Dracula
  • 1981 : C’est ma vie, après tout ! (Whose Life Is It Anyway?)
  • 1983 : Tonnerre de feu (Blue Thunder)
  • 1983 : WarGames
  • 1985 : Le Prix de l’exploit (American Flyers)
  • 1986 : Short Circuit
  • 1987 : Étroite Surveillance (Stakeout)
  • 1990 : Comme un oiseau sur la branche (Bird on a Wire)
  • 1991 : La Manière forte (The Hard Way)
  • 1993 : Nom de code : Nina (Point of No Return)
  • 1993 : Indiscrétion assurée (Another Stakeout)
  • 1994 : Drop Zone
  • 1995 : Meurtre en suspens (Nick of Time)
  • 1997 : Incognito
  • 1998 : Floating Away (téléfilm sorti en salles aux États-Unis)
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