Yannick : la critique du film (2023)

Comédie dramatique | 1h07min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Affiche de Yannick de Quentin Dupieux, avec Raphaël Quénard

  • Réalisateur : Quentin Dupieux
  • Acteurs : Pio Marmaï, Félix Bossuet, Blanche Gardin, Sébastien Chassagne, Raphaël Quenard
  • Date de sortie: 02 Août 2023
  • Nationalité : Français
  • Titre original : Yannick
  • Titres alternatifs : -
  • Année de production : 2023
  • Autres acteurs : Agnès Hurstel, Jean-Paul Solal, Mustapha Abourachid, Sava Lolov
  • Scénariste : Quentin Dupieux
  • Monteur : Quentin Dupieux
  • Directeur de la photographie : Quentin Dupieux
  • Compositeur : -
  • Chef maquilleur : -
  • Chef décorateur : Bruno Hadjadj
  • Directeur artistique : Joan Le Boru
  • Producteurs : Hugo Sélignac, Mathieu Verhaeghe, Thomas Verhaeghe, Quentin Dupieux
  • Producteurs exécutifs : -
  • Sociétés de production : Chi-Fou-Mi Production, Atelier de Production
  • Distributeur : Diaphana Distribution
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeur vidéo :
  • Date de sortie vidéo :
  • Budget :
  • Box-office France / Paris-Périphérie : entrées / entrées
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.33 : 1 / Couleur / Son : 5.1
  • Festivals : Festival international du film de Locarno 2023 : en compétition
  • Nominations : -
  • Récompenses : -
  • Illustrateur/Création graphique : © Checkmorris. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2023 Atelier de Production, Chi-Fou-Mi Productions . All Rights Reserved. Tous droits réservés.
  • Attachés de presse : Monica Donati
Note des spectateurs :

Comédie dramatique décalée, Yannick est sans doute le film le plus accessible de Quentin Dupieux, porté par une thématique sociale forte et une interprétation de premier ordre. A découvrir !

Synopsis : En pleine représentation de la pièce « Le Cocu », un très mauvais boulevard, Yannick se lève et interrompt le spectacle pour reprendre la soirée en main…

Yannick ou le film-surprise de Quentin Dupieux

Critique : Véritable contrebandier du cinéma français, Quentin Dupieux tourne plus vite que son ombre et se veut toujours plus original en trouvant des concepts accrocheurs. Après avoir livré un Fumer fait tousser complètement barré, mais aussi très inégal et qui semblait comme un recul au sein de sa filmographie pléthorique, le cinéaste a ressenti le besoin de revenir à un cinéma encore plus bricolé, comme improvisé. Il a donc choisi d’écrire le script de Yannick avec cette fois-ci un postulat plus réaliste, afin de pouvoir tourner le long-métrage en seulement six jours dans un lieu unique, en l’occurrence un théâtre parisien.

La volonté du réalisateur était de concevoir l’ensemble en secret et d’offrir ainsi à son public une œuvre-surprise qui serait comme un cadeau. Pour cela, Dupieux a souhaité réunir Blanche Gardin et Raphaël Quenard qui n’avaient qu’une scène en commun dans Fumer fait tousser. Il leur a adjoint Pio Marmaï et Sébastien Chassagne afin de compléter un quatuor parfaitement rodé pour cette comédie qui prend toutefois des accents dramatiques au fur et à mesure de la projection.

Yannick, photo d'exploitation

Copyright Atelier De Production / Chi-Fou-Mi Productions / Quentin Dupieux. Tous droits réservés.

Un film plus réaliste et à la thématique sociale

Plus réaliste dans son approche, Yannick propose tout de même un point de départ original puisqu’un spectateur peu satisfait du vaudeville auquel il assiste  décide d’interrompre la représentation pour se plaindre de la nullité de la pièce. S’ensuit une prise d’otages au cœur de cette salle parisienne qui est à la fois comique par les interactions entre les personnages et dramatique par les sous-entendus sociétaux inhérents à la situation. Effectivement, le jeune homme brillamment interprété par Raphaël Quenard est un gars simple issu du petit peuple. Celui-ci fait partie des fameux invisibles, ces travailleurs de l’ombre (il est gardien de nuit) qui furent un temps en première ligne lors de la crise sanitaire, mais qui ont ensuite été renvoyés manu militari à leur modeste condition.

Face à lui, les acteurs de seconde zone qui sont joués par Pio Marmaï, Blanche Gardin et Sébastien Chassagne incarnent une certaine intelligentsia parisienne, même si la pièce qu’ils défendent sur scène est particulièrement médiocre. Lors d’une scène très dure où Pio Marmaï reprend l’ascendant sur le preneur d’otages, un véritable mépris de classe peut enfin éclater. Dès lors, Quentin Dupieux se fait l’écho du fossé qui s’est peu à peu creusé entre les classes populaires et les classes moyennes. Yannick démontre ainsi par l’absurde la difficulté de se parler actuellement au cœur de la société française, ainsi que l’incompréhension entre catégories sociales différentes.

Yannick est encore trop court, mais s’impose comme une réussite

Malheureusement, comme toujours avec les œuvres trop courtes de Quentin Dupieux, cette thématique passionnante n’est qu’effleurée. Toutefois, malgré sa courte durée d’une heure, Yannick parvient à émouvoir dans les dix dernières minutes. La pièce réinventée par le prolétaire s’avère finalement plus amusante que le vaudeville joué précédemment; et le personnage trouve ainsi une forme de reconnaissance, même si cela se teinte d’une forte amertume lors du plan final que nous ne révélerons pas.

Tourné dans un format carré un peu frustre (1. 33), Yannick n’est pas tant un bel objet cinématographique qu’une exploration du jeu d’acteurs tous formidables. Son aspect plus réaliste risque bien de conquérir un nouveau public, moins chahuté que d’habitude par les turpitudes bis du cinéaste trublion, mais ceux qui estiment qu’un long-métrage devrait avant tout être un spectacle divertissant risquent bien d’être déçus par tant de sobriété. Et si, après tout, le plus bel hommage à rendre à Yannick n’était pas que des spectateurs se lèvent lors de la séance pour protester contre le film ?

Critique de Virgile Dumez

Box-office :

Avec 130 505 entrées dans 301 salles, Yannick est le 3e plus gros démarrage pour un film de Quentin Dupieux. Un score remarquable face à la concurrence féroce d’Oppenheimer, Barbie et En eaux très troubles. Dupieux a fait mieux que Mandibules, qui bénéficiait de 81 salles supplémentaires, mais, d’un autre côté, pâtissait des lendemains peu réjouissants de la crise de la Covid 19. Seuls Steaks (197 722 entrées, mais dans 413 salles) et Incroyable mais vrai (133 330 entrées dans 377 salles) ont fait mieux.

Ce box-office favorable est alimenté par des critiques largement enthousiastes qui ont fait de cette comédie le film français de l’été 2023, et la présence de Raphaël Quénard, enfin en tête d’affiche. Le chouchou des cinéphiles, dans Chien de la casse, a fait craquer une frange de cinéphiles qui s’avèrent être le même cœur de cible que celui de Yannick.

Box-office par Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 2 août 2023

Affiche de Yannick de Quentin Dupieux, avec Raphaël Quénard

Affiche par Checkmorris – © 2023 Atelier de Production, Chi-Fou-Mi Productions

Biographies +

Quentin Dupieux, Pio Marmaï, Félix Bossuet, Blanche Gardin, Sébastien Chassagne, Raphaël Quenard

Mots clés

Comédie décalée, Les prises d’otages au cinéma

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