La Malédiction : l’origine – la critique du film (2024)

Epouvante-horreur, Surnaturel | 1h59min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
La Malédiction : l'origine, affiche

  • Réalisateur : Arkasha Stevenson
  • Acteurs : Sonia Braga, Charles Dance, Ralph Ineson, Tawfeek Barhom, Bill Nighy, Nell Tiger Free
  • Date de sortie: 10 Avr 2024
  • Année de production : 2024
  • Nationalité : Américain, Italien, Canadien, Serbe
  • Titre original : The First Omen
  • Titres alternatifs : La malédiction: Le commencement (Québec) / La primera profecía (Espagne) / Întâia profeție (Roumanie) / O Génio do Mal: O Início (Portugal) / Omen: Początek (Pologne) / Omen - L'origine del presagio (Italie) / Az első ómen (Hongrie) / Das erste Omen (Allemagne) / A Primeira Profecia (Brésil)
  • Autres acteurs : Nicole Sorace, Maria Caballero, Ishtar Currie-Wilson, Andrea Arcangeli
  • Scénaristes : Tim Smith, Arkasha Stevenson, Keith Thomas
  • D'après : une histoire de Ben Jacoby et d'après les personnages créés par David Seltzer
  • Monteurs : Amy E. Duddleston, Bob Murawski
  • Directeur de la photographie : Aaron Morton
  • Compositeur : Mark Korven
  • Chef Maquilleur : -
  • Cheffe décoratrice : Eve Stewart
  • Directeurs artistiques : Mauro Berti, Marco Cardilli, Sergio Cosulich, Tiziana Liberotti
  • Producteurs : David S. Goyer, Keith Levine
  • Producteurs exécutifs : Whitney Brown, Cristina Giubbetti, Andrew Pfeffer, Tim Smith, Gracie Wheelan
  • Sociétés de production : 20th Century Studios, Phantom Four Films, TSG Entertainment
  • Distributeur : Walt Disney Pictures France
  • Editeur vidéo : 20th Century Studios (DVD et blu-ray, 2024)
  • Date de sortie vidéo : 14 août 2024
  • Budget : 30 000 000 $
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 225 367 entrées / 67 322 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : 20 092 802 $ / 53 845 880 $
  • Rentabilité :
  • Classification : Interdiction aux moins de 16 ans
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs / Son : 5.1
  • Festivals :
  • Nominations : Fangoria Chainsaw Awards 2024 : 7 nominations pour meilleure réalisatrice, meilleure actrice pour Nell Tiger Free, meilleure photographie, meilleurs costumes, meilleure musique, meilleur scénario, meilleure sortie sur de nombreux écrans / Saturn Awards 2024 : Meilleur film d'horreur
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : © LA (affiche) ; Bangers & Mash (pré-affiche américaine). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Walt Disney Pictures. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse :
  • Tagline : A la 6ème heure du 6ème jour du 6ème mois, il viendra au monde. (affiche). Assistez à la naissance du Mal (jaquette blu-ray)
  • Franchise : Préquelle de la franchise La Malédiction
Note des spectateurs :

Préquelle convaincante, La Malédiction : l’origine bénéficie d’une réalisation racée et d’un sous-texte sociétal intéressant, le tout dans un cadre italien enchanteur. A voir.

Synopsis : Après avoir été envoyée à Rome pour entrer au service de l’Église, une jeune Américaine se retrouve bientôt confrontée à des forces obscures qui l’amènent à remettre en question sa propre foi et à lever le voile sur une terrifiante conspiration qui entend donner naissance à l’incarnation du Mal.

Une franchise vieille de 50 ans

Critique : Si le projet de mettre sur pied une préquelle à La Malédiction (Richard Donner, 1976) remonte à l’année 2016, ce n’est véritablement qu’en 2022 que l’ensemble prend forme grâce à l’investissement de la jeune réalisatrice Arkasha Stevenson dont c’est le premier long métrage. Pour mémoire, la série The Omen comporte trois films (La Malédiction, Damien : la Malédiction 2 et La Malédiction finale), un téléfilm (La Malédiction 4 : l’éveil, en 1991), un remake raté (666 La Malédiction de John Moore en 2006) et même une série télé (Damien, 10 épisodes en 2016).

