Le messager de la mort : la critique du film (1989)

Policier | 1h31min
Note de la rédaction :
4,5/10
4,5
Le messager de la mort, l'affiche

  • Réalisateur : J. Lee Thompson
  • Acteurs : Charles Bronson, John Ireland, Trish Van Devere, Gene Davis, Charles Dierkop, Jeff Corey, Laurence Luckinbill
  • Date de sortie: 09 Août 1989
  • Année de production : 1988
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Messenger of Death
  • Titres alternatifs : Das Gesetz ist der Tod (Allemagne) / Dödens budbärare (Suède) / Mensajero de la muerte (Espagne) / Mensageiro da Morte (Portugal) / Posłaniec śmierci (Pologne) / Dødens budbringer (Norvège) / El mensajero de la muerte (Mexique) / Il segno della vendetta (Italie) / A bosszú angyala (Hongrie) / Tuomion enkeli (Finlande)
  • Autres acteurs : Daniel Benzali, Marilyn Hassett, Don Kennedy, Penny Peyser, John Solari, Bert Williams, Duncan Gamble
  • Scénariste : Paul Jarrico
  • D'après : le roman The Avenging Angel de Rex Burns
  • Monteur : Peter Lee-Thompson
  • Directeur de la photographie : Gideon Porath
  • Compositeur : Robert O. Ragland
  • Cheffe Maquilleuse : Carla M. Fabrizi
  • Directeur artistique : Whitney Brooke Wheeler
  • Producteurs : Pancho Kohner, avec Richard Driscoll, Patricia G. Payró
  • Producteurs exécutifs : Yoram Globus, Menahem Golan
  • Sociétés de production : The Cannon Group, Golan-Globus Productions
  • Distributeur : Cannon France / Pathé Europa
  • Editeurs vidéo : Delta Vidéo (VHS, 1990 et 1993) / MGM / United Artists (DVD, 2004, 2006) / Sidonis Calysta (DVD et blu-ray, 2020)
  • Dates de sortie vidéo : 1990 (VHS) / 1993 (VHS) / 20 juillet 2004 (DVD) / 8 mars 2006 (DVD) / 3 février 2020 (DVD et blu-ray)
  • Budget :
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 45 617 entrées / 19 576 entrées
  • Box-office nord-américain : 3 074 681 $ (soit 8 320 000 $ au cours de 2025)
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs / Son : Ultra Stéréo
  • Illustrateur/Création graphique : © Dark Star, L'Etoile Graphique (jaquette blu-ray). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © MGM. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attaché de presse : Mario Saghié
Note des spectateurs :

Plus proche du téléfilm que d’un authentique film de cinéma, Le messager de la mort constitue une déception pour les fans de Charles Bronson à cause d’un manque flagrant d’action et une intrigue cousue de fil blanc.

Synopsis : Journaliste spécialisé dans les affaires les plus délicates, Garret Smith s’intéresse à un carnage perpétré dans une communauté mormone d’Arizona. Les victimes : les femmes et enfants d’une seule et même grande famille. Si les premières constatations de la police indiquent que les meurtres ont été commis sous prétexte de la religion, Smith n’y croit guère. Au péril de sa vie, il découvre peu à peu que la vérité est ailleurs.

La Cannon, sur la voie inexorable du déclin

Critique : Lorsque Le messager de la mort, le nouveau film mettant en scène Charles Bronson pour le compte de la Cannon est en préproduction en 1987, la firme est au plus mal. Effectivement, ses patrons Menahem Golan et Yoram Globus ont dépensé sans compter pour faire des Maîtres de l’univers (Gary Goddard, 1987) et de Superman IV (Sidney J. Furie, 1987) des blockbusters destinés à casser la baraque au box-office. Malheureusement, les deux films ont souffert de coupes budgétaires de dernière minute et le résultat à l’écran n’était guère satisfaisant. Les spectateurs de l’époque ont donc boudé ces productions qui ont participé grandement au déclin de la Cannon.

