Lauréat de deux Oscars, Henry Fonda est l’une des légendes de l’âge d’or de Hollywood. Il a trouvé ses meilleurs rôles avec Ford, Lang, Lumet, Hitchcock et Leone.
La vie d’un honnête homme
Après des débuts à Broadway, Henry Fonda est engagé à Hollywood en 1935. Il y est dirigé par Victor Fleming, Henry King et Raoul Walsh, avant de trouver son premier grand rôle dans J’ai le droit de vivre (1937), film noir de Fritz Lang. On le voit ensuite dans des films à prestige, comme L’insoumise (1938) de William Wyler, où il est le partenaire de Bette Davis. L’année 1939 confirme son ascension au firmament hollywoodien, avec le biopic Vers sa destinée de John Ford, où il incarne Abraham Lincoln, et les westerns Le brigand bien-aimé de Henry King et Sur la piste des Mohawks de John Ford. Encore avec ce réalisateur, il donne le meilleur de lui-même avec le personnage de Tom Joad dans Les raisins de la colère (1940) d’après le roman de Steinbeck. Il se voit à l’occasion nommé à l’Oscar du meilleur acteur.
Si Henry Fonda devient alors l’incarnation de l’honnête homme américain, ses rôles sont pourtant nuancés. La noirceur lui sied avec Le retour de Frank James (1940) de Fritz Lang, en covedette avec Gene Tierney ; et il est un très plausible héros de comédie dans le délicieux Un cœur pris au piège (1941) de Preston Sturges, avec Barbara Stanwyck. Après des films mineurs signés Wesley Ruggles, Rouben Mamoulian, Julien Duvivier ou John M. Stahl, Henry Fonda consolide son mythe avec les deux westerns légendaires que sont L’étrange incident (1943) de William A. Wellman et La poursuite infernale (1946) de John Ford. Et c’est bien à ce cinéaste que Fonda est fidèle, fugitif dans Dieu est mort (1947), ou lieutenant-colonel dans Le massacre de Fort Apache (1948). Cette décennie le voit aussi à l’affiche d’autres films dont le drame Femme ou maîtresse (1947) d’Otto Preminger ou la comédie musicale La folle enquête (1948) de King Vidor.
Henry Fonda, un héros westernien récurrent
Dans les années 50, Henry Fonda ne tourne qu’une dizaine de films. Il est toutefois à son avantage en lieutenant dans le film de guerre Permission jusqu’à l’aube (1955) de John Ford et dans les westerns Du sang dans le désert (1957) d’Anthony Mann et L’homme aux colts d’or (1959) d’Edward Dmytryk. Il connaît un succès dans la superproduction Guerre et paix (1956) de King Vidor et obtient une seconde nomination à l’Oscar du meilleur acteur pour son interprétation du jury n°8 dans Douze hommes au colère (1957) de Sidney Lumet. Mais son meilleur rôle de cette période est sans doute celui du contrebassiste victime d’une erreur judiciaire dans Le faux coupable (1956) d’Alfred Hitchcock.
Henry Fonda reste sur la brèche dans les années 60 où on le voit dans une vingtaine de productions. Il est ainsi candidat au poste de secrétaire d’État dans Tempête à Washington (1962) d’Otto Preminger, président des États-Unis dans Point limite (1964) de Sidney Lumet, ou préfet de police dans Police sur la ville de Don Siegel. Il est également dirigé par Ken Annakin, Delmer Daves, Richard Quine et Richard Fleischer. Et pour la première fois de sa carrière, l’acteur endosse le costume d’un personnage cruel dans le mythique Il était une fois dans l’Ouest (1968) de Sergio Leone.
Toujours actif dans les années 70, Henry Fonda se voit associé à des projets plus commerciaux, mais reste éblouissant dans le western Le reptile (1970) de Joseph L. Mankiewicz, où il donne la réplique à Kirk Douglas. Robert Aldrich, Umberto Lenzi ou Billy Wilder accompagnent ses dernières années de carrière. Henry Fonda est honoré par un Oscar d’honneur en 1981 et obtient l’Oscar du meilleur acteur l’année suivante pour l’académique La maison du lac (1981) de Mark Rydell, avec Katharine Hepburn. Il décède quelques mois plus tard. Henry Fonda est le père des acteurs Jane Fonda et Peter Fonda.