Terminator Renaissance : la critique du film (2009)

Science-fiction, Action, Dystopie | 1h48min
Note de la rédaction :
7/10
7
Affiche salle définitive de Terminator Renaissance

Note des spectateurs :

Terminator Renaissance est un spectacle de bruit, explosif et tonitruant, qui manque néanmoins de fureur. Dans tous les cas, le troisième meilleur épisode de la franchise initiée en 1984 par James Cameron.

Synopsis : En 2018, après l’apocalypse qui a vu s’affronter les hommes et les robots, John Connor est devenu le chef de la résistance humaine contre Skynet et son armée de Terminators. Sa vision du monde est pourtant remise en cause par l’apparition de Marcus Wright, un inconnu qui se souvient seulement de s’être trouvé dans le quartier des condamnés à mort. Connor doit découvrir si Marcus a été envoyé du futur ou s’il est un rescapé du passé. Alors que Skynet prépare l’assaut final, Connor et Marcus s’engagent dans une odyssée qui va les mener au cœur même des opérations de Skynet. Ils y perceront le terrible secret qui se cache derrière l’annihilation programmée de l’humanité tout entière…

Terminator Renaissance, 4e épisode d’une franchise sur le déclin

Critique : Drôle de saga que celle des Terminator. Une petite série B qui triomphe à l’international en 1985 et révèle James Cameron, le futur réalisateur de Titanic. Une suite tardive en 91, toujours réalisée par le maître, jouissant du plus gros budget de tous les temps (pour son époque) et d’effets spéciaux révolutionnaires gérés par ILM. Lâchée par Cameron, la série enfante un naveton comme troisième volet, douze ans plus tard, avec Jonathan Mostow à la réalisation. Le scénario est quasi identique à celui de son prédécesseur (en gros Schwarzy en Terminator Bisounours essaie de protéger un gamin, leader à venir de la résistance humaine, des assauts d’un terrifiant cyborg), mais le blockbuster frise le ridicule et déçoit légèrement au box-office.

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Ancestor, le retour de Papy Terminator

Pas de quoi décourager les producteurs qui envisagent un temps une 4ème partie, mais finissent par lui préférer la facilité de la série télévisée (déjà très tendance dans les années 2000). Un choix désavoué par le public et surtout par McG, le réalisateur des deux adaptations frappadingues de Drôles de dames, aux commandes du quatrième film, puisque le cinéaste prend de nombreuses libertés par rapport à la trame télévisuelle, pour inscrire son bébé dans des délires métallurgiques volontairement sombres.

<a href=”https://cinedweller.com/movie_tag/franchise-terminator/”><img class=”wp-image-13619 size-large” src=”https://cinedweller.com/wp-content/uploads/2019/10/la-franchise-terminator-sur-cinedweller-2019-1024×500.jpg” alt=”La franchise Terminator” width=”1024″ height=”500″ /></a> Twentieth Century Fox Film Corporation – Skydance Productions and Paramount Pictures . All Rights Reserved

Back to the future !

Après la conclusion apocalyptique de la première trilogie et trois métrages de remontées dans le temps vers l’époque contemporaine des spectateurs, cette fois-ci les scénaristes exportent l’action vers un futur proche (2018), celui de l’accomplissement de la guerre entre les machines de Skynet et de la résistance humaine, à la tête de laquelle on ne trouve pas encore John Connor (le gamin de la trilogie a grandi et épouse désormais la musculature de Christian Bale, un habitué des renaissances de mythes, après deux Dark Knight), mais l’implacable général Ashdown, joué par le vétéran Michael Ironside, bisseux devant l’Eternel.

La civilisation humaine est exsangue et survit au travers de poches de rébellion, tandis que l’organisation des monstres métalliques tient de l’industrie à grand rendement. Les scénaristes John Brancato et Michael Ferris (responsable du 3 !) et McG en profitent pour livrer une armada de robots et d’humanoïdes dévastateurs, aériens, aquatiques… Jusqu’au fameux prototype T-800, incarné en son temps par Arnold Schwarzenegger, alors gouverneur californien lors de la sortie de Salvation, désormais construit à la chaîne !