La Malédiction : l'origine, affiche US

© 2024 20th Century Studios – Phantom Four Films – TSG Entertainment / Affiche : Bangers & Mash. Tous droits réservés.

A ce corpus déjà bien touffu vient donc s’ajouter l’inévitable préquelle qui nous raconte la naissance de Damien, sujet qui n’avait jusque-là jamais été exploré en profondeur. D’ailleurs, les fans de la saga ont pu comparer les indices disséminés dans les différents opus avec cette préquelle et établir une liste assez embarrassante de contradictions internes peu compatibles avec l’idée de continuité voulue par les auteurs de ce nouvel épisode. Bien entendu, il s’agit la plupart du temps d’éléments périphériques qui ne gêneront aucunement les spectateurs désireux de regarder un simple divertissement détaché du reste de la série.

La Malédiction : l’origine et Immaculée, même combat

Effectivement, si les auteurs ont pris soin de glisser des clins d’œil appuyés au premier film de 1976, notamment avec la scène inaugurale, sorte de pastiche d’une séquence culte, le métrage est avant tout à rapprocher d’un autre film plus récent, à savoir Immaculée (Michael Mohan, 2024). Les points communs entre ces deux œuvres sont pour le moins nombreux. Ainsi, les deux entendent réactiver la nunsploitation (films bis qui se déroulent dans des couvents peu catholiques) dans un cadre italien similaire. Plus important, les deux films évoquent des thématiques identiques liées à l’appropriation du corps des femmes par les autorités religieuses à des fins néfastes.

Pur hasard ou fuite d’un studio à l’autre, nous ne saurions trancher. En tout cas, les deux œuvres sortent dans un contexte américain très compliqué où des lois permettant aux Américaines d’avorter ont été abrogées. Ainsi, l’arrêt de la Cour suprême connu sous le nom de Roe v. Wade qui autorisait les femmes à avorter librement dans tous les Etats de la fédération a été annulé en 2022 sous la pression de groupes religieux particulièrement influents. Depuis, de nombreux Etats ont entravé ce droit des femmes à l’avortement et il n’était donc pas étonnant que les artistes d’Hollywood réagissent face à cette atteinte antiféministe.

Un sous-texte pour défendre le droit à l’avortement

La Malédiction : l’origine (2024) s’inscrit donc dans ce cadre du combat des femmes pour retrouver la pleine possession de leur corps au cœur d’un pays plus divisé que jamais sur ces questions sociétales entre d’un côté les délires woke des universités et d’une grande partie d’Hollywood et de l’autre, la frange ultraconservatrice qui soutient Donald Trump. Toutefois, même si la réalisatrice Arkasha Stevenson s’engage fortement pour le droit à l’avortement à travers ce film d’horreur, elle n’oublie pas de signer un divertissement efficace et intelligent, et non un tract militant.

La Malédiction : l'origine, jaquette blu-ray

© 2024 20th Century Studios – Phantom Four Films – TSG Entertainment / Affiche : LA. Tous droits réservés.

En fait, elle nous amène à suivre les pas d’une novice américaine fraichement débarquée à Rome pour y prononcer ses vœux. Pourtant, des événements étranges se déroulent tout autour d’elle, tandis qu’elle est assaillie par des visions effrayantes qui pourraient bien présager d’un futur très sombre pour elle, et par extension pour l’humanité entière. Si la réalisatrice prend son temps pour présenter les personnages, elle n’oublie pas de signer quelques séquences horrifiques réussies et plutôt marquantes (dont un accouchement éprouvant), tout en refusant de succomber au piège des jump scares.

