Réalisateur et scénariste italien, Dino Risi est l’un des maîtres de la comédie italienne grinçante. Il est le fils d’un médecin et a lui-même commencé par étudier cette discipline où il a obtenu un doctorat. Pourtant, il se lie au milieu intellectuel milanais dans lequel on trouve également Luigi Comencini. Dino Risi débute finalement au cinéma dans les années 40 comme assistant de Mario Soldati et d’Alberto Lattuada.
Un réalisateur commercial en recherche de style personnel
Il doit patienter jusqu’à la fin de la guerre pour passer enfin à la réalisation avec des courts-métrages documentaires dont Barboni (1946) qui est primé à la Mostra de Venise. Puis, il multiplie les documentaires et l’écriture de scripts pour les autres et parvient enfin à passer au long-métrage de fiction en 1952 avec la comédie Vacanze col gangster où l’on peut reconnaître le jeune Terence Hill. Après cet essai, il participe au film collectif L’amour à la ville (1953), mais commence à être repéré grâce à deux comédies tournées pour mettre en valeur Vittorio De Sica et Sophia Loren : il s’agit du Signe de Vénus (1955) et Pain, amour, ainsi soit-il (1955) qui est le dernier segment d’une trilogie à succès.
Les premières comédies caustiques
Pourtant, son premier vrai beau succès personnel intervient avec Pauvres, mais beaux (1957) qui montre sa capacité à saisir l’air du temps. Il donne à ce triomphe deux suites intitulées Beaux, mais pauvres (1957) et enfin Pauvres millionnaires (1959). Mais surtout, le cinéaste entame un partenariat très fécond avec Vittorio Gassman qu’il valorise dans plusieurs comédies brillantes comme L’homme aux cent visages (1960) et Le fanfaron (1962). Ces œuvres commencent à se teinter d’une certaine noirceur que l’on retrouve également dans deux films majeurs comme L’inassouvie (1960) et surtout Une vie difficile (1961) avec le magnifique Alberto Sordi. On lui doit aussi une brillante analyse de la montée du fascisme dans La marche sur Rome (1962).
Le temps de la cruauté et de la misanthropie
Dino Risi confirme la puissance et la causticité de son humour avec le classique film à sketchs Les monstres (1963). La suite des années 60 est toutefois moins porteuse avec beaucoup de films à sketchs qui diluent un peu son talent. Toutefois, il revient en très grande forme avec Une poule, un train… et quelques monstres (1969) qui est un festival Nino Manfredi. Jubilatoire. Risi pratique de plus en plus l’impertinence alors que la censure s’assouplit. Ainsi, il livre La femme du prêtre (1970) ou encore le bijou Au nom du peuple italien (1971). Puis, il confirme son goût pour la comédie avec Rapt à l’italienne (1973) et Sexe fou (1973).
Mais c’est le drame bouleversant Parfum de femme (1974) qui va attirer tous les regards. Le film obtient deux nominations aux Oscars et permet à Vittorio Gassman de décrocher le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes en 1975. Enfin, en France, le métrage déplace 2,3 millions de spectateurs et reçoit le César du meilleur film étranger. Même si Dino Risi va continuer à tourner des comédies, il réalise aussi des drames très sombres comme Ames perdues (1976), La chambre de l’évêque (1977) ou Dernier amour (1978). On adore également ses sketchs cruels pour l’anthologie collective Les nouveaux monstres (1977), pur bijou de misanthropie.
Les dernières années en demi-teinte
Les années 80 vont être moins porteuses pour un cinéaste qui commence à s’égarer dans une forme de vulgarité facile. On lui doit notamment Je suis photogénique (1980), Les derniers monstres (1982) et deux longs-métrages tournés avec Coluche : la comédie Le bon roi Dagobert (1984) qui dépasse le million d’entrées en France et le drame de guerre Le fou de guerre (1985) qui est un flop. Egalement, on se souvient du drame Fantôme d’amour (1981) avec Marcello Mastroianni et la divine Romy Schneider.
Après 1985, le cinéaste commence à tourner pour la télévision et sa carrière suit le déclin inexorable de l’industrie italienne. On ne retiendra de cette période de vache maigre que Valse d’amour (1990) où il retrouve une fois de plus son complice Vittorio Gassman.
Finalement, Dino Risi décède en 2008 à l’âge de 91 ans. Il est le père de Claudio et Marco Risi qui sont également devenus des cinéastes.