Douce nuit sanglante nuit 2 : la critique du film + le test bluray (1987)

Horreur, Slasher | 1h28min
Note de la rédaction :
3/10
3
Affiche française de Douce Nuit Sanglante Nuit 2

  • Réalisateur : Lee Harry
  • Acteurs : Lilyan Chauvin, Gilmer McCormick, Eric Freeman, Elizabeth Kaitan
  • Date de sortie: 10 Avr 1987
  • Année de production : 1987
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Silent Night Deadly Night 2
  • Titres alternatifs : Noche de paz, noche mortal 2 (Espagne), Noche silenciosa, noche mortal (Argentine), Douce Nuit, Sanglante Nuit 2 (Canada), Tiha noć, smrtonosna noć 2 (Serbie), Noite de Silêncio, Noite Sangrenta Parte 2 (Portugal), Тихая ночь, смертельная ночь 2 (Union soviétique), 悪魔のサンタクロース2 鮮血のメリークリスマス (Japon), Stille Nacht, Horror Nacht Teil 2 (Allemagne de l'Ouest), Noche de paz, noche mortal 2 (Mexique), Orgismenos ektelestis (Grèce), Όργισμένος εκτελεστής (Grèce), Noche de paz, noche de muerte Parte 2 (Espagne), Natal Sangrento 2 - Retorno Macabro (Brésil), Cicha noc, śmierci noc 2 (Pologne)
  • Casting intégral : Eric Freeman, James Newman, Elizabeth Kaitan, Jean Miller, Darrel Guilbeau, Brian Michael Henley, Corrine Gelfan, Michael Combatti, Ken Weichert, Ron Moriarty, Frank Novak, Randall Boffman, Joanne White, Lenny Rose, Nadya Wynd, Kenneth McCabe, J. Aubrey Island, Randy Post, Kent Koppase, Michael Marloe, Larry Kelman, Stephanie Babbit, Traci Odom, Jennie Webb, Janice Carlberg, Jher Turner, Jill K. Allen, Delia Lombardo, Stephen Parks, O.J. Ackson, Fred Griggs, Sally Bedding, Spud Plugman, Richard Levine, Dianne C. Weed, Amy Hamovitz, John Fitzgibbons, Scottie Simpfender, Erin Davini, Lara Davini, Brian Davini, Erika Lundquist, Harvey Genkins, Samurai Retz, Lilyan Chauvin (Images d'archives), Gilmer McCormick (Images d'archives), Toni Nero (Images d'archives), Robert Brian Wilson (Images d'archives), Britt Leach (Images d'archives), Nancy Borgenicht (Images d'archives), H.E.D. Redford (Images d'archives), Linnea Quigley (Images d'archives), Randy Stumpf (Images d'archives), Tara Buckman (Images d'archives), Geoff Hansen (Images d'archives)
  • Scénariste : Lee Harry, Joseph H. Earle
  • D'après les personnages créés par : Michael Hickey, Paul Caimi
  • Monteur : Lee Harry
  • Directeur de la photographie : Harvey Genkins
  • Compositeur : Michael Armstrong
  • Chef Maquilleur : R. Christopher Biggs
  • Assistant réalisateur : Joseph H. Earle
  • Producteurs : Lawrence Appelbaum
  • Producteurs associés : Joseph H. Earle, Eric A. Gage
  • Sociétés de production : Silent Night Releasing Corporation
  • Distributeur : Inédit en salle en France
  • Distributeur américain : Ascot Entertainment Group
  • Date de sortie américaine : 10 avril1987
  • Editeur vidéo : Scherzo, édition horreur (VHS), Sunset Vidéo (VHS), Swift Production (DVD), Rimini (DVD+blu-ray)
  • Date de sortie vidéo : 20 octobre 2005 (DVD, Swift) 18 décembre 2024 (DVD+Blu-ray)
  • Budget : 100 000$ -250 000$
  • Box-office France / Paris-Périphérie : Inédit au cinéma
  • Box-office nord-américain / monde : Inconnu
  • Classification : Inédit au cinéma
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleur (35mm) / Mono
  • Illustrateur/Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 1987 Silent Night Releasing Corporation. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Taglines : La terreur continue : le Père Noël mutile, massacre, décapite ! (VHS), Le film qui révolte la chronique aux USA (VHS), The Nightmare is about to begin...AGAIN! (USA)
  • Franchise : Second épisode d'une franchise de cinq films (1984, 1987, 1989, 1990, 1991), remaké en 2012.
Note des spectateurs :

Considéré comme un plaisir coupable aux USA, Douce nuit sanglante nuit 2 est avant tout une arnaque commerciale dont le procédé fait sourire. Pas désagréable dans son mauvais genre.

Synopsis : Après les décès de son frère Billy et de son père adoptif, Ricky décide de perpétuer la mission que s’était donnée son grand frère : tuer des personnes qu’il considère comme « vilaines » et retrouver la Mère Supérieure, qui s’était occupée d’eux enfants.