Lorsque la production du Messager de la mort (1988) est entamée, le budget consacré au long métrage est largement revu à la baisse, obligeant notamment à diminuer le nombre de scènes d’action devenues trop dispendieuses. Du scénario d’origine qui en prévoyait plusieurs, il ne subsiste plus qu’une attaque de la voiture conduite par Charles Bronson par deux camions citernes. Un peu léger sur la durée entière d’un film, surtout pour les fans de Bronson qui ont également été désappointés par un autre choix : celui de faire de la star un journaliste qui n’utilise jamais d’arme à feu (sauf pour tirer sur un cercueil vide).

Un peu de Witness et beaucoup de Chinatown

Fondé sur le livre The Avenging Angel écrit et publié en 1983 par Rex Burns, Le messager de la mort est davantage un film d’enquête policière que d’action. Comme autrefois dans le petit classique Witness (Peter Weir, 1985) qui plongeait Harrison Ford dans la communauté des Amish, Le messager de la mort envoie Bronson enquêter chez les Mormons. Si ce point de départ s’inspire clairement du succès de Peter Weir, le reste de l’intrigue s’apparente davantage à celle du Chinatown (1974) de Roman Polanski, avec notamment ses élites corrompues.

Le messager de la mort, jaquette blu-ray

© 1988 MGM / Jaquette : Dark Star, L’Etoile Graphique. Tous droits réservés.

En réalité, on sent la volonté du cinéaste J. Lee Thompson de tirer son film policier vers le western. Cela est particulièrement évident lors de la première séquence du long métrage – de loin la meilleure – où il s’inspire de Sergio Leone pour créer une tension autour du massacre potentiel d’une famille entière, enfants compris. Plutôt violente, cette introduction particulièrement bien réalisée laisse augurer le meilleur, avant que Le messager de la mort ne rétrograde sérieusement en cours de route. Certes, il y a bien quelques affrontements entre familles rivales qui tournent au massacre et la fameuse scène d’action avec les camions est efficace, mais la réalisation de l’ensemble demeure terriblement conventionnelle, à tel point que l’on a parfois l’impression de visionner un simple téléfilm.

Le messager de la mort annonce surtout la fin de la partie pour Bronson

Il faut rappeler qu’outre les coupes budgétaires incessantes, l’absence d’investissement de Charles Bronson très préoccupé par la maladie de sa compagne Jill Ireland et les problèmes de santé de J. Lee Thompson, Le messager de la mort a beaucoup souffert des circonstances dans lesquelles se sont déroulées les prises de vues. D’ailleurs, le film a en réalité été achevé par le réalisateur de deuxième équipe Robert C. Ortwin Jr.

Ceci explique sans doute le manque d’audace d’un produit calibré pour plaire au plus grand nombre, là où le cinéaste nous a habitué à des débordements bis, voire carrément très violents dans ses œuvres précédentes. Bien entendu, le tout se laisse regarder sans grand problème car Charles Bronson a toujours un charisme naturel à l’écran et que les deux frères ennemis du film (sorte de Caïn et Abel) sont interprétés par des pointures comme Jeff Corey et John Ireland.

Box-office à la peine, aussi bien aux Etats-Unis qu’en France

Le résultat, ni totalement déshonorant, ni franchement passionnant, n’a pas enthousiasmé les foules et s’est littéralement vautré au box-office américain avec un score déplorable de 3 074 681 $ (soit 8 320 000 $ au cours de 2025). On est ici très loin des 16 000 000 $ cumulés par la saga des Justiciers des années 80. En fait, les recettes des films avec Charles Bronson diminuent de film en film au cours de la décennie et Le messager de la mort ne déroge pas à la règle.

En ce qui concerne la France, la star n’est quasiment jamais descendue sous la barre des 100 000 spectateurs. Pourtant, lorsque Le messager de la mort sort sur les écrans le 9 août 1989, soit quasiment un an après son exploitation américaine, le film n’entre qu’en 16ème position hebdomadaire avec 20 780 fans à son bord. Le polar perd 50 % de son public en deuxième septaine et attire donc 10 334 retardataires pour une 26ème position nationale. La messe sera dite les semaines suivantes avec un total de 45 617 entrées. Il faut dire que Le messager de la mort – avec son allure de film pour vieux – ne pouvait pas lutter contre des films d’action comme L’arme fatale 2 (Richard Donner), Kickboxer (David Worth et Mark DiSalle) et à un moindre niveau Karaté Kid 3 qui cartonnent cet été là. La fermeture de nombreuses salles de province pendant la crise du cinéma n’a pas aidé. Ainsi, son score misérable est réalisé à 45% à Paris et dans sa périphérie où le film amorphe réalise 19 000 spectateurs lors d’une carrière de 4 semaines.

