Claude Pinoteau

Réalisateur, Scénariste
La boum, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Français
  • Date de naissance : 25 mai 1925 à Boulogne-Billancourt (France)
  • Date de décès : 5 octobre 2012 à Neuilly-sur-Seine (France)
  • Crédit visuel : © 1980 Gaumont / Affiche : René Ferracci. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, scénariste et assistant français, Claude Pinoteau est le fils de la comédienne Arlette Merry et le frère du réalisateur Jack Pinoteau. Il a gravi les différents échelons techniques au long d’une carrière qui a débuté juste après la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, il est d’abord coursier, régisseur de plateau, puis devient un assistant très sollicité sur plus d’une trentaine de films tournés entre 1949 et 1972.

Claude Pinoteau, assistant pendant vingt ans

Il a notamment participé à la création d’œuvres comme Orphée (Cocteau, 1950), Les enfants terribles (Melville, 1950), Lola Montès (Ophüls, 1955), Le triporteur (Jack Pinoteau, 1957), Un singe en hiver (Verneuil, 1962), Mélodie en sous-sol (Verneuil, 1963), Les tribulations d’un Chinois en Chine (De Broca, 1965), Le voyou (Lelouch, 1970) et L’aventure, c’est l’aventure (Lelouch, 1972).

Alors qu’il a commencé à s’impliquer dans les scripts des films de Lelouch, Claude Pinoteau peut enfin passer à la réalisation d’un long-métrage en 1973, même s’il a déjà expérimenté la direction par un court-métrage en 1968. Son premier film est un thriller audacieux intitulé Le silencieux (1973) qui met en scène un Lino Ventura mutique dans une intrigue nébuleuse. Le résultat intéresse la critique mais désarçonne le grand public qui s’y rend surtout par fidélité envers Lino Ventura. Ils furent 1 324 969 spectateurs muets à entrer dans les salles obscures. Un succès en demi-teinte pour la star, habituée à réunir facilement plus de deux millions de gens.

Un grand complice de Lino Ventura

C’est finalement l’année suivante que Claude Pinoteau va connaître son premier vrai beau succès populaire avec La gifle (1974), toujours interprété par Lino Ventura, avec en plus la toute jeune Isabelle Adjani. Cette fois, le public est enthousiaste et le film ramène 3 385 751 tickets vendus, faisant du film une belle affaire. Il faut dire que la comédie dramatique est dynamique. En 1976, Pinoteau fait jouer Yves Montand dans sa nouvelle comédie intitulée Le grand escogriffe qui ne passionne pas les foules et s’arrête à 708 219 entrées. Le film est effectivement perfectible, bien que sympathique.

La 7ème cible, l'affiche

© 1984 Gaumont International / Affiche : Jean Mascii. Tous droits réservés.

Claude Pinoteau retrouve ensuite son acteur fétiche Lino Ventura pour le polar L’homme en colère (1979) qui ne marque pas les esprits et échoue à atteindre la barre du million d’entrées. Une autre déception pour ce réalisateur à vocation populaire.

Le tournant de La boum

Mais les choses changent radicalement avec son œuvre suivante, le véritable phénomène de société que représente La boum (1980). Ecrite par Danièle Thompson, cette comédie sentimentale adolescente séduit une génération entière, satellise une jeune actrice nommée Sophie Marceau et déferle également sur les radios avec son tube Reality chanté par Richard Sanderson et composé par Vladimir Cosma. Le long-métrage rassemble 4 378 430 entrées et se classe numéro 1 de l’année tout juste devant L’Empire contre-attaque de la saga Star Wars.

Ce triomphe appelait nécessairement une suite des aventures de Vic qui tombe à nouveau amoureuse dans Le boum 2 (1982). Elle réussit l’exploit de faire quasiment aussi bien que le premier opus avec cette fois-ci 4 071 585 de tickets vendus. Le film doit se contenter d’une sixième place annuelle, mais le succès est réel. De quoi encourager Claude Pinoteau à retrouver son complice Lino Ventura pour un nouveau polar. La 7ème cible (1984) est une sortie événement à l’époque, mais ils ne furent que 1 249 022 traqués à faire le déplacement en salles. Un score correct, mais loin des attentes du producteur.

L'étudiante, l'affiche

© 1988 TF1 Films Production – Gaumont Production – Reteitalia – Cecchi Gori Group Tiger Cinematografica / Affiche : Michel Berbérian. Tous droits réservés.

Après quelques années d’attente, Pinoteau retrouve Sophie Marceau pour une fausse suite de La boum qui s’appelle L’étudiante (1988). Toutefois, la crise du cinéma est passée par là et le long-métrage déçoit avec 1 583 067 spectateurs. Ce qui n’est pourtant pas si mal au vu de la faiblesse du film. Ce faux troisième opus se situe à la 16ème place annuelle, ce qui démontre un certain désintérêt du grand public.

Le déclin des années 90

Pourtant, ce sont des hauteurs que Claude Pinoteau n’atteindra plus avec ses œuvres suivantes. Ainsi, en 1991, il nous livre le film de guerre romanesque La neige et le feu qui est un énorme échec commercial avec seulement 330 463 égarés dans des salles vides. Il faut dire que le métrage manque d’un casting attractif avec à sa tête Vincent Perez et Géraldine Pailhas. Mais Claude Pinoteau allait connaître les abysses du box-office avec sa comédie suivante, le film pour gamins Cache Cash (1994) que personne ne calcule (un total inconcevable de 25 324 spectateurs sur toute la France pour une production Gaumont).

Pour sa dernière œuvre, Claude Pinoteau s’appuie sur la solide pièce de théâtre de Jean-Noël Fenwick intitulée Les Palmes de M. Schutz (1997). Avec un casting correct porté par Isabelle Huppert, Philippe Noiret et Charles Berling, le métrage échoue encore à séduire le grand public et ne fédère que 303 345 curieux.

Désormais orphelin de succès depuis plus d’une dizaine d’années, Claude Pinoteau finit par tourner un téléfilm documentaire sur l’abbé Pierre en 2005. Le réalisateur à la carrière entièrement vouée au cinéma populaire s’éteint en 2012 à l’âge vénérable de 87 ans, non sans avoir publié son autobiographie en 2005.

Virgile Dumez

Ils nous ont quittés en 2012

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages de cinéma uniquement) :

  • 1973 : Le Silencieux
  • 1974 : La Gifle
  • 1976 : Le Grand Escogriffe
  • 1979 : L’Homme en colère
  • 1980 : La Boum
  • 1982 : La Boum 2
  • 1984 : La Septième Cible
  • 1988 : L’Étudiante
  • 1991 : La Neige et le Feu
  • 1994 : Cache cash
  • 1997 : Les Palmes de monsieur Schutz
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