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Photo de Eric Freeman dans Douce Nuit Sanglante Nuit 2

Photo de Eric Freeman dans Douce Nuit Sanglante Nuit 2 © 1987 Silent Night Releasing Corporation. Tous droits réservés / All rights reserved

Critique : A la suite du succès cinématographique et en particulier vidéo de Douce nuit sanglante nuit, la perspective d’une suite s’impose. Pourtant, du film original, il ne reste plus grand monde, et pour cause… Le psychopathe à la hache, déguisé en Père-Noël, que jouait Robert Brian Wilson est officiellement irrécupérable car zigouillé. Le réalisateur du premier film, Charles E. Sellier Jr., a très mal vécu la polémique qui a secoué l’Amérique à travers sa vision barbare du mythe de Noël (le distributeur TriStar avait décidé d’en arrêter l’exploitation en raisons des protestations véhémentes contre le film) et le producteur historique, Ira Barmak, jette donc l’éponge, rincé par l’expérience. Il en vend donc les droits à Ascott Entertainment, un autre indépendant, sans le sous, qui va faire de son mieux pour extirper des bénéfices d’un deuxième épisode avec un budget ridicule de 100 000$.

Une suite constituée de 30 minutes de flashbacks du film original

Pour réaliser un long métrage qui serait exposé en salle et connaîtrait une belle carrière en vidéo pour un prix aussi bas, les producteurs doivent se creuser les méninges et recourir au système D. En l’occurrence, ils s’agira de réutiliser près de 30 minutes du film original et de les mélanger à un socle narratif nouvellement filmé. Malin ? Honteux ? Dérisoire ? La confusion est grande pour les spectateurs face à un procédé aussi grossier puisqu’ils assistent ni plus ni moins à toutes les scènes de tuerie du premier long métrage lors d’un récit invraisemblable, celui du petit frère du Santa Claus tueur, devenu lui-même dingue, qui va dérouler l’histoire de son frère, puis la sienne, au psychiatre qui vient lui rendre visite en prison.

L’escroquerie narrative est totale. Le jeune homme, du nom de Ricky, va donc retranscrire exactement ce qu’il n’a pu voir car il était trop jeune ou tout simplement pas présent lors des scènes de massacre. Les scénaristes n’y vont pas avec le dos de la cuiller pour rattacher leur pitch au peu de crédibilité qu’il leur reste. Pour les spectateurs, c’est d’autant plus dur à avaler que les flashbacks où le frérot-wacko relate sa propre enfance, sont caractérisés par des changements d’acteur en raison de changements de casting impromptus qui rendent la lisibilité du produit tout aussi grossière.

Photo 2 de Eric Freeman dans Douce Nuit Sanglante Nuit 2

Photo de Eric Freeman dans Douce Nuit Sanglante Nuit 2 © 1987 Silent Night Releasing Corporation. Tous droits réservés / All rights reserved

Un film réalisé par un monteur, (futur) roi de la bande-annonce hollywoodienne

Pour mettre en boîte pareille escroquerie, il faut bien une bande organisée. Et donc, mettre aux commandes du film non pas l’incarnation du cinéaste mais un monteur qui aura bien du travail affaire. L’acteur vedette, Eric Freeman, lors d’interviews hommages disponibles sur YouTube, raconte sans être irrespectueux, que c’était moins le réalisateur officiel, Lee Harry, que son assistant (et également co-scénariste, Joseph H. Earle) qui le dirigeait, devant parfois répondre à des directives contradictoires en fonction des jours de tournage et du metteur en scène présent aux commandes. Est-ce une façon de répondre à la nullité de son jeu ou une vérité ? Mystère. Il est en revanche certain que durant le tournage, Lee Harry, dont la carrière consistera essentiellement à monter des bandes-annonces de blockbusters ou de films importants à Hollywood, est clairement en train de jongler entre la réécriture du script à tiroir, la vigilance à conserver une ligne narrative entre les deux films, et monter les scènes de ce qui ressort être un vilain petit canard de la série B américaine.

De cette entreprise, personne ne ressort gagnant. Douce nuit sanglante nuit 2 est effectivement un nanar, et les producteurs pourront s’estimer heureux des résultats décents en VHS, avec une couverture internationale sur les étales des vidéoclubs. Ils en revendront, à leur tour, immédiatement après les droits.

Eric Freeman, it's "Garbage Day"

Screenshot / capture d’écran © X. All Rights Reserved

Lee Harry ne retournera qu’un seul film de cinéma qui finira en DTV, au début des années 90.

It’s #Garbage Day : le jour des ordures est arrivé !