Le messager de la mort, jaquette VHS, DVD, Blu-ray

© 1988 MGM. Tous droits réservés.

Le messager de la mort : l’ultime film d’action de Charles Bronson au cinéma

Le Message de la mort apparaît la semaine du 9 août dans 17 cinémas franciliens face à une armée de flops : Le Ciel s’est trompé (9 salles), Confession criminelle (6 salles), La nuit du Sérail (20 salles), Street of No Return (13) et Un père et passe (15 salles). La production Cannon distribuée par Pathé Europa trouve le 2e meilleur résultat pour une nouveauté avec 1 843 entrées. Un score minuscule, typique d’un mois d’août, qui lui vaut une 7e place hebdomadaire en 7 jours (11 924). C’est le 2e meilleur résultat pour une nouveauté. L’arme fatale 2 en 2e semaine se contente de 69 881 entrées. Quelle semaine effroyable. Et pourtant, elle était en hausse de 38% par rapport à la semaine correspondante, en 1988, qui avait marqué les annales du box-office français en étant la pire de l’histoire du cinéma.

A Paris intra-muros, Le Messager de la mort est présent au George V, au Forum Arc en Ciel, à la Nouvelle Maxéville, au Paramount Opéra, à la Fauvette, au Gambetta, au Pathé Clichy et au Pathé Montparnasse.

Seules 11 grandes villes françaises diffusent Le messager de la mort durant cette première semaine crépusculaire, dont Lyon et Marseille qui lui accordaient deux écrans (989 entrées/549 entrées).

En 2e semaine, Le message de la mort voit son circuit se réduire à 13 écrans Paris-Périphérie, dont 7 à Paname. Plus aucune salle n’accueille 1 000 curieux sur son seul site et ce sont donc 5 047 spectateurs qui tâtonnent. En 3e semaine, Charles Bronson ne figure plus qu’à La Nouvelle Maxéville et au Pathé Montparnasse pour 1 291 curieux de retour de vacances. Lors de la première semaine de septembre, la série B passe par le circuit alternatif du cinéma de quartier : 1 314 entrées au Hollywood Boulevard, cinéma qui avait su faire son beurre sur les Bronson mais dont les années étaient aussi comptées. Fin de carrière à 19 576 entrées. Une misère.

Après les bides consécutifs de La loi de Murphy, Acte de vengeance, Protection rapprochée, Le Justicier braque les dealers et Kinjite, sujet tabou (1986-1988), Charles Bronson sera désormais exclu des salles de cinéma françaises, à l’exception de The Indian Runner, première réalisation de Sean Penn, avec Viggo Mortensen et David Morse où il ne figurait pas sur l’affiche. C’est la fin d’une ère.

Par la suite, Delta Vidéo a édité le long métrage à deux reprises en VHS, puis la MGM l’a également publié plusieurs fois à l’ère du DVD. Depuis, c’est le blu-ray paru chez Sidonis Calysta qui fait autorité chez nous, avec une copie très propre et une petite introduction de Patrick Brion, visiblement pas très inspiré.

Critique de Virgile Dumez  / Box-office par Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 9 août 1989

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Affiche cinéma Le Messager de la mort avec Charles Bronson

© 1988 MGM. Tous droits réservés.

Biographies +

 J. Lee Thompson, Charles Bronson, John Ireland, Trish Van Devere, Gene Davis, Charles Dierkop, Jeff Corey, Laurence Luckinbill

Mots clés

Cinéma américain, Cannon Films, La religion au cinéma, Les sectes au cinéma, Les relations entre frères au cinéma, L’eau au cinéma

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Le messager de la mort, l'affiche

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