Arkasha Stevenson possède un vrai point de vue de cinéaste

Elle embrasse de sa caméra les superbes décors italiens et livre ainsi une œuvre très travaillée sur le plan visuel, bien loin des récentes productions Blumhouse qui faisaient pitié sur le plan esthétique. Avec un budget correct de 30 millions de dollars, Arkasha Stevenson a eu les moyens de ses ambitions et prouve qu’elle possède un œil expert en matière de réalisation. La gestion de l’espace est également parfaitement maîtrisée, tandis que les moments horrifiques sont gérés avec parcimonie, mais réel brio. On aime particulièrement les séquences de messes noires, mais aussi ce moment étonnant où la jeune femme paraît sur le point d’accoucher (une scène qui évoque inévitablement celle de la fausse couche d’Isabelle Adjani dans Possession de Andrzej Zulawski).

Certes, le script ne nous étonne guère avec sa secte composée de religieux qui entendent engendrer le Mal absolu afin de ramener les fidèles vers l’Eglise puisque cette thématique a déjà été maintes fois abordée, mais la réalisatrice le fait avec un certain talent. Elle est soutenue en cela par le jeu très correct de la jeune Nell Tiger Free, secondée par des pointures comme Sonia Braga, Bill Nighy, Ralph Ineson ou encore Charles Dance. Tous contribuent à faire de La Malédiction : l’origine une préquelle particulièrement intéressante et efficace, parvenant même à se hisser parmi les vraies réussites de la saga The Omen.

Box-office nord-américain et français de La Malédiction : l’origine

Sorti au début du mois d’avril 2024 dans 3 375 cinémas d’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada), La Malédiction : l’origine devait initialement démarrer autour de 15 millions de dollars de recettes pour éviter un désastre, or, le résultat de sa première semaine d’exploitation n’a pas dépassé les 8,4 millions de dollars. Cela ne s’est guère arrangé avec les semaines suivantes et le métrage a tout juste dépassé les 20 millions de dollars à l’issue d’une exploitation très décevante.

En France, La Malédiction : l’origine est sorti une semaine plus tard, le 10 avril 2024, soit en même temps que le blockbuster S.O.S. fantômes : la menace de glace (Gil Kenan) et seulement trois semaines après son concurrent direct Immaculée (Michael Mohan) avec Sydney Sweeney. Présente dans 270 salles sur tout le territoire, la préquelle a réuni 18 541 jeunes filles de plus de 16 ans (car le film a été lourdement interdit par la commission de censure). En une semaine, le métrage a convaincu 104 374 fans de la saga à faire le déplacement. La septaine suivante, le métrage perd 32 % de sa fréquentation et trouve encore 70 219 retardataires venus frissonner.

La chute est identique en troisième semaine et le film dépasse alors les 200 000 tickets vendus. Pourtant, les exploitants ne sont guère satisfaits du taux de remplissage de leurs salles et La Malédiction : l’origine est rapidement évincé de la programmation, stoppant son ascension à 225 367 entrées en fin de carrière. Seule La Malédiction finale a fait pire au sein de la franchise avec seulement 170 350 fidèles de l’Antéchrist.

Rappel des entrées réalisées en France par la franchise La Malédiction

  • 1976 : La Malédiction (Richard Donner) : 1 318 396 entrées
  • 1978 : Damien, la malédiction 2 (Don Taylor) : 372 703 entrées
  • 1981 : La Malédiction finale (Graham Baker) : 170 350 entrées
  • 2006 : 666 La Malédiction (John Moore) : 317 624 entrées
  • 2024 : La Malédiction : l’origine (Arkasha Stevenson) : 225 367 entrées

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 10 avril 2024

Acheter le film en blu-ray

Voir le film en VOD

La Malédiction : l'origine, affiche alternative

© 2024 20th Century Studios – Phantom Four Films – TSG Entertainment / Affiche : LA. Tous droits réservés.

Biographies +

Arkasha Stevenson, Sonia Braga, Charles Dance, Ralph Ineson, Tawfeek Barhom, Bill Nighy, Nell Tiger Free

Mots clés

Cinéma américain, Nunsploitation, Films d’horreur religieux, Les nonnes au cinéma, L’Italie au cinéma, Les sectes au cinéma, L’avortement au cinéma

Trailers & Vidéos

trailers
x
La Malédiction : l'origine, affiche

Bande-annonce de La Malédiction : l'origine (VF)

Epouvante-horreur, Surnaturel

x