Similairement, les acteurs devront vite tourner la page. Si l’actrice Elizabeth Kaitan sera charcutée par Jason Voorhees dans Vendredi 13 N°7 et affichera ses formes dans des séries B idiotes de son époque, l’acteur musclé Eric Freeman, initialement parti pour n’être qu’un flic dans ce sequel avant d’en investir le rôle principal, jettera l’éponge. Sous un pseudo, il tourne dans la foulée chez le pape de la série Z David DeCoteau, mais son passif dans Douce nuit sanglante nuit 2 lui colle à la filmo et l’oblige à rendre le tablier. Il réalisera des décennies plus tard que son personnage est devenu authentiquement culte aux USA, puisque Silent Night Deadly Night 2 a intégré la valeureuse catégorie des Best Worst Movies, ces navetons qui agrègent des fans de séries Z lors de conventions et de projections à guichets fermés en Amérique. Le parangon de ces nanars tellement mauvais qu’ils en deviennent bons est évidemment l’irrésistible Troll 2 de Claudio Fragasso, dont le jeune comédien principal, donc un gamin, tournera tout un documentaire autour du phénomène. Jouissif, forcément. Pour en revenir au comédien Eric Freeman, un mème le mettant en scène en train de trucider une victime sortant ses poubelles, avec son commentaire sardonique “It’s Garbage Day…” permettra à Douce nuit sanglante nuit 2 d’assoir un peu plus son statut de film culte au firmament du bis américain de cette époque prolifique.

Dans ce contexte, doit-on fuir ou pas ce sequel au bout de sa pellicule faute d’être au bout du rouleau? Pas forcément si l’on apprécie les slashers 80. L’ambiance typique n’est pas des plus désagréables, loin de là, et le second degré permet toujours d’envisager avec un certain plaisir coupable ce témoignage d’une époque où l’on laissait de côté la fausse pudeur pour bricoler l’inconcevable, dans la grande tradition des Ed Wood et autres productions Roger Corman.

Frédéric Mignard

VHS et DVD de Douce Nuit Sanglante Nuit 2

© 1987 Silent Night Releasing Corporation. Tous droits réservés / All rights reserved

Le test blu-ray de Douce nuit Sanglante nuit 2

Edité un an après Douce nuit Sanglante nuit 1 (proposé en combo DVD/Blu-ray par Rimini le 7 décembre 2023), Douce nuit sanglante nuit 2 vient compléter la collection Angoisse de Rimini Editions avec tous les atouts de cette vidéographie imparable pour les collectionneurs. Attention, le premier film, désormais épuisé, est proposé en supplément…

Il s’agit donc du septième film de la collection Angoisses de Rimini en 2024 après La nuit de la comète, Night Eyes (Les Rats attaquent), Le Chat et le Canari, Tentacules, Epouvante sur New York et RawheadRex, le monstre de la lande.

Rimini a d’ores et déjà annoncé les deux films suivants de son increvable collection, Les Yeux de feu et La tour du diable. Ces numéros 37 et 38 sont prévus pour le premier trimestre 2025.

Packaging & Compléments : 3 / 5

On apprécie énormément de pouvoir basculer du premier au deuxième film. La présence des deux titres sur la même galette en blu-ray est une excellente idée qui redonne un peu de valeur à cette sortie que d’aucuns qualifieraient de dérisoire si l’on n’a pas vu le premier long. Le titre initial figure également sur un DVD indépendant.

Aucun bonus audiovisuel ne figure sur le Blu-ray, malgré l’existence d’interviews pour l’édition zone A.

On retrouve en revanche un livret de 24 pages, comme toujours signé par l’immanquable Marc Toullec. L’ancien journaliste de Mad Movies revient sur l’intégralité de la saga Douce Nuit Sanglante Nuit, de l’origine du premier film jusqu’au cinquième long métrage. C’est une belle synthèse se permet donc de compenser l’absence de supplément vidéo.

Le packaging est identique à ceux de la collection Angoisse. Charte graphique gagnante. La plupart des titres sont épuisés, comme Epouvante sur New York, dont le collector édité à la rentrée 2024, c’est-à-dire il y a moins de 3 mois, est déjà épuisé.

Image : 3.5 / 5

La copie HD est irrégulière. Si un nettoyage a été effectué, des scories demeurent occasionnellement. Le traitement de l’image n’a globalement presque rien ôté à la texture argentique du film, ce qui est appréciable.

Son : 3.5 / 5

Film tourné en Mono bénéficiant d’un master DTS HD 2.0, Douce nuit sanglante nuit 2 ne présente pas de soucis particulier en version originale, avec des dialogues largement accessibles et une musique qui est présentée de façon équilibré dans un ensemble agréable.

La présence de la VF est une curiosité. Elle figurait sur la VHS d’époque mais n’avait pas été intégrée à la première édition DVD française, chez SWIFT, au début des années 2010. Elle est drôle, faute d’être bonne. Elle accompagne bien dans son exagération le surjeu de l’acteur principal.

Frédéric Mignard

La critique de Douce nuit, Sanglante nuit 1

Combo DVD + Blu-ray de Douce Nuit Sanglante Nuit 2

© 1987 Silent Night Releasing Corporation. Tous droits réservés / All rights reserved

Biographies +

Lee Harry, Lilyan Chauvin, Gilmer McCormick, Eric Freeman, Elizabeth Kaitan

Mots clés

Slashers,  1987,  Les fims d’horreur des années 80Collection Angoisses de Rimini

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