Termiator-renaissance, affiche américaine

© 2009 Sony Pictures Entertainment Inc – Warner Bros (USA)

Au niveau des effets spéciaux, Salvation (Renaissance sur notre territoire) est une véritable orgie d’images de synthèse, pour la plupart brillantes, qui redonne foi dans le blockbuster tonitruant. La description d’un monde postnuke, à l’agonie, scanné en permanence par des armures en acier vivantes, tient de l’éternel fantasme qui nourrit tous les mômes depuis la mise en route de la saga, même si l’on pense également beaucoup à celle de Mad Max (en particulier, malheureusement, à son troisième volet, le maillon faible, pour la présence de l’éternel ado à sauver – Kyle Reese, le père de John Connor que l’on enverra par la suite dans le passé – cf. Terminator 1 – , est affublé d’une gamine muette improbable).

Action et invraisemblances héroïques

Visuellement cet univers cohérent, qui ne cherche jamais à renouveler les canons cinématographiques de la société post-atomique, sert d’impressionnant décor à une artillerie lourde en cascades et attaques massives. La guerre est à l’écran, visiblement destinée à satisfaire le cahier des charges et les revendications de l’exigeante fanbase. On sentira sûrement poindre une déception quant à sa mise en œuvre. Point de combats épiques avec des armées de robots sur le champ de bataille. L’action ici se veut grandiose et explosive sans forcément recourir à l’opulence de machines, dont le nombre a été savamment dosé pour nous éviter le gavage. Pis, la production, classée PG-13 aux USA, contre une interdiction aux moins de 17 ans pour les premiers chapitres, décevra sûrement par son manque de barbarie belliqueuse inhérente aux films de guerre et d’action ; elle ne saura pas prendre aux tripes le spectateur et encore moins susciter autre chose que son divertissement basique. En cela Terminator renaissance n’est pas la claque espérée.

La renaissance du mythe n’aura pas lieu

A force de privilégier l’action grand standard et les invraisemblances héroïques, il manque à cette énorme série B (200 millions de dollars de budget) un pouvoir d’incarnation des angoisses existentielles de l’Homme, une détresse psychologique communicative qui puisse, un minimum, capter notre empathie. Malgré un attachement à la psychologie des personnages (en particulier via le personnage trouble de Sam Worthington -alors une révélation charismatique que l’on retrouvera peu de temps après dans Avatar de Cameron) et une volonté de foncer tête baissée dans l’anticipation premier degré, sans l’humour imposé par Arnold Schwarzenegger, ce quatrième volet échoue à être autre chose qu’un bulldozer percutant. Cet ancêtre de blockbuster, sûrement trop old school, malgré tout son heavy metal et autre métal hurlant, peinait en 2009 à nous faire croire au revival du postnuke dont on semblait avoir fait le tour (c’était sans connaître l’existence du choc de Max Mad Road Fury, quelques années plus tard, ndlr). Aussi, alors que Warner (distributeur américain) et Sony (responsable de l’exploitation mondiale) espéraient voir la franchise renaître, le public américain, éconduit par le soulèvement des critiques contre le film, n’a pas forcément répondu présent à l’appel des sirènes. C’est quand même dommage, car malgré tous ses défauts, Terminator Renaissance se pose à des années-lumière du spin-off du Soulèvement des machines, nous assurant encore un minimum d’intérêt pour les épisodes à venir qui eux, vont lui être bien inférieurs.

Frédéric Mignard

Les sorties cinéma de la semaine du 6 juin 2009

 

© 2009 Sony Pictures Entertainment Inc

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McG, Michael Ironside, Helena Bonham Carter, Christian Bale, Common, Bryce Dallas Howard, Anton Yelchin, Sam Worthington, Jane Alexander, Terry Crews

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