Actrice germano-américaine naturalisée italienne, Barbara Bouchet (de son vrai nom Barbara Gutscher) est née en 1943 à Reichenberg, ville située dans les Sudètes revendiquées par l’Allemagne nazie car peuplée majoritairement d’Allemands. Après la guerre, sa famille a été déplacée vers l’Allemagne, puis a obtenu un visa pour partir aux Etats-Unis. Barbara Bouchet a donc passé son adolescence vers San Francisco où elle a participé à un groupe de jeunes danseurs nommés KPIX Dance Party. Ensemble, ils ont écumé les plateaux de télévision américains de la fin des années 50 jusqu’en 1962.
Barbara Bouchet, la carrière américaine
A cette époque, Barbara envisage de devenir actrice et déménage en conséquence à Los Angeles afin de percer à Hollywood. Elle a ainsi débuté sa riche carrière d’actrice qui va s’étendre de 1964 à nos jours pour un total d’une centaine de titres. Elle commence par des rôles non crédités dans des comédies où seul son charme est sollicité. Ainsi, on peut l’apercevoir dans Madame croque-maris (Jack Lee Thompson, 1964), mais c’est vraiment dans Première victoire (Otto Preminger, 1965) qu’elle décroche un second rôle parlant. En 1967, elle décroche le rôle de Moneypenny dans la parodie Casino Royale (collectif, 1967), puis enchaîne avec un épisode de la série Star Trek où elle incarne une extra-terrestre. Bouchet est encore visible aux States dans Sweet Charity (Bob Fosse, 1969), avant qu’elle de décide de retourner en Europe pour y tourner dans des films de série B, notamment en Italie.
Barbara Bouchet, au service du bis italien
Dès lors, Barbara Bouchet va étaler ses charmes dans bon nombre de productions racoleuses typiques du cinéma bis rital de l’époque. Mais c’est aussi ce qui lui permet d’acquérir un statut de starlette du bis, d’autant que son jeu d’actrice n’est pas mauvais.
On peut apprécier ses talents dans La vie sexuelle de Don Juan (Alfonso Brescia, 1971), La tarentule au ventre noir (Paolo Cavara, 1971), Milan calibre 9 (Fernando Di Leo, 1972), A la recherche du plaisir (Silvio Amadio, 1972). Ensuite, elle devient carrément la vedette de plusieurs films comme La dame rouge tua sept fois (Emilio Miraglia, 1972), La longue nuit de l’exorcisme (Lucio Fulci, 1972), Les mille et une nuits érotiques (Antonio Margheriti, 1972).
Toutefois, elle ne se laisse pas complètement enfermée dans ce cinéma et tourne également avec quelques pointures dans Vertiges (Mauro Bolognini, 1975) ou dans des comédies populaires comme Le canard à l’orange (Luciano Salce, 1975). Les bisseux la retrouvent dans L’ombre d’un tueur (Antonio Margheriti, 1976), Diamants de sang (Fernando Di Leo, 1977) et dans des comédies comme Je suis photogénique (Dino Risi, 1980) ou Les zizis baladeurs (Sergio Martino, 1980). Malgré sa présence dans Diamond Connection (Sergio Bergonzelli, 1984), la fin du cinéma bis italien la condamne à tourner pour la télévision pendant de nombreuses années.
Le revival des années 2000-2010
Au cours des années 90, elle se lance dans la création et conception de cassettes vidéo dédiées à l’aérobic, ce qui lui permet de bien vivre durant cette décennie très creuse pour elle. A partir des années 2000, Barbara Bouchet retrouve la faveur de cinéastes qui ont grandi en regardant ses films. Ainsi, elle est de l’imposant casting de Gangs of New York (Martin Scorsese, 2002) et retrouve de nombreux emplois à la télévision italienne dans des séries et téléfilms. En 2009, elle joue dans Giallo ? (Antonio Capuano) qui rend hommage au genre des années 70.
Elle est également visible dans le déplorable Darkside Witches (Gerard Diefenthal, 2015), mais aussi dans Easy (Andrea Magnani, 2017) et surtout dans Calibro 9 (Toni D’Angelo, 2020) qui est la suite directe de son film culte Milan calibre 9 datant de 1972. Le résultat ne semble guère concluant si on en juge par la note des spectateurs sur Imdb.