Hombre : la critique du film (1967)

Western | 1h51min
Note de la rédaction :
5.5/10
5.5
Affiche de Hombre de Martin Ritt, avec Paul Newman

  • Réalisateur : Martin Ritt
  • Acteurs : Paul Newman, Cameron Mitchell, Fredric March, Martin Balsam, Richard Boone, Barbara Rush, Larry Ward, Diane Cilento
  • Date de sortie: 26 Mai 1967
  • Année de production : 1967
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Hombre
  • Titres alternatifs : Man nannte ihn Hombre (Allemagne, Autriche), Un hombre (Espagne), Taiyô no Naka no Taiketsu (Japon), Омбре: Отважный стрелок (Russie),
  • Autres acteurs :
  • Scénaristes : Irving Ravetch, Harriet Frank Jr.
  • D'après un roman de : Elmore Leonard
  • Monteur : Frank Bracht
  • Directeur de la photographie : James Wong Howe
  • Compositeur : David Rose
  • Costumiers : Donfeld
  • Décorateurs : Raphael Bretton, Walter M. Scott
  • Directeur artistique :
  • Producteurs : Irving Ravetch | Martin Ritt
  • Producteurs exécutifs :
  • Sociétés de production : Hombre Productions,
  • Distributeur : Twentieth Century Fox
  • Distributeur reprise : Flash Pictures
  • Date de sortie reprise : 20 avril 2011
  • Editeur vidéo : RCV - Régie Cassette Vidéo (VHS), Twentieth Century Fox (DVD, 2006), Movinside (Blu-ray, 2018)
  • Date de sortie vidéo : 1er janvier 2006 (DVD), 21 février 2018 (DVD, Blu-ray)
  • Budget : 5 860 000$
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Rentabilité :
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs (35mm, Panavision, Couleurs par De Luxe) / Mono
  • Festivals :
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : © Grinsson. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 1966 Twentieth Century Fox Corporation - Hombre Productions. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Lieux de tournage : Arizona, 1966
  • Tagline : C'était un homme, un dur. On l'appelait "hombre"
Note des spectateurs :

Le cinéaste Martin Ritt sacrifie à la mode du western progressiste et signe avec Hombre une œuvre intimiste au rythme lancinant. Si les thèmes abordés sont intéressants, la pauvreté de l’intrigue ennuie.

Synopsis : Un indien métis, policier dans sa réserve, revient parmi les blancs. Il prend une diligence qui se fait attaquer par des bandits. Très vite, il va devoir s’occuper des passagers et de leur survie.

Vidéocassette VHS française d'Hombre - RCV

Vidéocassette VHS française d’Hombre de Martin Ritt – RCV – Copyrights : Twentieth Century Fox

Critique : Cinéaste très engagé ayant fait partie de la fameuse liste noire hollywoodienne, Martin Ritt a toujours dénoncé à travers ses films le racisme, l’intolérance et l’individualisme. Lorsqu’il aborde le western en ce début des années 60, il le fait donc de manière détournée afin de mettre en avant ses théories progressistes. Cela donne Le plus sauvage d’entre tous (1963) écrit par Irving Ravetch et interprété par Paul Newman. Cet énorme succès pousse le trio à se reformer pour plonger cette fois-ci dans la mythologie de l’Ouest en adaptant un roman d’Elmore Leonard. Hombre (1967) ne rencontrera pourtant pas le même écho positif que son prédécesseur, sans doute à cause de son manque patent de rythme et d’action, défaut qui subsiste encore aujourd’hui et qui empêche cette œuvre de s’élever au-dessus de la moyenne.

Hombre, western progressiste dans l’air du temps, riches en couleurs, pauvres en émotions

Appartenant à la vague de westerns « réformateurs », Hombre compte dénoncer l’intolérable situation des Indiens, parqués dans des réserves sans aucune nourriture et soumis à un racisme constant de la part des Blancs. Avec un joli sens de la psychologie, les scénaristes nous mettent en présence de personnages archétypaux qu’ils arrivent pourtant à humaniser. Ils en profitent pour évoquer des thèmes aussi importants que la vengeance d’un peuple, le racisme ordinaire, mais aussi l’éthique individuelle et collective. Le cinéaste questionne notamment le spectateur sur la notion d’individualisme (l’apparent égoïsme d’Hombre) et de solidarité (qui est prêt à perdre la vie pour sauver la communauté ?) avec suffisamment de talent pour créer une atmosphère désabusée. Malgré cette richesse thématique, le résultat final souffre d’une intrigue trop prévisible et d’une lenteur hypnotique souvent injustifiée. Reste à admirer la superbe photographie du grand James Wong Howe et la prestation d’un casting impeccable (dont l’excellent Fredric March dans un de ses derniers rôles). Assurément un bon film de Martin RittHombre n’est clairement pas un grand western.

