Acteur, réalisateur et scénariste suisse d’origine autrichienne, Bernhard Wicki a d’abord combattu en France sous l’uniforme allemand durant la Seconde Guerre mondiale. Après cet épisode qui le laisse chamboulé, il opte pour une carrière d’acteur. Il s’impose assez rapidement au cinéma grâce au très beau Le dernier pont (Kautner, 1954) dont il est l’acteur principal face à Maria Schell. Il devient alors une vedette à part entière et joue dans Le beau Danube bleu (Verhoeven, 1954), Violence sous les tropiques (May, 1957) et La chatte (Decoin, 1958).
En 1958, il décide de s’orienter vers la réalisation et il tourne ainsi son premier film en tant que cinéaste : Warum sind sie gegen uns ? Bernhard Wicki est surtout révélé par son deuxième long, le magnifique film de guerre Le pont (1959). Ce pur chef d’œuvre reçoit le Golden Globe du meilleur film étranger, mais ne parvient pas à décrocher l’Oscar dans cette même catégorie.
Après avoir tourné Le miracle du père Malachias (1961), le producteur américain Darryl F. Zanuck pense à lui pour réaliser les scènes allemandes de sa superproduction Le jour le plus long (1962). Le triomphe est mondial, même si Bernhard Wicki n’est ici qu’un simple exécutant. Cela lui permet d’enchaîner avec le drame La rancune (1964) avec Ingrid Bergman et Anthony Quinn. Puis, il revient à la guerre avec le passable Morituri (1965) avec Yul Brynner et Marlon Brando.
L’échec de ce dernier film le pousse à abandonner la réalisation durant quelques temps et il redevient acteur pour la télévision allemande. Il revient à la réalisation avec le film collectif Der Paukenspieler (1971), puis tourne Die Eroberung der Zitadelle (1977). L’année suivante, il refait l’acteur pour Rainer Werner Fassbinder dans le très beau Despair (1978). Bertrand Tavernier le prend pour La mort en direct (1980), mais il n’est pas le seul à le solliciter. Ainsi Wajda le fait jouer dans Un amour en Allemagne (1983), Richard Dembo dans La diagonale du fou (1984) et Wim Wenders dans Paris Texas (1984).
Enfin, il retourne à la réalisation avec La variante Grünstein (1985) et surtout La toile d’araignée (1989) avec Klaus Maria Brandauer. Bernhard Wicki cesse toute activité au milieu des années 90 et décède en 2000 à l’âge de 80 ans.