Acteur, artiste martial, cascadeur, réalisateur et producteur hongkongais, puis chinois, Sammo Hung (de son vrai nom Hung Kam-bo) est né en 1952 à Hong Kong, alors sous protection britannique. Il est le petit-fils de l’actrice Chin Tsi-ang, elle-même spécialisée dans les arts martiaux. Comme ses camarades Jackie Chan et Biao Yuen, Sammo Hung apprend les bases de son métier à l’Académie d’étude du théâtre chinois. Face à ses capacités physiques, il fut repéré au début des années 70 par Raymond Chow qui l’engage comme coordinateur de combats de la Golden Harvest.
Un acteur de second plan, mais un chorégraphe accompli
En réalité, Sammo Hung est déjà apparu à plusieurs reprises dans des films locaux des années 60, mais toujours dans des courts passages. Il est par exemple visible dans le classique A Touch of zen (King Hu, 1971), mais il n’est pas crédité au générique. Même chose pour Opération dragon (Robert Clouse, 1973) alors qu’il tient le rôle du tout premier antagoniste de Bruce Lee dans le film. De même, on le voit également dans Le jeu de la mort (Robert Clouse, Bruce Lee, 1978) dont le tournage a été interrompu par le décès de la star mondiale et prolongé bien plus tard.
Un passage réussi à la réalisation
En réalité, c’est par la réalisation que Sammo Hung va gagner ses lettres de noblesse et ainsi accéder à la notoriété. Il débute dans ce domaine en 1977 avec Le moine d’acier où il se réserve le premier rôle. Avec ce premier essai, il révolutionne le cinéma d’arts martiaux en incluant de nombreuses scènes de comédies. Cela deviendra la recette principale de l’artiste qui peut être vu comme le pape de la kung-fu comédie. Il confirme cette tendance avec Warriors Two (1978), L’exorciste chinois (1980) et The Prodigal Son (1981) qui lui apportent le succès en Asie. En tant qu’acteur, on le revoit dans Zu, les guerriers de la montagne magique (Tsui Hark, 1983), mais surtout il collabore à la réalisation de Le marin des mers de Chine (Jackie Chan, 1983) pour son ami d’enfance devenue une star.
Le duo avec Jackie Chan
Ils se retrouvent à nouveau sur Le flic de Hong Kong 1 et 2 (1985), ainsi que sur First Mission (1985). Ainsi, les deux complices orientent de plus en plus leur cinéma vers un adroit mélange entre action pétaradante et comédie parfois burlesque, voire grimaçante. Sammo Hung continue à réaliser avec Shanghai Express (1986) et Eastern Condors (1987), puis on le revoit furtivement dans Action Force 10 / Le marin des mers de Chine 2 (Jackie Chan, 1987).
L’acteur-réalisateur continue à alterner réalisation et simple présence devant la caméra durant les années 90, en commençant à légèrement baisser le rythme en matière de mise en scène. De lui, on peut encore citer Blade of Fury (1993), Mister Cool (1997) et Il était une fois en Chine : Dr Wong en Amérique (1997).
Des années 2000-2010 plus difficiles
Avec la rétrocession de Hong Kong à la Chine, Sammo Hung abandonne la réalisation pour mieux se concentrer sur sa carrière d’acteur, alors en perte de vitesse. A partir de 1998, il triomphe toutefois à la télévision avec sa série Le flic de Shanghai qui compte 44 épisodes tournés entre 1998 et 2000. Parmi ses prestations des années 2000 et 2010, on peut citer Le tour du monde en 80 jours (Frank Coraci, 2004), Les 3 Royaumes – La Résurrection du Dragon (Daniel Lee, 2008), Ip Man : la légende est née (Herman Yau, 2010), Ip Man 2, le retour du grand maître (Wilson Yip, 2010). Il finit même par reprendre goût à la réalisation en tournant My Beloved Bodyguard (2016), mais aussi un segment du film à sketchs Septet : The Story of Hong Kong (collectif, 2020).