Critique : Virgile Dumez 

DVD de Hombre de Martin Ritt (2018), avec Paul Newman

Copyrights : Twentieth Century Fox Corporation

Box-office :

Enfin un film millionnaire pour Paul Newman en France. Le premier en 6 ans.

Hombre est sorti en France lors d’une semaine très chargée en nouveautés. Belle de jour de Bunuel, Toutes folles de lui de Norbert Carbonneaux, F. comme Flint de Gordon Douglas avec James Coburn, L’affaire du train postal Glasgow-Londres, Blow Up d’Antonioni, Paradiso – Hôtel du libre échange de Peter Glenville, avec Alec Guinness, Scotland Yard au parfum de Michael Winner avec Oliver Reed, Un homme à moitié de Vittorio De Seta, avec Jacques Perrin, Big Boy de Francis Ford Coppola, Le baptême du feu de John Peyser, Bien joué, Matt Helm de Henry Levin, avec Dean Martin… La compétition pour la première place est élevée, mais rien ne semble pouvoir arrêter Paul Newman qui retrouve enfin un rôle qui plait vraiment aux Français, après de nombreux films sous la barre du million, dans les années 60 (Femmes coupables, L’arnaqueur, Le plus sauvage d’entre tous, Pas de lauriers pour les tueurs, Lady L, Détective Privé, Le rideau déchiré).

La star de La chatte sur un toit brûlant ( 1 800 000 entrées en 1958), a connu un succès spectaculaire dans Exodus en 1961 (3 897 000). Depuis, les Français n’ont pas encore fait de lui la star incontournable qu’il sera dans les années 70 : Butch Cassidy et le kid (2 910 000), L’arnaque (4 157 000), La tour infernale (4 466 000)…

Le western Hombre entre en tête du box-office parisien, avec 45 550 entrées, fort de sa présence dans 6 cinémas, dont le Clichy Palace, le Maine, le Caméo, la Scala, le Danton, et l’Ermitage. Il se positionne de justesse devant F. comme Flint qui se démarque avec 43 512 spectateurs. Rares sont les continuations dans le top 10. On retrouve J’ai tué Raspoutine de Robert Hossein, en 4e semaine, Bang-Bang avec la chanteuse à la mode Sheila, en 2e semaine, et Jeu de massacre d’Alain Jessua, alors en 5e semaine. A l’Ermitage, Hombre rassemble 12 260 spectateurs.

En 2e semaine, F. comme Flint décroche (21 859), mais le western de Martin Ritt poursuit une carrière intéressante avec 32 136 entrées. La sortie du western italien Le retour de Ringo, 6e avec 21 843 entrées, a une légère incidence. Sans plus. En première place, Le soleil des voyous de Jean Delannoy, avec Jean Gabin et Robert Stack, réalise un début convenable (48 850 entrées). Quand Gabin trouvera in fine 2 149 000 Français pour le suivre, Newman en accrochera 1 224 000.

En semaine 3, Hombre, tourné en Arizona, déploie ses splendides couleurs auprès de 31 969 spectateurs, dans le circuit initialement alloué. La stabilité est de mise. Il faudra attendre le 4e tour et les 22 970 spectateurs (6e place), pour voir un fléchissement. Blow Up et Belle de jour avec Catherine Deneuve le doublent à Paris et finiront, effectivement, une carrière plus satisfaisante, malgré des sujets et des approches artistiques moins commerciales (1 528 000 entrées pour Antonioni ; 2 162 000 entrées pour Bunuel).

Depuis, Hombre est régulièrement diffusé à la télévision ; il trouvera une édition VHS aux heures les plus matinales du support, chez RCV, et bénéficiera de deux éditions DVD, et même d’un blu-ray en 2018.

 Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 24 mai 1967

Affiche de Hombre de Martin Ritt, avec Paul Newman

Illustrateur : Grinsson – Copyrights : Twentieth Century Fox

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