Kickboxer est assurément l’un des meilleurs premiers films de Jean-Claude Van Damme. La prestance physique de l’artiste martial, ainsi que l’efficacité des combats ont beaucoup fait pour la renommée du plus célèbre des Belges. Sympathique.
Synopsis : Eric Sloane, champion du monde en titre de kick-boxing, voyage avec son frère Kurt en Thaïlande afin d’y affronter Tong Pô, le champion local. Malgré les avertissements de son frère, Eric décide d’affronter son adversaire. Battu sauvagement, il reçoit un terrible coup au dos alors qu’il est déjà au sol et hors de combat. Sa moelle épinière sectionnée, Eric restera définitivement paraplégique. Bouleversé, Kurt souhaite se venger en affrontant Tong Pô. Pour ce faire, il part apprendre le muay-thaï auprès de Xian Chow, un ancien maître vivant en ermite loin de tout…
Dans la lignée de Rocky et Karaté Kid
Critique : Kickboxer (1989) ne se distingue pas vraiment du tout-venant de la production américaine des années 80 puisqu’il reprend une thématique sportive et athlétique développée dans les sagas Rocky et Karaté Kid. Afin de pimenter le tout, les auteurs y ont ajouté une histoire de vengeance prévisible de bout en bout. Cette idée d’une fratrie en danger est clairement un apport d’un Jean-Claude Van Damme qui a toujours été obsédé par l’idée d’avoir un frère. Le thème du double ou de la gémellité est d’ailleurs une constante de sa filmographie schizophrénique.
© 1989 The Movie Group – Kings Road Entertainment. © 2019 ESC Editions. Tous droits réservés.
L’acteur belge est pour beaucoup dans la réussite finale que constitue cette petite série B budgétée à 1,5 millions de dollars. Il faut dire que le jeune homme sortait tout juste du beau succès remporté par le très moyen Bloodsport (1988) et commençait donc à se tailler une jolie réputation dans le domaine très fermé du cinéma d’arts martiaux.
Jean-Claude Van Damme au meilleur de sa forme
Fidèle à une équipe gagnante, le belge s’entoure ici du producteur (Mark DiSalle) et du directeur de la photographie (David Worth) de son précédent succès pour le diriger. Il attribue également le rôle du méchant à son ami Michel Qissi qu’il grime de façon à ce qu’il ressemble à un Thaïlandais. Si le spectateur contemporain se pose effectivement des questions en voyant le visage de cet adversaire redoutable, il ne devine pas qu’il s’agit d’un maquillage.
Malgré une intrigue qui fait la part belle aux poncifs du genre, la sauce prend particulièrement bien ici grâce au talent indéniable d’un Jean-Claude Van Damme en pleine possession de ses moyens et vraiment impressionnant de puissance physique. Sa musculature parfaite, ses évolutions martiales gracieuses et ses performances athlétiques laissent encore de nos jours pantois, tandis que son jeu fragile semble s’améliorer.
Quelques dérapages bis agrémentent la projection
On peut toutefois regretter la présence de quelques moments bis un peu plus ratés. La séquence de danse dans un bouge thaï vaut son pesant de cacahuètes. Quelques plans volontairement comiques, mettant en scène un chien, viennent également nous rappeler que nous sommes bien ici dans un cinéma bis populaire. Mais finalement, ces moments hilarants viennent agrémenter une projection toujours sympathique.
Les cinéastes ont globalement réussi à garder leur sérieux dans cette histoire d’initiation qui prend tout son sens lors des séances d’entrainement. Celles-ci font songer à celles de La 36ème chambre de Shaolin, grand classique du cinéma de tatane made in Hong Kong. Une référence prestigieuse qui fait de Kickboxer un produit parfaitement calibré. Le métrage mérite donc sa bonne réputation, contrairement à ses multiples suites, officielles ou non, toutes médiocres.
Sorti durant l’été 1989 en France, soit un an exactement après Bloodsport, Kickboxer a connu un succès similaire avec plus de 900 000 amateurs de films coup de poing sur tout le territoire national. Le long fut ensuite un gros succès de vidéo-club.
Il ressort aujourd’hui dans une édition blu-ray / DVD luxueuse chez ESC Editions, avec l’apport de bonus inédits et surtout une copie de très bonne tenue, même si inégale en fonction des scènes.
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Critique de Virgile Dumez
© 1989 The Movie Group – Kings Road Entertainment. Tous droits réservés.
